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Polémique autour de la question du traitement des délinquants sexuels La France sous le choc après un viol commis par un pédophile récidiviste sous Viagra

L’enlèvement et le viol d’un garçonnet en France par un pédophile récidiviste, sortant de prison où il s’était fait prescrire du Viagra, suscite un choc et une polémique sur la question du traitement des délinquants sexuels, dont le président Nicolas Sarkozy a fait une priorité. L’homme au cœur de l’affaire est Francis Evrard, 61 ans, physique banal et voix douce, mais au lourd passé de délinquant sexuel. Francis Evrard a passé une partie de sa vie derrière les barreaux. Il a été condamné, en 1975, 1985 et 1989, pour des attentats à la pudeur et des viols sur mineurs, soit un total de 46 ans de prison. Le 2 juillet, il sort de sa prison de Caen (Ouest), où il purgeait sa dernière peine de 27 ans de réclusion, dont 2/3 de sûreté, pour le viol de deux garçons de 7 et 8 ans. Mercredi dernier, il enlève Enis, 5 ans, d’origine turque, à Roubaix (Nord). Le déclenchement rapide d’un plan « alerte enlèvement » permet d’arrêter quelques heures après le ravisseur, réfugié dans un garage fermé. L’enfant somnole à ses côtés, sous l’effet de somnifères. Il a été violé. Dans un premier élan, policiers, magistrats et responsables politiques soulignent que la mobilisation a permis d’éviter le pire. Mais des questions surgissent rapidement. L’homme était théoriquement sous surveillance judiciaire – il devait notamment ne pas quitter Caen –, car il y avait « risque de récidive ». Il devait être soumis à une obligation de soins, de suivi médico-psychologique et de traitement hormonal. Problème : ce plan ne devait être mis en œuvre qu’à compter du 24 août. Trop tard. « Esclave des pulsions » Francis Evrard aurait évoqué en garde à vue être esclave de ses « pulsions » et expliqué qu’il « ne pouvait pas s’empêcher » de commettre ces crimes. Un autre élément contribue au retentissement de l’affaire : Francis Evrard possédait une plaquette entamée de Viagra. Un médecin de la prison de Caen a reconnu, hier, lui avoir prescrit ce médicament contre les troubles de l’érection. Pour l’avocat de la famille d’Enis, Me Emmanuel Riglaire, « on marche complètement sur la tête ». Avec le Viagra, on a donné au pédophile « les armes pour recommencer ». De son côté, la ministre de la Justice Rachida Dati a manifesté dimanche sa volonté de « s’attaquer encore plus durement à la délinquance sexuelle et à la récidive » qui est une « priorité du gouvernement » et du président Sarkozy. Fidèle à son image de président omniprésent – la gauche l’accuse d’être l’homme du « coup d’éclat permanent » –, M. Sarkozy, tout juste rentré de vacances des États-Unis, s’est saisi de l’affaire. Il organisait hier une réunion ministérielle pour étudier de nouvelles mesures sur le sujet et recevait le père d’Enis, Mustafa Kocakurt. Les délinquants sexuels ne sortiront plus de prison à l’issue de leur peine sans être passés devant un collège d’experts qui décideront éventuellement de leur hospitalisation en milieu fermé, a annoncé hier le président Sarkozy. Des experts et des magistrats ont dénoncé le manque de moyens pour empêcher la récidive des délinquants sexuels, et surtout des pédophiles. « J’ai de la rage. Je ne comprends pas comment un récidiviste peut se retrouver comme ça dehors », a dit le père d’Enis, avant de voir M. Sarkozy. « Je vais me battre pour que d’autres enfants ne subissent pas ce qu’a subi mon petit bout de chou », a-t-il ajouté.
L’enlèvement et le viol d’un garçonnet en France par un pédophile récidiviste, sortant de prison où il s’était fait prescrire du Viagra, suscite un choc et une polémique sur la question du traitement des délinquants sexuels, dont le président Nicolas Sarkozy a fait une priorité.
L’homme au cœur de l’affaire est Francis Evrard, 61 ans, physique banal et voix douce, mais au...