Actualités - CHRONOLOGIE
L’émissaire du Quai d’Orsay a conféré hier avec Berry, Siniora, Joumblatt et Safadi Cousseran : Paris est attaché à une élection présidentielle conformément au calendrier et aux normes constitutionnels
le 24 août 2007 à 00h00
C’est dans un climat de vive tension politique et de polémiques fiévreuses que l’émissaire du Quai d’Orsay, l’ambassadeur Jean-Claude Cousseran, a entamé hier une nouvelle mission de conciliation à Beyrouth, conférant dans la journée et la soirée avec le Premier ministre, Fouad Siniora, le chef du Législatif, Nabih Berry, le leader du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, et le ministre Mohammad Safadi. Ces entretiens, qui se poursuivront jusqu’au week-end, visent à paver la voie à une prochaine visite du ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, et à faire le point, dans ce cadre, sur les développements survenus au Liban après la conférence interlibanaise qui s’était tenue à La Celle-Saint-Cloud.
Cette médiation française a pour toile de fond, à l’évidence, l’échéance présidentielle et s’est fixée essentiellement pour objectif d’entretenir un climat de détente et de décrispation, ou tout au moins d’éviter une trop grave dégradation de la conjoncture politique locale afin que l’élection présidentielle puisse se dérouler dans les délais constitutionnels, conformément aux dispositions de la Loi fondamentale, et dans les meilleures conditions possibles. C’est ce qui ressort des déclarations faites par l’émissaire français au terme de ses entretiens avec MM. Berry et Siniora.
La réunion avec le Premier ministre a eu lieu à 14h30 au Grand Sérail en présence du chargé d’affaires français, André Parant. À l’issue de la rencontre, qui a duré un peu plus d’une heure, M. Cousseran a qualifié de « dense, sérieuse et amicale » sa conversation avec M. Siniora. « Je lui ai confirmé l’appui et le soutien du gouvernement français au gouvernement qu’il préside et à l’action que mène son gouvernement, a notamment déclaré M. Cousseran. Je lui ai également confirmé le principe d’une prochaine visite du ministre français des Affaires étrangères et européennes, Bernard Kouchner, au Liban et je le lui ai indiqué que la date de cette visite serait prochainement fixée. »
Et M. Cousseran d’ajouter : « La démarche française se poursuit comme elle avait commencé, il y a deux mois, dans le même esprit, dans la même logique, avec les mêmes objectifs, d’être à côté du Liban, aux côtés des Libanais pour le dialogue, pour la compréhension et pour l’entente, pour la confiance. Ma mission aujourd’hui est une mission simple. Elle consiste, dans la perspective d’une prochaine visite de M. Kouchner, à écouter les différentes fractions libanaises et à m’informer des récents développements de la situation ici. »
En réponse à une question sur le choix du futur président de la République, M. Cousseran a indiqué que « la France ne participe pas au jeu des noms ». « C’est l’affaire des Libanais et c’est très bien comme ça », a-t-il souligné avant de préciser qu’il n’y a pas de nouvelle initiative française.
À 18 heures, M. Cousseran a été reçu par M. Berry à Aïn el-Tiné, en présence du chargé d’affaires français, de M. Mahmoud Berry et du responsable des relations extérieures du mouvement Amal, Ali Hamdane. Au terme de l’entretien, qui a duré 75 minutes, l’émissaire du Quai d’Orasy a qualifié de « très utile » son entrevue avec le président de la Chambre. « Je lui ai rappelé notre attachement au respect des normes constitutionnelles ainsi que notre souhait que l’élection présidentielle puisse se dérouler conformément à la Constitution et au calendrier constitutionnel, a déclaré M. Cousseran. Cette conversation a été tout à fait utile et dense. La mission aujourd’hui est essentiellement une mission d’information (…). Cette démarche vise à aider au dialogue et à la confiance entre les différentes fractions libanaises. » En réponse à une question, l’émissaire français a déclaré qu’une visite de M. Kouchner à Damas avant sa mission à Beyrouth « n’a pas été envisagée ».
L’émissaire du Quai d’Orsay a, par ailleurs, été reçu par M. Walid Joumblatt à Clemenceau, en présence des ministres Marwan Hamadé et Ghazi Aridi, du député Henry Hélou et du chargé d’affaires français.
Quant au ministre Safadi, il a déclaré, à l’issue de son entretien avec M. Cousseran, que les discussions portent désormais sur l’échéance présidentielle et que le dossier de la formation d’un nouveau gouvernement avant l’élection du chef de l’État est « clos ».
C’est dans un climat de vive tension politique et de polémiques fiévreuses que l’émissaire du Quai d’Orsay, l’ambassadeur Jean-Claude Cousseran, a entamé hier une nouvelle mission de conciliation à Beyrouth, conférant dans la journée et la soirée avec le Premier ministre, Fouad Siniora, le chef du Législatif, Nabih Berry, le leader du Parti socialiste progressiste, Walid...
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