Mohammad Raad insiste pour l’élection d’un président consensuel « Nous ferons échec politiquement au projet américain au Liban », affirme le Hezbollah

L’ambassade de la République islamique iranienne a organisé à Baalbeck une réception en l’honneur des correspondants de presse en poste dans la Békaa. Le député Hussein Hajj Hassan, membre du bloc du Hezbollah, a prononcé à cette occasion une allocution dans laquelle il a notamment affirmé que son parti fera échec « politiquement » au projet américain au Liban. « Nous avons mis en échec le projet du Grand Moyen-Orient, et nous ferons échec au projet américain au Liban en collaboration avec nos alliés de l’opposition ainsi qu’avec ceux qui, au sein du 14 Mars, voudront se joindre à nous. Ce projet américain œuvre pour la partition, l’implantation et la discorde. » M. Hajj Hassan a, d’autre part, vivement critiqué le leader du PSP, Walid Joumblatt, et le président du conseil exécutif des Forces libanaises, Samir Geagea, qu’il a accusés d’être « les alliés de l’Administration américaine ». « Ils savent que leur politique (à MM. Joumblatt et Geagea) a des résultats catastrophiques pour le Liban », a-t-il dit. Et d’ajouter : « L’axe du mal, de la discorde et de la guerre civile s’étend de Meerab chez Samir Geagea au député Walid Joumblatt, en passant par David Welch et ses maîtres au sein de l’Administration américaine. » Évoquant le dossier de l’échéance présidentielle, le député a déclaré : « Les Américains désirent un président qui puisse appliquer un cahier des charges visant à isoler la Résistance, à liquider la présence palestinienne politique au Liban afin de favoriser l’implantation et à envenimer davantage les relations avec la Syrie afin que le Liban soit un champ de manœuvres pour les plans américains contre la Syrie. » Et M. Hajj Hassan d’affirmer que « tout président élu à la majorité plus un sera soumis à l’occupation américaine, et nous nous comporterons à son égard sur cette base ». La « relation historique » avec l’Iran M. Hajj Hassan a, d’autre part, mis l’accent sur « la relation historique entre l’Iran et le peuple libanais, et le soutien de l’Iran aux causes arabes, et plus particulièrement la cause palestinienne ». « Ils parlent constamment de l’axe syro-iranien, a-t-il ajouté. Citez-moi un exemple qui montrerait que le Hezbollah a privilégié les intérêts irano-syriens au détriment du Liban. Il est du devoir de l’Iran d’aider la Résistance », a-t-il conclu. Par ailleurs, le président du bloc parlementaire du Hezbollah, le député Mohammad Raad, a estimé hier, dans une déclaration à la presse, que « la solution à la crise interne est claire, et le moyen d’y parvenir et d’instaurer la stabilité dans le pays est tout aussi clair, à savoir la participation nationale et un président de la République consensuel ». Mohammad Raad a ainsi mis l’accent sur l’importance de ces deux dossiers sans lesquels « le pays se dirigera vers l’inconnu, vers une aventure dangereuse ». « Lorsque nous insistons pour que le président de la République soit élu par tous et par un quorum des deux tiers (...), nous le faisons parce que nous voulons éviter au pays d’être dirigé par une partie seulement des Libanais. Car si cela arrive, il deviendra facile de perdre la souveraineté et de se laisser mener dans des projets qui servent l’intérêt de l’ennemi sioniste », a souligné M. Raad. « Nous ne voulons anéantir personne, nous voulons seulement réaliser une participation réelle, conformément aux termes posés par le compromis de Taëf », a affirmé le député hezbollahi. « Nous voulons parvenir à un compromis pour une solution, nous ne voulons pas réaliser de putsch contre une partie quelconque, a insisté M. Raad, avant d’ajouter que même si la dissension devait poindre à l’horizon au Liban, la Résistance n’en ferait pas partie. » De son côté, le représentant du Hezbollah au Sud, Nabil Qaouk, a considéré que « les instruments de la politique américaine ont choisi de poursuivre l’offensive par le biais de la politique ». Pour M. Qaouk, « l’échéance présidentielle doit permettre l’union et écarter la tutelle ». Il a en outre mis en garde contre l’élection d’un président qui aurait l’aval des États-Unis et d’Israël, soulignant que « ce président sera contre tous les intérêts du Liban, et il constituera un danger pour la Résistance mais aussi pour l’unité » du pays.