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De Washington à Paris, les appels pour le départ de Maliki se multiplient Accord politique entre chiites, sunnites et Kurdes pour favoriser la réconciliation
le 27 août 2007 à 00h00
Les principaux dirigeants politiques chiites, sunnites et kurdes d’Irak sont parvenus dimanche à un accord sur certaines réformes réclamées par les États-Unis pour favoriser la réconciliation des différentes communautés du pays. Parallèlement, plusieurs personnalités politiques américaines et françaises, dont le chef de la diplomatie Bernard Kouchner, ont critiqué hier le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki, tout en demandant son départ.
L’accord interirakien porte notamment sur la possible réintégration des anciens membres du parti Baas, au pouvoir sous Saddam Hussein, au sein de la Fonction publique et de l’armée, ont dit trois responsables. Un consensus a également été trouvé sur l’organisation d’élections régionales et sur la libération de prisonniers détenus sans la moindre inculpation à travers le pays, ont dit deux de ces responsables. « La première étape de la relance du processus politique était l’alliance des quatre partis », a déclaré le Premier ministre Nouri al-Maliki, en allusion au récent accord conclu entre les principales formations chiites et kurdes. « La signature de cette déclaration commune constitue la deuxième étape », a-t-il ajouté. « Cet accord politique et la déclaration vont rejaillir sur l’ensemble de ce processus politique, qu’il s’agisse du gouvernement ou du parlement », a-t-il assuré.
Les dirigeants chiites, sunnites et kurdes ont participé hier à une courte conférence de presse pour annoncer la signature d’une déclaration sur les efforts de réconciliation entre les différentes communautés du pays. Ces responsables, parmi lesquels M. Maliki, n’ont guère fourni de précisions sur le contenu exact de cette déclaration. Outre Maliki, étaient présents à cette conférence le président
jalal Talabani, un Kurde ; le vice-président Tarek al-Hachémi, un sunnite ; le vice-président Adel Abdoul-Mahdi, un chiite ; et Massoud Barzani, président de la région semi-autonome du Kurdistan. Leur apparition à l’antenne de la télévision irakienne constitue cependant un signe d’unité rare, alors que le gouvernement de Maliki est fortement contesté sur les plans national et international.
Hier, l’ancien Premier ministre irakien Iyad Allaoui a critiqué son successeur à Bagdad Nouri al-Maliki, l’accusant de diriger un gouvernement dominé par une politique confessionnelle, et a appelé les États-Unis à réexaminer leur soutien à l’actuel dirigeant irakien.
À Paris, le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner estime que le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki « doit être remplacé » et a plaidé en ce sens auprès de la secrétaire d’État américaine Condoleezza Rice, selon un entretien accordé à Newsweek. « Beaucoup de gens pensent que le Premier ministre devrait être changé. Mais je ne sais pas si cela va se produire, parce qu’il semble que le président (américain George W.) Bush est attaché à M. Maliki. Mais le gouvernement ne fonctionne pas », a déclaré M. Kouchner à l’édition en ligne de l’hebdomadaire américain du 24 août. Interrogé sur l’existence d’un « fort sentiment » en Irak en faveur d’un départ de M. Maliki, il ajoute : « Oui. Je viens d’avoir (la secrétaire d’État) Condoleezza (Rice) au téléphone il y a dix ou quinze minutes et je lui ai dit : “Écoutez, il doit être remplacé”. » Le Premier ministre irakien a protesté avec virulence, lors d’une conférence de presse, contre les propos de M. Kouchner et a exigé des « excuses » de Paris. M. Maliki s’est ensuite engagé dans une critique générale de la politique de la France en Irak, l’accusant de se ranger du côté des partisans de l’ancien dictateur Saddam Hussein.
Parallèlement, à Washington, l’influent sénateur républicain John Warner et des élus démocrates du Congrès ont réitéré leurs appels hier au président Bush pour forcer le Premier ministre irakien à agir, en amorçant un retrait des forces américaines d’Irak. Alors que les forces américaines ont fait « des progrès notables » depuis ces derniers mois en Irak, « le gouvernement dirigé par M. Maliki et d’autres responsables irakiens n’ont pas respecté leurs engagements », a-t-il déclaré sur la chaîne de télévision NBC.
Lui faisant écho, le sénateur démocrate Jack Reed a estimé que le gouvernement Maliki avait échoué à remplir des objectifs politiques-clés, dont la conclusion d’un accord sur la répartition des revenus pétroliers du pays ainsi que sur une réconciliation entre chiites, sunnites et Kurdes.
Les principaux dirigeants politiques chiites, sunnites et kurdes d’Irak sont parvenus dimanche à un accord sur certaines réformes réclamées par les États-Unis pour favoriser la réconciliation des différentes communautés du pays. Parallèlement, plusieurs personnalités politiques américaines et françaises, dont le chef de la diplomatie Bernard Kouchner, ont critiqué hier le Premier...
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