Si le sénateur de l’Illinois, 46 ans, est le premier Noir à avoir des chances d’accéder à la présidence des États-Unis et draine depuis l’annonce de...
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Le sénateur de l’Illinois est le premier Noir à avoir des chances d’accéder à la présidence US Assez « black » ? La question qui poursuit Barack Obama
le 21 août 2007 à 00h00
Barack Obama, candidat démocrate à la Maison-Blanche, affronte dans sa campagne des questions sur l’Irak, l’éducation ou le terrorisme, mais continue de devoir répondre à la plus déroutante entre toutes : est-il assez noir ?
Si le sénateur de l’Illinois, 46 ans, est le premier Noir à avoir des chances d’accéder à la présidence des États-Unis et draine depuis l’annonce de sa candidature en février dernier des foules subjuguées, il continue de devoir affronter des réticences au sein de la communauté afro-américaine.
Invité il y a quelques jours à Las Vegas à la convention annuelle de l’Association des journalistes noirs (NABJ) qui réunit des milliers de professionnels afro-américains de la presse nationale, Barack Obama a affronté une nouvelle fois l’inévitable interrogation. « Est-il assez noir ? » faisait l’objet d’une table ronde où le candidat a été invité à s’expliquer. « C’est une question étonnante, a-t-il dit, et qui se propage dans la presse et nous devrions nous demander pourquoi. » « Ce qui est vraiment évident, c’est qu’il existe encore cette notion que si on attire des Blancs, c’est qu’on a quelque chose qui ne tourne pas rond », a-t-il regretté.
Si d’autres leaders noirs, forgés dans la lutte pour les droits civiques comme Jesse Jackson ou Al Sharpton, se sont déjà portés par le passé candidats à la Maison-Blanche, « Barack prouve qu’avec lui, c’est du sérieux », estime Anthony Samad, éditorialiste du magazine en ligne BlackCommentator.com. « Qu’est-ce qui détermine que c’est du sérieux ? L’argent. Personne n’a levé autant de fonds que Barack et certainement aucun candidat noir », ajoute-t-il.
Certains dans la communauté noire se méfient du parcours singulier du candidat métis. Né à Hawaï d’un père africain du Kenya et d’une mère blanche du Kansas, ayant vécu en Indonésie, diplômé de Harvard, il ne partage pas, selon eux, leur héritage de descendant d’esclaves.
Obama insiste inlassablement sur son passé de militant dans les quartiers déshérités de Chicago, son travail d’avocat défenseur des droits civiques et son rôle d’élu promoteur de réformes importantes pour la communauté noire sur l’emploi et la discrimination. « La réalité c’est que Barack est un homme noir qui a connu la discrimination que beaucoup de gens de couleur rencontrent aux États-Unis », relevait récemment sur les ondes de la radio publique NPR sa propre épouse Michelle Obama qui a grandi dans le quartier déshérité du South Side à Chicago. Elle a exprimé son exaspération contre la fameuse question devant une assemblée de femmes noires la semaine dernière à Chicago. « On continue à jouer avec cette question, il faut arrêter cette absurdité », a-t-elle dit.
Dans un pays marqué par une longue histoire de ségrégation et de violences raciales, Barack Obama est le premier candidat à une élection présidentielle à avoir dû accepter une protection des services secrets aussi loin de l’échéance de novembre 2008 en raison de menaces de mort. Il existe aussi la croyance intime chez de nombreux Noirs qu’on ne laissera jamais un des leurs accéder à la Maison-Blanche. « Il doit convaincre les électeurs afro-américains que ce phénomène extraordinaire d’un candidat noir avec une campagne bien financée, qui a démontré qu’il attire des gens de tous bords et possède une chance réelle de gagner, n’est pas juste une autre illusion cruelle », résume Eugene Robinson, un influent journaliste noir du Washington Post. « C’est la peur », a diagnostiqué pour sa part le candidat à Las Vegas. « Nous ne voulons pas nous enthousiasmer sur nos possibilités par crainte qu’elles ne soient déçues. » Défiant ses interlocuteurs et leur question, il a ajouté : « Moi, ce que je dis, c’est essayons. »
Barack Obama, candidat démocrate à la Maison-Blanche, affronte dans sa campagne des questions sur l’Irak, l’éducation ou le terrorisme, mais continue de devoir répondre à la plus déroutante entre toutes : est-il assez noir ?
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