Rechercher
Rechercher

Actualités - REPORTAGE

Reportage - À lui seul, le Texas est responsable de plus du tiers des condamnations à la peine capitale Huntsville, la « cité de la mort », se prépare à la 400e exécution

La ville de Huntsville, au Texas, surnommée « cité de la mort », est tristement célèbre pour ses prisons où devrait être exécuté, aujourd’hui, le 400e condamné à mort depuis une trentaine d’années, mais ses habitants semblent mener une vie paisible. La peine capitale a été rétablie en 1976 aux États-Unis. À lui seul, le Texas (Sud) est responsable de plus du tiers des exécutions américaines ces 30 dernières années et de près des deux tiers depuis janvier. Alors que la prison de Walls, l’un des sept établissements pénitentiaires de Huntsville, se prépare à exécuter aujourd’hui le 400e condamné de l’État, la plupart des habitants affirment être à peine au courant de ce qui se passe derrière ses murs. Kelly Sims a grandi à Huntsville, y a fondé une famille et possède un commerce à quelques pâtés de maisons de « Walls ». « Quand j’étais jeune, les gens manifestaient une espèce de désintérêt, je suppose que c’était parce qu’on vivait ici et que les exécutions ne semblaient pas être un problème pour les gens du coin, dit-il. Ce n’est pas que nous étions indifférents. C’était plutôt que ça faisait partie du décor. » Les procès se tiennent ailleurs dans l’État et les prisonniers attendent dans le « couloir de la mort » de la prison de Polunsky, près de Livingston. Le jour J, seules quelques personnes sont présentes : les responsables de la prison, un aumônier, des journalistes et le personnel qui mène l’exécution, soustrait à la vue des exécutés et dont les identités ne sont pas révélées. Les familles du condamné à mort et de la ou des victimes se réunissent à « Walls » dans des salles différentes pour assister à l’exécution derrière une vitre et fermées à clé pour éviter que les familles ne se rencontrent. « Si parfois la ville de Huntsville n’est connue que pour son rôle dans la peine capitale, Huntsville ne doit pas et ne devrait pas être seulement définie comme un lieu d’exécution à mort », estime Michelle Lyons, porte-parole du département de la justice criminelle du Texas. « Les habitants de Huntsville sont une population diversifiée de professeurs, d’artistes, de retraités, d’étudiants et d’autres encore », souligne-t-elle. « Je trouve que Huntsville est une ville où les relations sont très amicales. Mon mari et moi vivons heureux à Huntsville, et nous y élevons notre fille », ajoute Mme Lyons. Cependant, aux abords de la prison, il y a toujours des manifestants, parmi lesquels Dave Atwood. Habitant de Houston et fondateur de la Coalition du Texas pour l’abolition de la peine capitale, M. Atwood dit que des gens veillent les nuits d’exécution dans tout l’État, un mouvement qu’il a commencé il y a 15 ans. « Les Texans semblent avoir une relation amoureuse avec la peine de mort, comparativement à d’autres États, mais j’ai confiance qu’un jour viendra où l’État comprendra que la peine de mort, comme l’esclavage, devrait appartenir au passé », ajoute-t-il. M. Sims dit apercevoir parfois les veilleurs. « C’est comme si nous étions enfermés dans notre monde et que nous n’avions pas tant de temps que ça pour réfléchir à la question. C’est triste, c’est vrai, dit-il. C’est probablement plus un sujet de discussions à Portland, dans l’Oregon (Nord-Ouest), qu’ici parce que ça nous touche de près. » « Quand vous parlez aux gens et qu’ils découvrent que vous habitez à Huntsville, ils disent : “Je sais où c’est. C’est là où ils exécutent les gens”, ajoute M. Sims. J’aimerais que cette ville soit connue dans le monde pour son panorama et non parce qu’elle exécute des gens. » Tori BROCK (AFP)

La ville de Huntsville, au Texas, surnommée « cité de la mort », est tristement célèbre pour ses prisons où devrait être exécuté, aujourd’hui, le 400e condamné à mort depuis une trentaine d’années, mais ses habitants semblent mener une vie paisible.
La peine capitale a été rétablie en 1976 aux États-Unis. À lui seul, le Texas (Sud) est responsable de plus du tiers des...