Les sources de Baabda considèrent ces fuites comme des « ballons d’essai » Lahoud serait prêt à transmettre le pouvoir à un gouvernement présidé par Sleimane, selon ses visiteurs

Les visiteurs du président de la République, Émile Lahoud, ont rapporté hier ses propos selon lesquels il ne laissera pas le pays dans le chaos et qu’il s’emploiera à assurer la continuité constitutionnelle, mais qu’il ne transmettra pas le pouvoir « à un gouvernement anticonstitutionnel, non conforme au pacte national, et illégitime, parce que ce serait un précédent qu’il ne faut pas créer ». Ces visiteurs ont indiqué à l’agence al-Markaziya que le président Lahoud, évoquant les prérogatives que la loi sur la défense nationale lui donne en tant que président du Conseil supérieur de défense, « procédera à la formation d’un gouvernement de salut composé de cinq ministres civils représentant les six principales confessions du pays, et présidé par le commandant en chef de l’armée, le général Michel Sleimane ». Ce gouvernement « sera chargé d’assurer la continuité, d’empêcher le vide constitutionnel et le chaos, de préserver la stabilité en vue d’organiser des élections législatives anticipées après l’adoption d’une nouvelle loi électorale, pour, enfin, procéder à l’élection présidentielle ». En soirée, les sources du palais de Baabda n’ont pas commenté ces propos repris par les médias, mais ont considéré que « de telles fuites sont des ballons d’essai visant à entraîner des réactions ». Ces sources ont assuré que « le président Lahoud ne donnera de précisions sur la mesure qu’il compte prendre qu’en temps dû ». Par ailleurs, le président Lahoud a vivement déploré les divisions entre les différentes forces politiques au Liban. Il a soutenu qu’il fallait « donner aux initiatives visant à rapprocher les points de vue toutes leurs chances », insistant sur l’importance de préserver l’unité nationale. Il a par ailleurs considéré que certaines positions exprimées ces derniers jours n’aidaient pas au rapprochement entre Libanais, mais qu’elles creusaient encore plus le fossé qui les sépare.