Darrar qualifie sa rencontre avec Nasrallah de « positive » Tuéni assure que l’élection présidentielle aura lieu « inéluctablement »

«L’élection présidentielle aura lieu et le vote sera assuré. » C’est ce qu’a déclaré hier le député Ghassan Tuéni à l’issue d’un entretien avec le chef du Parlement, Nabih Berry, avec lequel il a évoqué la question de l’échéance présidentielle. « Non seulement j’espère que cela aura lieu, mais j’en suis même certain », a déclaré M. Tuéni qui a réaffirmé que l’élection du président aura lieu « inéluctablement ». Refusant de rentrer dans les détails du quorum le jour de l’échéance, M. Tuéni a indiqué : « Nous voulons le quorum le plus large possible et non seulement les deux tiers. C’est un appel que je lance à tous les députés en leur rappelant que personne ne peut assumer la responsabilité de faire avorter l’élection. Ce qui va se passer au cours de la première séance parlementaire est une affaire que l’Assemblée se chargera d’examiner », a-t-il dit. Commentant son entretien avec M. Berry, le député de Beyrouth s’est dit « heureux de le voir non moins optimiste que moi, qui suis connu pour être le champion de l’optimisme ». « Je suis rassuré car je ne peux pas croire que les parties en présence, qui se livrent à l’escalade verbale, sont prêtes à commettre un suicide collectif et à entraîner le pays dans cette direction. Je crois que M. Berry en est également convaincu. » M. Tuéni a en outre souligné avoir suggéré à M. Berry l’idée que le choix devrait porter sur un « président d’entente capable de s’adresser à toutes les parties en présence avant d’entrer en fonctions ». « S’il reste en vie après son entretien avec les protagonistes, on le soutiendra. M. Berry a souri comme vous le faites en ce moment », a-t-il déclaré en s’adressant aux journalistes, ajoutant que le président de l’Assemblée n’a répondu à cette proposition ni par un oui ni par un non. Et le député d’affirmer que le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner compte venir à Beyrouth, soulignant au passage que la France poursuit ses efforts de conciliation et que la communauté internationale est toujours autant déterminée à soutenir le Liban. Prié de dire s’il a communiqué le nom du candidat du 14 Mars à M. Berry, le député a répondu : « Il n’y a pas un candidat dans le camp du 14 Mars. Il existe quatre candidats au moins en lice, pour ne pas dire plus. » À la question de savoir lequel avait le plus de chance, M. Tuéni a répondu par un euphémisme très significatif : « Étant le plus vieux de la troupe, je vais vous rappeler que le président Camille Chamoun s’est réveillé un jour pour découvrir qu’il n’était plus président. Le même scénario s’est répété avec Abdel Aziz Chéhab. Deux fois suffisent. Nous ne voulons pas réexpérimenter l’avènement d’un président qui se réveille le lendemain en n’ayant plus son titre. » Également parmi les visiteurs de Aïn el-Tiné, l’ambassadeur d’Égypte, Hussein Darrar, qui a fait part de son optimisme concernant l’échéance présidentielle, rappelant la position de son pays selon laquelle « il n’y aura pas de règlement à la crise libanaise en dehors d’une entente entre toutes les parties en présence ». « Par conséquent, a-t-il dit, aucune partie, quelle qu’elle soit, ne peut imposer son avis à l’autre. » M. Darrar a en outre indiqué qu’il a rencontré le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah. Qualifiant son entretien avec le dignitaire chiite de « positif », il a affirmé que ce dernier a adopté une « position extrêmement sage ». « En tant que responsable, il est parfaitement conscient des dangers qui menacent le pays de l’intérieur et de l’extérieur, et de la tension qui prévaut dans la région », a conclu l’ambassadeur d’Égypte.