Le leader du CPL annonce une « nouvelle approche américaine au Liban » Aoun refuse « un amendement de la Constitution qui servirait des intérêts personnels »

À l’issue de la réunion hebdomadaire du Bloc du changement et de la réforme, le député Michel Aoun a déploré « la manière scandaleuse par laquelle les chantres de la souveraineté et de l’indépendance veulent régler une question vitale pour l’avenir de la République libanaise ». Il a averti les Libanais « qui croient que la révolution du Cèdre incarne l’indépendance que la question de la présidence de la République n’est pas une affaire de personnes mais celle d’un programme qui devrait résoudre la crise politique ». « Nous avons réclamé un amendement de la Constitution pour permettre au peuple de participer à l’élection du président. Un amendement qui servirait des intérêts personnels est contraire à l’esprit de la législation », a ajouté le leader du CPL. Michel Aoun a également dévoilé la teneur de sa lettre au secrétaire général de l’ONU, car « l’implication gouvernementale avec les organisations terroristes qui menacent l’avenir de notre pays a été prouvée ». La missive remise à Ban Ki-moon dénonce « le soutien de la communauté internationale au gouvernement Siniora rendu illégitime par la démission des ministres chiites et par le fait que ce cabinet ait constamment occulté les prérogatives constitutionnelles du président de la République ». En réponse aux questions des journalistes, le leader du CPL a affirmé avoir « personnellement reçu un message des États-Unis » l’informant « de l’adoption d’une nouvelle approche dans la politique américaine au Liban ». Il s’en est néanmoins pris à « l’ingérence ostentatoire de l’ambassadeur américain dans le dossier présidentiel et dans le scrutin partiel », considérant toutefois que « le courrier adressé par le président Berry à la secrétaire d’État américaine vise à prendre en considération les réflexions de l’Administration Bush au sujet de l’élection présidentielle ». Michel Aoun a appelé « ceux qui cherchent à nous occuper à le faire directement pour que nous sachions que nous sommes sous gouvernement militaire et que nous avons perdu notre indépendance ». Il a finalement exprimé son accord avec l’affirmation selon laquelle « l’opposition à sa candidature à la présidentielle s’inscrit dans le cadre d’une guerre contre le Liban », se déchaînant encore une fois contre un « gouvernement qui a usurpé le pouvoir » et contre une majorité qui « semble caresser le rêve de monopoliser le pouvoir sur le modèle du comité central du parti communiste de l’URSS ».