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Actualités - CHRONOLOGIE

Darfour - L’organisation redoute un accroissement des violences Amnesty International accuse Khartoum de violer l’embargo sur les armes

Amnesty International (AI) a accusé hier les autorités de Khartoum d’envoyer des armes au Darfour en violation de l’embargo décrété par les Nations unies ainsi que de l’accord de paix de 2006. « Le gouvernement soudanais continue de déployer des armes au Darfour en violation flagrante de l’embargo sur les armes décrété par l’ONU et des accords de paix dans cette province », a estimé Brian Wood, d’AI, dans un communiqué. Pour les experts internationaux, quelque 200 000 Darfouriens ont péri et 2,5 millions ont été déracinés depuis que le gouvernement de Khartoum a recruté les milices arabes « djandjawid » pour mater la rébellion début 2003. L’embargo voté par l’ONU en 2005, et l’accord de paix conclu l’année suivante dans la capitale du Nigeria entre le gouvernement et les insurgés de l’Armée de libération du Soudan (SLM) interdisent l’envoi d’armes dans cette province de l’ouest du Soudan, grande comme la France. Mais rebelles et témoins civils affirment que la mesure est loin d’être aujourd’hui respectée. Amnesty a, pour sa part, diffusé des photos montrant des aéronefs militaires, dont des hélicoptères de combat de fabrication russe et des avions-cargos de type Antonov appartenant à l’armée de l’air soudanaise, stationnés sur un aérodrome de l’ouest du Darfour. D’après ces clichés, des conteneurs sont en train d’être chargés sur les camions militaires. La semaine dernière, l’aile du SLM dirigée par Minni Arcua Minnaoui, unique signataire côté rebelle de l’accord d’Abuja, a affirmé être intervenue pour empêcher des raids d’une milice arabe. Elle aurait mis la main à cette occasion sur des uniformes flambant neufs et des pièces d’artillerie lourde venus de Khartoum. Début août, le Mouvement pour la justice et l’égalité (JEM, rebelle) a annoncé avoir abattu un chasseur MiG-29 de l’aviation gouvernementale qui, selon les insurgés, avaient bombardé des villages de civils dans le sud du Darfour. Pour AI, la prolifération des armes dans la région a également pour effet d’encourager les attaques. « La prolifération des armes légères et des véhicules militarisés au Darfour débouche sur un accroissement des raids armés contre des convois d’aide et des attaques dévastatrices contre des civils », écrit AI. L’ONG de défense des droits de l’homme dans le monde estime par ailleurs que le déploiement prévu d’une force « hybride » de paix ONU-Union africaine au Darfour ne sera efficace que si l’embargo sur les armes est respecté. « Pour qu’une opération de maintien de la paix au Darfour ait une quelconque chance de succès, le Conseil de sécurité de l’ONU doit veiller (...) à ce que les Casques bleus aient pour mandat de désarmer ou de démobiliser les milices “djandjawid” soutenues par le gouvernement ainsi que les groupes d’opposition armés du Darfour », fait valoir AI.

Amnesty International (AI) a accusé hier les autorités de Khartoum d’envoyer des armes au Darfour en violation de l’embargo décrété par les Nations unies ainsi que de l’accord de paix de 2006.
« Le gouvernement soudanais continue de déployer des armes au Darfour en violation flagrante de l’embargo sur les armes décrété par l’ONU et des accords de paix dans cette province...