Le projet de prorogation du mandat de la Finul serait adopté avant la fin de la semaine « Nous prenons très au sérieux les déclarations de Nasrallah sur les armes du Hezbollah », affirme à « L’Orient-Le Jour » le numéro 2 de la délégation US

New York, de notre correspondante aux Nations unies, Sylviane ZEHIL Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, s’est entretenu hier matin au siège de l’ONU avec son coordonnateur spécial pour le Liban, Geir Pedersen. « Sa présence à New York depuis lundi n’a rien de surprenant. Il vient faire son rapport périodique au secrétaire général », a indiqué à L’Orient-Le Jour sa porte-parole Michèle Montas. Les entretiens ont porté sur « tout ce qui concerne le Liban, notamment le tribunal et la présidentielle », a-t-elle ajouté. Geir Pedersen rencontrera aussi lors de son séjour à New York « un certain nombre d’ambassadeurs, des personnes-clés du secrétariat et les cinq représentants permanents du Conseil de sécurité », a indiqué à son tour à L’Orient-Le Jour le porte-parole adjoint du secrétaire général, Farhan Haq. Le numéro deux de la mission des États-Unis aux Nations unies, l’ambassadeur Alejandro Wolff, a en outre confirmé devant la presse sa rencontre avec Geir Pedersen dont le but sera de « discuter des questions libanaises, notamment de la présidentielle ». « J’espère que nous aurons un entretien qui couvrira un grand éventail de questions. J’écouterai attentivement son point de vue », a souligné l’ambassadeur Wolff. Répondant à une question, M. Wolff a indiqué prendre « très au sérieux tout ce que le Hezbollah dit au sujet de son acquisition d’armes. Le désarmement du Hezbollah est en fait un des objectifs essentiels des résolutions 1701, 1559 et d’autres, pour s’assurer que le Liban retrouve son entière indépendance et qu’il soit libre de toute interférence étrangère. Le fait que le Hezbollah continue non seulement d’admettre mais aussi de s’enorgueillir au sujet de ses acquisitions constitue une violation des résolutions du Conseil de sécurité. Ce qui reflète encore une fois la menace qui pèse sur la stabilité du Liban », a-t-il dit. La prorogation du mandat de la Finul Le projet de résolution sur le renouvellement de la Finul pour une nouvelle période de douze mois, que la France a fait circuler aux différents pays contributeurs, va subir de légers amendements à la demande de l’Afrique du Sud et de l’Indonésie. Cela n’a pas empêché le représentant de la France auprès de l’ONU, Jean-Maurice Ripert, d’exprimer son optimisme : « Nous allons nous réunir une seconde fois, cet après-midi (mardi), avec nos coauteurs de la résolution (les États-Unis) pour vérifier avec l’ensemble des délégations que le nouveau texte que nous avons préparé prend bien en compte l’ensemble des remarques et observations que nous avons faites. Nous restons très optimistes. Donc, nous espérons adopter cette résolution avant la fin de la semaine. » Sur la situation au Liban et la position de la France par rapport à l’élection présidentielle, le représentant de la France a indiqué que « le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, est étroitement impliqué dans ce processus. Car nous sommes convaincus qu’il n’y a pas d’issue sans le respect des procédures électorales qui doivent se dérouler en automne. Nous faisons notre possible et nous mettons tous nos efforts pour rencontrer tous les pôles politiques afin de les convaincre de respecter la Constitution du pays et de tenir des élections justes. C’est un processus très lent. Nous nous tenons très clairement du côté de la légalité », a conclu Jean-Maurice Ripert. Réticences de l’Indonésie et de l’Afrique du Sud Le représentant adjoint de l’Indonésie, Hasan Kleib, a quant à lui confié les réticences de son pays. « Nous avons proposé deux points que nous aimerions voir figurer dans cette résolution. Nous souhaiterions voir la référence au renforcement de la souveraineté libanaise, particulièrement en ce qui concerne la violation par Israël de l’espace aérien du Liban. Ce point est important car ces violations aériennes de l’armée israélienne sont quotidiennes. Le second point soulevé est la question des bombes à sous-munitions qui ont provoqué la mort d’un soldat du contingent français de la Finul. » L’ambassadeur indonésien a cependant confirmé que les « coauteurs de la résolution se réuniront jeudi pour l’adopter. Le programme du Conseil de sécurité prévoit pour jeudi un débat mensuel sur le Moyen-Orient ».