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Actualités - CHRONOLOGIE

Présidentielle turque Gül rate le 2e tour et attend d’être élu mardi prochain

Le second tour de l’élection présidentielle turque s’est terminé hier sans surprise, le grand favori, le ministre des Affaires étrangères Abdullah Gül, ancien islamiste, n’obtenant pas la majorité des deux tiers (367 voix) au Parlement, requise pour les deux premiers tours. Abdullah Gül a obtenu 337 voix, selon la présidence de l’Assemblée, soit quatre de moins qu’au premier tour lundi, lors de ce vote de routine. Il attend maintenant le troisième tour de mardi prochain, quand une majorité simple de 276 voix sur 550 suffira pour être élu 11e président de la République turque. Dès l’annonce du résultat mardi, il devrait prêter serment et prendre la succession du président sortant Ahmet Necdet Sezer qui expédie les affaires courantes depuis la fin de son mandat en mai. Les deux autres candidats à la présidence, Sabahattin Cakmakoglu du Parti de l’action nationaliste et Hüseyin Tayfun Içli du Parti de la gauche démocratique, ont obtenu hier respectivement 71 et 14 voix, soit une de plus pour chacun par rapport au premier tour. Vingt-quatre députés, vraisemblablement les indépendants et les élus du Parti pour une société démocratique (prokurde), ont voté blanc. Lundi dernier, M. Gül, candidat du Parti de la justice et du développement (AKP, au pouvoir, issu de la mouvance islamiste), avait recueilli 341 voix. Comme lors du premier tour, la principale formation d’opposition, le Parti républicain du peuple, a boycotté le vote pour protester contre la candidature d’un ancien islamiste à la magistrature suprême de la Turquie, pays à 99 % musulman mais au régime strictement laïque. C’est un boycottage semblable, auquel s’étaient joints les autres partis d’opposition, qui avait créé en avril la grave crise ayant provoqué des élections générales anticipées que l’AKP a remportées haut la main, avec 46,5 % des voix, le 22 juillet. Cette victoire a renforcé la légitimité d’une nouvelle candidature de M. Gül qui a rejeté à plusieurs reprises, notamment après avoir annoncé une seconde fois sa candidature après le scrutin du mois dernier, les accusations selon lesquelles il avait l’intention d’islamiser en catimini la Turquie. Les laïcs purs et durs demeurent néanmoins sceptiques et s’inquiètent de la présence d’une Première dame portant le foulard islamique au palais présidentiel de Cankaya, lieu hautement symbolique du laïcisme instauré par le fondateur de la République et son premier président, Mustafa Kemal Atatürk. De plus, quelques inquiétudes demeurent en ce qui concerne la puissante armée turque qui avait contribué à approfondir la crise d’avril-mai en annonçant dans un communiqué qu’elle considérait le régime laïque comme étant en danger et en menaçant d’agir pour le protéger le cas échéant. Sur fond de manifestations de masse prolaïques sans précédent à travers la Turquie, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan avait alors sèchement rappelé à l’ordre les militaires qui ont déposé quatre gouvernements turcs en autant de décennies. La dernière intervention de l’armée date de 1997, quand elle avait forcé à la démission le premier gouvernement turc à avoir comme Premier ministre un islamiste, Necmettin Erbakan, ancien mentor de MM. Gül et Erdogan. Le parti de M. Erbakan ayant été interdit par la suite, ainsi que celui qui lui a succédé, un groupe de jeunes députés se disant « modernistes » s’étaient alors ralliés à M. Erdogan pour renoncer à l’islam politique et former l’AKP, parti qui se définit comme « démocrate conservateur ».

Le second tour de l’élection présidentielle turque s’est terminé hier sans surprise, le grand favori, le ministre des Affaires étrangères Abdullah Gül, ancien islamiste, n’obtenant pas la majorité des deux tiers (367 voix) au Parlement, requise pour les deux premiers tours.
Abdullah Gül a obtenu 337 voix, selon la présidence de l’Assemblée, soit quatre de moins qu’au...