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Pakistan - Un revers majeur pour Musharraf L’ex-Premier ministre Nawaz Sharif autorisé à rentrer d’exil

La Cour suprême a autorisé hier l’ancien Premier ministre du Pakistan, Nawaz Sharif, à rentrer après sept ans d’un exil imposé par celui qui l’avait renversé en 1999, l’actuel président Pervez Musharraf, lequel essuie un nouveau revers majeur à l’approche des élections. Après un coup d’État militaire sans effusion de sang le 12 octobre 1999, M. Sharif avait été condamné à la prison à vie notamment pour détournements de fonds, fraude fiscale et trahison. Après plusieurs mois derrière les barreaux, il avait conclu un accord avec le régime du général Musharraf le contraignant, lui et son frère, à l’exil en Arabie saoudite. Nawaz et Shahbaz Sharif « jouissent du droit inaliénable de revenir et de rester dans le pays en tant que citoyens du Pakistan », a énoncé dans son jugement le président de la Cour suprême, le juge Iftikhar Mohammad Chaudhry. Cette décision est un nouveau revers majeur pour le général Musharraf, de plus en plus contesté dans le pays : le 20 juillet déjà, la Cour suprême avait imposé la réinstallation dans ses fonctions de son président, le juge Chaudhry, suspendu début mars par le chef de l’État qui l’accusait de fautes professionnelles et abus de pouvoir. L’opposition avait, de mars à juillet, rassemblé des foules immenses dans des manifestations quasi quotidiennes pour protester contre l’éviction du juge Chaudhry. Selon l’opposition, M. Musharraf tentait de l’écarter parce qu’il avait invoqué, à plusieurs reprises, la Constitution pour expliquer que le général Musharraf ne pouvait se représenter à la présidentielle prévue fin 2007 s’il ne renonçait pas au préalable à ses fonctions de commandant en chef de l’armée. Les partisans de M. Sharif, massés devant le siège de la Cour suprême d’Islamabad, ont explosé de joie à l’énoncé du jugement, et se sont mis à chanter « Dehors, Musharraf, dehors ! » ou « Musharraf est un chien ! » Nawaz Sharif, qui a dirigé le Pakistan à deux reprises (1990-1993 et 1997-1999), a annoncé qu’il mènerait lui-même aux élections législatives, prévues d’ici à fin 2007 ou début 2008, son parti, la Ligue musulmane du Pakistan-Nawaz (PML-N), une scission de la PML du président Musharraf. Il devrait rentrer en septembre, a assuré Chaudhry Nisar Ali, l’un des dirigeants de la PML-N, un parti conservateur. Seulement, si la plus haute juridiction de l’État a jugé jeudi illégal l’accord signé à l’époque par les frères Sharif pour accepter un exil de 10 ans, elle ne s’est pas prononcée sur le fond des accusations. « Bien entendu, ils peuvent rentrer au Pakistan, mais dès qu’ils atterriront, la loi reprendra ses droits », a averti l’avocat qui défend les intérêts de l’État. Ils sont toujours théoriquement poursuivis pour des chefs criminels. Les États-Unis ont réagi prudemment hier à l’autorisation faite à Nawaz Sharif de revenir au Pakistan, rappelant leur souhait d’un « renforcement des traditions démocratiques » dans ce pays. Un autre ancien Premier ministre, Benazir Bhutto (1988-1990 puis 1993-1997), a également annoncé son prochain retour de l’exil qu’elle s’était imposé après avoir été accusée, cette fois par le gouvernement Sharif, de corruption notamment. Elle a reconnu qu’elle négociait avec le général Musharraf un éventuel accord leur permettant de partager le pouvoir, elle redevenant Premier ministre, lui restant président. Mais les négociations piétinent et le reste de l’opposition dénonce par avance un accord entre le « dictateur militaire » et l’influent Parti du peuple pakistanais (PPP) de Mme Bhutto, une alliance ouvertement soutenue par Washington.
La Cour suprême a autorisé hier l’ancien Premier ministre du Pakistan, Nawaz Sharif, à rentrer après sept ans d’un exil imposé par celui qui l’avait renversé en 1999, l’actuel président Pervez Musharraf, lequel essuie un nouveau revers majeur à l’approche des élections.
Après un coup d’État militaire sans effusion de sang le 12 octobre 1999, M. Sharif avait été condamné...