Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Remous après les violentes critiques du PSP contre le président de la Chambre Polémique fiévreuse et attaques personnelles entre les blocs de Berry et Joumblatt

Les derniers propos tenus par le leader du Parti socialiste progressiste et chef du bloc parlementaire de la Rencontre démocratique, Walid Joumblatt, au sujet du président de la Chambre, Nabih Berry, ont suscité au cours des dernières vingt-quatre heures une vive polémique entre M. Berry et les milieux prosyriens, d’une part, et certains députés du bloc Joumblatt, d’autre part. Le bureau de presse de M. Berry a publié dans ce cadre un communiqué virulent accusant M. Joumblatt de chercher à entretenir constamment un bipolarisme sur la scène libanaise afin d’en tirer profit. Le communiqué de la présidence de la Chambre a entraîné des réponses, non moins virulentes, de la part des députés Akram Chehayeb et Waël Bou Faour, ainsi que des contre-réponses de la part de députés et responsables des cercles proches de Damas et de M. Berry. Le leader du PSP, rappelle-t-on, avait affirmé, notamment dans l’interview accordée à notre collègue Michel Hajji Georgiou et publiée dans notre édition d’hier, que « Nabih Berry n’existe pas » et qu’il est devenu « une boîte postale au service du régime syrien et du Hezbollah ». M. Joumblatt avait par ailleurs souligné dans une déclaration à la presse que M. Berry n’a pratiquement pas de marge de manœuvre à l’égard du Hezbollah en raison du fait qu’il a confié sa sécurité au parti chiite. Réagissant à cette attaque, le bureau de presse du président de la Chambre a publié hier matin le communiqué suivant qui s’adresse directement à M. Joumblatt en des termes virulents : « Vous avez tellement proféré de calomnies (à l’adresse de M. Berry) qu’il n’est plus possible de faire votre éloge. Vos propos ne méritent même pas qu’on y réponde. De ce fait, nous voulons que tout le monde sache, notamment vos alliés qui sont constamment circonspects (à l’égard de M. Joumblatt) que votre audace vis-à-vis du président de la Chambre a pour but de l’amener à abandonner toutes ses initiatives positives et tous les efforts qu’il déploie constamment en vue de l’unité des rangs, à laquelle vous êtes sans cesse opposés. Vous avez été, et vous êtes toujours, en faveur de l’existence au Liban de deux camps, afin d’en tirer profit en vous réservant au moins deux parts de ce Liban. » Et le communiqué d’ajouter : « C’est un honneur pour le président de la Chambre d’être une boîte postale au service de la Résistance dont il a été l’un des premiers fondateurs. Vous ne vous contentez pas d’être le gardien de toutes les caisses que vous recevez en jaune ou dans des devises fortes (…). Nous voulons que vous sachiez que la sécurité du président de la Chambre est assurée par l’armée libanaise, les Forces de sécurité intérieure et la police. Cela est de notoriété publique. Nul n’ignore, en outre, que c’est vous qui avez demandé un jour la protection de Hassan Nasrallah. » Par ailleurs, le ministre démissionnaire de l’Agriculture, Talal Sahili (proche du mouvement Amal) a souligné que les attaques du leader du PSP contre le président de la Chambre ne porte pas préjudice à M. Berry en personne, mais plutôt à sa fonction. « En tenant çà et là des propos inacceptables, il prouve qu’il a perdu sa stature de leader politique, a notamment déclaré M. Sahili. Celui qui parle de boîte (postale) ne fait qu’ouvrir la boîte de Pandore. Les Libanais sont agacés par la pratique qui consiste à galvauder la politique libanaise. Celui qui prétend être un leader doit être à la hauteur de son leadership. » Pour sa part, le secrétaire général du parti Baas prosyrien, l’ancien ministre Fayez Chokr, a déclaré que les propos de M. Joumblatt « apportent la preuve de son implication dans le projet américano-sioniste visant à contrôler la région et à la placer au service des néo-conservateurs et du sionisme international ». Le responsable du Baas prosyrien a, d’autre part, tourné en dérision « la révolution du Cèdre, le tribunal international et la coopération avec certaines parties arabes, évoqués par M. Joumblatt ». « Si le bey progressiste pense que la révolution du Cèdre qu’il mène avec son allié Samir Geagea peut mener à l’indépendance dont il fait état, il se trompe, de même que son allié, car la véritable indépendance