Tirs croisés Joumblatt-Berry ; Aoun accuse nommément le chef du PSP et Geagea d’œuvrer à la partition Le débat politique tourne carrément à l’insulte triviale Cousseran prépare à Beyrouth la prochaine visite de Kouchner

L’esprit de la mission française de conciliation, tel qu’initié déjà lors de la conférence de La Celle-Saint-Cloud, il y a près de deux mois, a essentiellement pour objectif d’entretenir un climat de dialogue, ou tout au moins d’éviter une escalade politique, afin que l’élection présidentielle puisse avoir lieu « conformément aux normes et dans les délais constitutionnels ». Telle est la toile de fond du nouveau round d’entretiens que l’émissaire du Quai d’Orsay, Jean-Claude Cousseran, a eu hier à Beyrouth afin, notamment, de préparer la prochaine visite au Liban du ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner. Mais c’est dans un climat marqué par un débat politique qui tourne carrément à l’insulte triviale que M. Cousseran a entamé hier sa mission de bons offices. Les derniers propos tenus par M. Walid Joumblatt au sujet du chef du Législatif Nabih Berry, qu’il a accusé de s’être transformé en simple « boîte postale au service des Syriens et du Hezbollah », ont ainsi suscité hier des échanges verbaux durs et violents entre le président de la Chambre et les milieux proches de Damas, d’une part, et certains parlementaires membres du bloc Joumblatt, d’autre part. Dans le même temps, le général Michel Aoun accusait le leader du PSP et, pour la première fois nommément, M. Samir Geagea, d’œuvrer en faveur de la partition du Liban. Nos informations et l’article de Lélia Mezher