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L’armée arrête un fondamentaliste qui tentait de s’enfuir Contact rompu avec les islamistes de Nahr el-Bared, pas d’évacuation

Le contact entre le Rassemblement des ulémas palestiniens et les miliciens de Fateh el-Islam a été rompu, alors que l’armée libanaise avait accepté en principe l’évacuation des femmes et des enfants toujours dans le camp de Nahr el-Bared. La demande d’évacuation n’aurait été donc qu’une façon de sonder les intentions de l’armée afin de pouvoir obtenir une trêve qui permettrait aux fondamentalistes de retrouver leurs forces. Les combats se sont poursuivis, hier, à Nahr el-Bared et les hélicoptères de l’armée ont bombardé tout le long de la journée le dernier triangle contrôlé par les intégristes. Tôt dans la journée, la troupe avait arrêté un milicien de Fateh el-Islam sur la côte, à trois kilomètres de Nahr el-Bared. Des religieux palestiniens tentaient donc hier d’organiser l’évacuation des familles des islamistes retranchés dans le camp, sans succès. Le Rassemblement des ulémas palestiniens avait annoncé mardi avoir été contacté par un représentant de Fateh el-Islam, Abou Salim Taha, demandant l’évacuation des femmes et des enfants des islamistes restés dans le camp. L’armée avait donné son accord et s’était dit prête à une trêve pour faciliter cette évacuation. Mais le contact téléphonique entre les ulémas et les islamistes a ensuite été rompu. « Nous attendions mardi une réponse sur le nombre de personnes à évacuer et l’heure afin de sécuriser un couloir. Nous avons été surpris parce que le téléphone ne répondait plus », a déclaré Mohammad Hajj, le porte-parole du Rassemblement des ulémas palestiniens. Un autre religieux, Ayad Abou Ardat, a indiqué à la presse, à l’entrée du camp, que les ulémas n’avaient plus de contact avec Fateh el-Islam depuis mardi à midi et attendaient un nouvel appel téléphonique d’un représentant du groupe. « Nous attendons qu’Abou Salim Taha prenne contact avec nous afin d’organiser l’évacuation en coordination avec l’armée », a dit Ayad Abou Ardat. Les religieux ont rencontré des représentants de l’armée hier afin de discuter des préparatifs d’une éventuelle évacuation. Selon une source proche des discussions, l’armée a donné son accord pour que des femmes soient chargées de fouiller les personnes qui sortiraient, et pour que celles-ci soient hébergées dans deux autres camps palestiniens. L’armée, selon cette source, a également accepté que l’opération soit coordonnée par des organisations humanitaires. Selon une source proche des négociations, les ulémas ont établi une liste de 50 femmes et 20 enfants, y compris la femme de Chaker Absi, le chef de Fateh el-Islam, et la veuve d’Abou Houreira, le numéro deux du groupe tué au début du mois. Tous seraient regroupés dans trois abris souterrains. Plusieurs médiations précédentes des ulémas palestiniens, destinées à obtenir la reddition des combattants, réclamée depuis trois mois par l’armée, ou à faire sortir les familles du camp, avaient échoué. Quarante-quatre cadavres Sur le terrain, hier, les raids des hélicoptères de l’armée ont continué à viser les positions de Fateh el-Islam. À l’aube, en matinée et en début de soirée, les hélicoptères ont largué des bombes de 150 et de 400 kilogrammes sur le dernier triangle contrôlé par les fondamentalistes. Des bombardements espacés à l’artillerie et aux obus de chars continuaient également à frapper le camp depuis les positions de l’armée alentour. De violents accrochages ont opposé les soldats aux fondamentalistes. En avançant à l’intérieur du camp, la troupe a également trouvé une cache d’armes. L’armée a annoncé avoir arrêté hier, à trois kilomètres au nord de Nahr el-Bared, un combattant de Fateh el-Islam, qui avait fui le camp par la mer. Cet individu, M.K. Saadi alias « Abou Ammar el-Attar », est d’origine palestinienne. Manchot, el-Attar, qui est l’un des chefs du groupe terroriste, a nagé durant six heures pour atteindre le point où il a été arrêté. Transféré à Beyrouth, il a avoué que les combattants de Fateh el-Islam ne manquent ni d’eau, ni de vivres, ni d’armes dans leurs bunkers. Toujours à Beyrouth, le juge d’instruction Ghassan Oueidate a émis un mandat d’arrêt contre un individu lié à Fateh el-Islam, après l’avoir interrogé. Cet individu fait partie des 108 personnes arrêtées appartenant à ce mouvement et impliquées dans les événements de Nahr el-Bared et contre lesquelles le procureur général de la République, Saïd Mirza, avait porté plainte. Le juge Oueidate poursuit son étude du dossier de Nahr el-Bared, qui comprend des centaines de documents relatifs à l’enquête préliminaire. Des sources proches du dossier ont souligné que le décompte des blessés et des morts dans les rangs de Fateh el-Islam sera effectué à la fin des combats. Ces combats ont fait plus de 200 morts, dont 141 soldats, un chiffre qui ne prend pas en compte les islamistes tués dont les corps sont restés dans le camp. Hier, l’hôpital gouvernemental de Tripoli a annoncé que le nombre des cadavres qui se trouvent dans la morgue de l’établissement a atteint 44 depuis le début des affrontements, le 20 mai dernier.

Le contact entre le Rassemblement des ulémas palestiniens et les miliciens de Fateh el-Islam a été rompu, alors que l’armée libanaise avait accepté en principe l’évacuation des femmes et des enfants toujours dans le camp de Nahr el-Bared. La demande d’évacuation n’aurait été donc qu’une façon de sonder les intentions de l’armée afin de pouvoir obtenir une trêve qui...