est réalisée par ceux qui ont résisté et défendu l’unité du Liban en juillet 2006, a déclaré M. Chokr. Si Walid Joumblatt perçoit, par ailleurs, le tribunal international comme un instrument pour réaliser ses desseins, cela apporte la preuve que ce qui compte pour le bey progressiste est de réaliser ses projets politiques qui constituent un danger pour l’avenir du Liban. » La réponse de Chehayeb et Bou Faour Le communiqué du bureau de presse de la présidence de la Chambre, s’en prenant à M. Joumblatt, a entraîné des réponses cinglantes de la part des députés Waël Bou Faour et Akram Chehayeb, tous deux membres de la Rencontre démocratique. « Le président de la Chambre a sans doute oublié un petit détail, à savoir que Walid Joumblatt a un peuple qui le défend et des hommes qui sont prêts à se sacrifier pour lui, a notamment déclaré M. Bou Faour. Il fait preuve d’un courage exemplaire qui fait défaut au président de la Chambre. Ils n’ont même pas eu le courage d’ouvrir les portes du Parlement afin de rendre hommage aux députés qui ont été égorgés dans les rues de Beyrouth. Le président de la Chambre s’est simplement contenté de condamner et de se porter partie civile contre les auteurs (des assassinats de Pierre Gemayel et Walid Eido) qui sont d’ailleurs connus et qui sont restés des alliés » (à M. Berry). Et M. Bou Faour d’ajouter : « Le président de la Chambre a sans doute oublié qu’il est le garant d’un des principaux Conseils (allusion au Conseil du Sud, tenu par un directeur proche d’Amal) qui est en soi un scandale, et qui a construit des palais et ouvert des comptes en banque, plutôt que d’accorder des aides aux habitants du Sud, au fil des ans (…). Celui qui n’a pas été en mesure de respecter le sang des députés ne devrait pas occulter son impuissance en détournant l’attention de l’opinion publique locale et arabe par des initiatives fictives alors qu’il n’est même pas en mesure de convaincre ses alliés de ses idées. » Répondant à M. Bou Faour, le député Ali Bazzi, membre du bloc de M. Berry, a déclaré : « Lorsque Walid Joumblatt avait critiqué, il y a près de deux ans, les députés membres de son bloc parce qu’ils n’avaient pas assisté à la Journée de Jérusalem, nous avions alors déploré ses critiques. Deux ans plus tard, le député Waël Bou Faour désire que l’on prenne au sérieux son argumentation qui porte atteinte au président Nabih Berry dans le but de défendre les positions de celui qui était le porte-étendard du progressisme, du socialisme et de l’arabisme avant d’entraîner le pays dans l’obscurantisme. Savez-vous que Nabih Berry a un passé fondé sur le courage, la résistance à l’occupation et la lutte contre la corruption et les escrocs, contrairement à vous dont le passé est basé sur les scandales, les tueries, le racket et les gros contrats qui vous ont permis de construire des palais ? Quant aux initiatives dites fictives, il n’est guère surprenant que Walid Joumblatt soit gêné par tout ce qui sert les intérêts du Liban. » Quant au député Akram Chehayeb, membre du Rassemblement démocratique, il a déclaré, en réponse au communiqué du service de presse de la présidence de la Chambre : « Nous ne voulions pas nous laisser entraîner dans des polémiques avec le président Berry car nous savons qu’il est ballotté entre le grand décideur et le parti divin. Nous avons pitié d’Abou Moustapha (M. Berry) qui s’est transformé en boîte postale transportée à bord d’une ancienne voiture dont il ne reste que la radio, le klaxon et l’essence en provenance d’Iran. » Répondant à M. Chehayeb, le député Ghazi Zeaïter a dénoncé ce qu’il a qualifié de « déchets du député Akram Chehayeb qui portent préjudice au pays ». « Le président Berry a œuvré pour défendre le pays et a lutté contre les occupants, alors que d’autres, dont vous faites partie, se sont livrés à des tueries et ont œuvré pour la partition, la discorde et l’établissement de fédérations et de cantons, en ravivant les dissensions sectaires », a affirmé M. Zeaïter.
Les derniers propos tenus par le leader du Parti socialiste progressiste et chef du bloc parlementaire de la Rencontre démocratique, Walid Joumblatt, au sujet du président de la Chambre, Nabih Berry, ont suscité au cours des dernières vingt-quatre heures une vive polémique entre M. Berry et les milieux prosyriens, d’une part, et certains députés du bloc Joumblatt, d’autre part. Le...