Au lendemain de Meerab, les pôles chrétiens de l’opposition se réunissent à Rabieh Sfeir tranche : La présidentielle d’abord, un nouveau gouvernement ensuite

À près de trois mois jour pour jour de l’expiration du mandat Lahoud, les positions se précisent, les réactions s’enchaînent et le fossé entre les deux camps se creuse davantage. Ainsi, au lendemain du conclave de Meerab qui a permis aux composantes chrétiennes de la majorité d’afficher leurs constantes, les pôles chrétiens de l’opposition (Élie Skaff, Michel Murr, Sleimane Frangié et Hovik Mékhitarian) se sont retrouvés autour de Michel Aoun à Rabieh. « Nous représentons la majorité des chrétiens », a affirmé le patron du CPL, précisant que cette réunion était décidée depuis dix jours. Les participants à la réunion de Rabieh ont eu tout le loisir, avant leurs assises, de lire et de relire l’interview accordée par le patriarche maronite au koweïtien as-Siyassa : « Il est impossible de régler quoi que ce soit avec les défis : la formation d’un nouveau gouvernement doit intervenir après la présidentielle », a tranché Mgr Sfeir, remettant en garde contre un boycottage de la séance électorale au Parlement. C’est dans ce contexte que Washington a rectifié officiellement le tir après la « bourde » d’une responsable US sur l’amendement de la Constitution, rapportée par al-Hayat. Tant le porte-parole du département d’État que l’ambassade US à Beyrouth ont ainsi réaffirmé leur opposition à tout amendement de la Loi fondamentale. D’autre part, Émile Lahoud serait prêt à transmettre le pouvoir à un cabinet présidé par Sleimane : c’est ce qu’a affirmé l’agence al-Markaziya, citant les visiteurs du palais. « Des ballons d’essai », a rétorqué Baabda.