Bombardement iranien à la frontière du Kurdistan irakien Le gouverneur chiite de la province de Mouthanna assassiné

Un gouverneur chiite a été tué lundi dans un attentat dans le sud de l’Irak, théâtre de tensions entre groupes concurrents, un an après la prise de contrôle de la région par le gouvernement. Une puissante explosion a détruit en début de matinée le véhicule de Mohammad Ali al-Hassani, alors qu’il était en route pour son bureau, dans un quartier de Samawa, la capitale de la province de Mouthanna, selon la police et des témoins. Il s’agit du deuxième assassinat d’un gouverneur chiite dans le Sud en dix jours, alors que la compétition est vive entre les factions chiites irakiennes pour le contrôle de cette communauté majoritaire dans le pays. Les deux gouverneurs étaient membres du Conseil suprême islamique en Irak (CSII). Le CSII est l’une des formations chiites les plus puissantes et en concurrence avec l’Armée du mahdi, la milice du chef radical chiite Moqtada Sadr. Un porte-parole du mouvement de Moqtada Sadr a démenti à l’AFP toute implication dans cette attaque. « Nous condamnons cet assassinat tout comme le précédent, a assuré cheikh Ahmad al-Shaibani. Nous affirmons que nous n’avons rien à voir avec ces deux assassinats. » D’autre part, des habitants des villages de la province du Kurdistan irakien étaient réfugiés hier dans leurs sous-sols tandis que d’autres fuyaient la région, après quatre jours de pilonnages intermittents par l’armée iranienne. À Kandoul, village situé à 2 km de la frontière iranienne, des fermes ont été détruites et le bétail a été tué par les obus. « L’Iran nous attaque comme le diable. De nombreuses bêtes ont été tuées, les fermes brûlées, il ne nous reste rien », a rapporté à Reuters Kadir Mohammad, un éleveur de Kandoul. Des maisons ont été détruites, des fermes et des vergers endommagés et incendiés. Ni Bagdad ni Téhéran n’ont émis de commentaire à propos de ce pilonnage.