Pour le Hezbollah, ne pas tenir compte du quorum des deux tiers est une « aventure dangereuse »

Le bloc parlementaire de Fidélité à la résistance a tenu hier sa réunion hebdomadaire sous la présidence de M. Mohammad Raad. Les discussions ont été centrées sur la crise politique dans le pays. Dans leur communiqué, les députés du Hezbollah ont relevé que les contacts entrepris pour régler la crise et les positions adoptées « ont de nouveau montré l’importance des divergences qui persistent avec l’équipe au pouvoir, qu’il s’agisse de la vision d’avenir, du discours politique tenu ou du processus à suivre pour parvenir à une solution acceptable de la crise ». Ils s’en sont pris violemment à la majorité, critiquant son « opposition à l’entente nationale et à la formation d’un gouvernement d’union ainsi que son insistance à outrepasser le quorum constitutionnel pour pouvoir imposer au pays un président de la République ». Pour eux, cette attitude « s’inscrit dans le prolongement du projet d’accaparement du pouvoir que parrainent les États-Unis ». « Washington est responsable de l’impasse vers laquelle débouchent tous les efforts pour régler la crise et fera rater aux Libanais une chance pour sauver le pays de l’état de détérioration dans laquelle il se trouve », ont-ils poursuivi. Les députés du Hezbollah ont aussi dénoncé « les interventions flagrantes, notamment américaines, dans l’échéance présidentielle, que ce soit au sujet de l’amendement de la Constitution, qui est une affaire purement libanaise, ou au niveau des qualités du futur président, comme si le style d’action de ce dernier devait être d’orientation américaine ». Ils ont fait assumer à Washington « la responsabilité de l’absence d’un partenariat national et de l’échec des contacts entrepris pour la présidentielle, conformément aux règles constitutionnelles, dans le but d’imposer aux Libanais un président qui correspond à leurs options et qui exécuterait leur projet ». Les parlementaires ont de nouveau plaidé en faveur de la formation d’un gouvernement d’union nationale. Pour eux, « ce cabinet constitue une garantie nationale fondamentale pour préserver l’unité des institutions du pays, surtout s’il ne sera pas possible de s’entendre sur le quorum nécessaire à l’élection d’un président de la République ». « Ne pas tenir compte du quorum est une aventure dangereuse pour le pays. Nous mettons en garde contre toute tentative de s’y laisser entraîner », ont ajouté les députés.