Paulson appelle à la patience pour résorber la crise du crédit
Les trois poids lourds de l’économie mondiale montent au créneau pour rassurer les marchés
le 22 août 2007 à 00h00
Les responsables des finances des trois principales économies mondiales – États-Unis, Japon et Allemagne – se sont efforcés hier de rassurer les marchés financiers, alarmés depuis plusieurs semaines par le resserrement du crédit.
Mais le secrétaire américain au Trésor, Henry Paulson, a admis que les turbulences mettraient du temps à se dissiper et que le calme ne reviendrait qu’après une nécessaire période de réajustement des risques. « Il n’y aura pas de solution rapide pour certains des problèmes que connaissent les marchés du crédit. Mais nous allons les régler, parce que nous avons une économie qui est forte », a-t-il affirmé dans une interview à la chaîne financière CNBC.
Pour l’instant, « il y a des inquiétudes sur les liquidités et des inquiétudes sur l’appréhension des risques. La Fed s’occupe des liquidités et permet aux marchés de se concentrer sur les risques, et cela prendra un certain temps mais ils vont régler le problème », a-t-il ajouté.
« Cela prendra un certain temps mais les liquidités reviendront à la normale » lorsque les marchés auront une meilleure compréhension des risques, a-t-il martelé.
Les regards se portent en fait vers la Réserve fédérale américaine, les investisseurs sur les marchés d’actions espérant qu’elle baissera son taux directeur de 50 points de base, de 5,25 % à 4,75 %, lors de sa réunion de politique monétaire du 18 septembre, voire même avant.
Le ministre japonais des Finances, Koji Omi, a déclaré lors d’une conférence de presse qu’aucune réunion extraordinaire du groupe des Sept n’était envisagée en réponse à la grande volatilité actuelle des marchés mondiaux.
Lors d’une conversation téléphonique avec son homologue américain, il a cependant convenu avec Paulson de la nécessité de surveiller étroitement l’évolution de la situation et de rester en contact étroit sur ce sujet.
En Allemagne, le ministre des Finances, Peer Steinbrück, a de son côté assuré qu’il n’y avait guère de signe laissant craindre une contagion à l’ensemble de l’activité économique.
« Je n’ai pas de raison de douter que nous pourrons effectivement gérer les effets en Europe de la crise du crédit hypothécaire américain », a-t-il dit.
Le secteur bancaire allemand contrôle la situation, a-t-il souligné.
Paulson a néanmoins tenu des propos plus ambigus. Les turbulences actuelles, a-t-il laissé entendre, laisseront des séquelles sur la croissance mondiale même si celle-ci restera forte. « La croissance économique sera moindre que ce qu’elle aurait été en temps normal », a-t-il déclaré.
La Réserve fédérale a annoncé hier l’injection de 3,75 milliards de dollars de liquidités dans le système bancaire, via ses opérations de prise de pension au jour le jour. La Fed, qui a recouru à plusieurs reprises ce mois-ci à ce moyen qui permet d’intervenir à très court terme pour assurer les besoins en liquidités des banques, avait déjà injecté 3,5 milliards de dollars lundi.
La Réserve fédérale a apporté un certain soulagement sur les marchés financiers, vendredi dernier, en abaissant son taux d’escompte d’un demi-point à 5,75 %. Dans le même temps, elle a pour la première fois admis que la détérioration des conditions du crédit pourrait avoir des répercussions sur la croissance économique.
Les responsables des finances des trois principales économies mondiales – États-Unis, Japon et Allemagne – se sont efforcés hier de rassurer les marchés financiers, alarmés depuis plusieurs semaines par le resserrement du crédit.
Mais le secrétaire américain au Trésor, Henry Paulson, a admis que les turbulences mettraient du temps à se dissiper et que le calme ne reviendrait...
Les plus commentés
Naïm Kassem à l'État libanais : « Ne testez pas notre patience »
Macron appelle à « accélérer » la mise en œuvre du cessez-le-feu au Liban
Un bain de foule, mais deux ambiances, pour Emmanuel Macron à Beyrouth