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Actualités - CHRONOLOGIE

Grèce - L’état d’urgence a été décrété dans le pays où les feux de forêt ont déjà fait près de 60 morts Le site antique d’Olympie sauvé in extremis des flammes

La Grèce était toujours la proie hier des incendies de forêt parmi les plus meurtriers au monde en un siècle et demi, avec un bilan approchant désormais la soixantaine de morts, tandis que les flammes ont frôlé l’un des trésors archéologiques de l’humanité, le site antique d’Olympie. À l’approche des élections législatives en Grèce, une polémique s’est engagée dans le pays, où l’état d’urgence et un deuil national de trois jours ont été décrétés samedi, sur l’origine criminelle présumée de nombreux foyers et la réponse des autorités devant la catastrophe. Le bilan des incendies qui ravagent depuis vendredi le Péloponnèse et l’île d’Eubée, au nord-est d’Athènes, a atteint hier soir 57 morts, dont au moins sept enfants, après la découverte de cinq nouveaux corps sur l’île d’Eubée et d’un dans le Péloponnèse. La grande majorité des victimes (52 personnes) ont péri dans l’ouest du Péloponnèse, où les flammes ravagent la région de Mégalopolis. Hier, le feu menaçait les abords des villes de Kalamata, au sud, et de Pyrgos, à l’ouest. « Nous sommes au bord de la catastrophe nationale, c’est sans précédent », a affirmé le porte-parole des pompiers, Nikolaos Diamantis, alors que les premiers renforts de la communauté internationale ont commencé à arriver. Le prestigieux site d’Olympie, classé par l’Unesco au patrimoine mondial de l’humanité, a été épargné in extremis après avoir été entouré par les flammes en milieu de journée. Des habitations du village d’Olympie ont brûlé tandis que le musée archéologique face au site a été évacué. Mais la mobilisation des autorités a fait que « le site a été sauvé », a déclaré sur place hier soir le ministre de la Culture, Georges Voulgarakis. « Le nouveau musée archéologique a été sauvé et les flammes n’ont pas pénétré dans le site antique d’Olympie, tous les systèmes anti-incendies ont fonctionné », a précisé à l’AFP le secrétaire général du ministère, Christos Zahopoulos. Le sanctuaire d’Olympie, dédié à Zeus, accueillit les Jeux antiques de l’an 776 avant J.-C. jusqu’au IVe siècle de l’ère moderne. Un millier de pompiers, assistés de 425 soldats et de 16 avions et hélicoptères, luttaient dans le Péloponnèse, espérant mettre à profit une relative accalmie au niveau du vent et l’aide des premiers renforts étrangers : quatre bombardiers d’eau Canadair et 60 sapeurs-pompiers français, 30 pompiers chypriotes et un appareil italien. Des avions et des hélicoptères fournis par la Serbie, Israël, la Slovénie, l’Espagne, la Roumanie, l’Allemagne, la Norvège, la Suisse et l’Islande étaient aussi attendus. Athènes a également sollicité l’aide des États-Unis et de la Russie. Les habitants et estivants de la zone, où une quarantaine de villages ont été évacués, ont afflué sur les côtes et les plages. Les autorités ont prévu un millier de tentes. Des aides financières et au logement ont aussi été promises. Les habitants et vacanciers de l’île d’Eubée vivaient le même calvaire, cernés par les flammes toujours incontrôlées. Maisons brûlées, forêts consumées, oliveraies recouvertes de cendres, les télévisions montraient des images de désolation. En début d’après-midi hier, de nouveaux incendies se sont déclarés dans le département de Phthiotide. Menacé de devoir rendre des comptes aux législatives anticipées prévues le 16 septembre, le Premier ministre conservateur Costas Caramanlis a évoqué la thèse de l’origine criminelle des incendies. « Que tant de feux aient éclaté en même temps dans tant d’endroits ne peut pas être le fruit du hasard », a-t-il affirmé samedi. La thèse de l’origine criminelle est également reprise par de nombreux médias, dans un pays où la spéculation immobilière sauvage est régulièrement rendue responsable de la destruction des forêts par des feux en période estivale. Depuis vendredi, la police a arrêté 10 personnes pour pyromanie ou négligence flagrante, dont un homme de 65 ans et une femme âgée dans le Péloponnèse. L’opposition socialiste et la presse de gauche ont accusé le gouvernement de tenter de couvrir son absence de prévention et une désorganisation de la lutte contre les feux. Les feux de forêt qui ravagent le pays figurent parmi les plus meurtriers au monde depuis celui d’octobre 1871 à Peshtigo, dans le Wisconsin, aux États-Unis (entre 800 et 1 200 morts).
La Grèce était toujours la proie hier des incendies de forêt parmi les plus meurtriers au monde en un siècle et demi, avec un bilan approchant désormais la soixantaine de morts, tandis que les flammes ont frôlé l’un des trésors archéologiques de l’humanité, le site antique d’Olympie.
À l’approche des élections législatives en Grèce, une polémique s’est engagée dans le...