Lahoud prévient : L’élection du président à la majorité simple provoquera un « grand problème »

Le président de la République, Émile Lahoud, a estimé hier que l’élection « à la moitié plus un » du prochain président « conduira à un très grand problème ». Émile Lahoud, qui a reçu hier le commandant en chef de l’armée, Michel Sleimane, ainsi que l’ambassadeur de Belgique, Stéphane De Loecker, s’est exprimé devant une délégation populaire de Nabatiyeh. Il a mis en relief que « la solution est dans l’accord des Libanais entre eux et dans l’élection d’un président conformément au quorum des deux tiers, de manière à ce qu’il soit accepté par tous ». Revenant sur la possibilité d’élire le nouveau président à la majorité simple, M. Lahoud a estimé que ce mode d’élection « mènera à un grand problème au Liban », soulignant que « recourir à cette solution, comme le pensent certains, laisse présager la faillite de ceux qui comptent y avoir recours ». M. Lahoud a aussi accusé les partisans de la majorité simple de vouloir provoquer « ce qu’ils appellent désordre constructif et qui va conduire à la destruction du Liban ». Le président de la République a insisté qu’il n’a jamais œuvré pour une partie des Libanais déterminée puisqu’il n’a « jamais distingué entre un Libanais et un autre, ou entre une communauté et une autre. Il est honteux que certains répètent dans les journaux que le président de la République est partie prenante et qu’il n’est pas capable de jouer le rôle de l’arbitre ». Toutefois, le président a mis en garde contre le fait de ne pas tomber d’accord sur le futur président et de l’élire selon le quorum des deux tiers, « la solution réside dans un pouvoir qui hériterait des prérogatives du président de la République, autrement dit un gouvernement accepté par les deux camps ». Il a ensuite prévenu : « Nous allons passer par des circonstances délicates durant les deux prochains mois (...). Le Liban ne peut être gouverné que par le biais d’une entente entre tous les Libanais. »