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La bande de Gaza toujours plongée dans le noir L’UE ne reprendra pas les livraisons de fuel si le Hamas taxe l’électricité

La bande de Gaza continuait de souffrir hier de coupures de courant après la suspension d’une aide de l’Union européenne, qui accuse les islamistes du Hamas de vouloir imposer une taxe sur l’électricité. À Gaza-ville et d’autres localités, les générateurs privés fonctionnent à plein régime pour préserver les stocks de produits frais à la suite de l’arrêt de la fourniture de fuel à la seule centrale électrique du territoire. L’Union européenne, qui finance l’achat du carburant, a suspendu ses paiements à la compagnie privée israélienne Dor Alon, qui approvisionnait la bande de Gaza par le terminal de Nahal Oz. L’UE a indiqué que le Hamas, qu’elle considère comme une organisation terroriste et qu’elle boycotte, « projette d’introduire une nouvelle taxe sur les factures d’électricité » à Gaza. « Cela ne nous permettrait pas de continuer à payer le fuel qui sert à produire de l’électricité. Nous sommes prêts à reprendre le paiement pour les livraisons de fuel après avoir eu l’assurance que ces taxes ne seront pas introduites », a précisé une porte-parole de la Commission européenne. Dans un premier temps, l’UE et les autorités israéliennes avaient invoqué des « raisons sécuritaires » au terminal de Nahal Oz pour justifier la suspension des livraisons de carburants à Gaza. L’Union européenne effectue une « évaluation sécuritaire » de l’approvisionnement en carburant qui devrait prendre « de 24 à 48 heures », a précisé Alix de Mauny, porte-parole de la Commission européenne à Jérusalem. « Nous espérons ensuite reprendre le financement (de l’approvisionnement), mais cela dépendra du résultat de cette évaluation », a-t-elle ajouté. Avant le coup de force du 15 juin, qui a donné au Hamas le contrôle de la bande de Gaza, les Palestiniens payaient leur facture d’électricité à la compagnie d’électricité qui reversait ensuite ces sommes au ministère palestinien des Finances. Depuis leur prise de pouvoir, a assuré un haut responsable palestinien du gouvernement de M. Fayyad, les islamistes ont remplacé le directeur de la compagnie, accusé de corruption, et ont cessé de reverser cet argent au ministère à Ramallah (Cisjordanie). « Nous appelons le Hamas à cesser de collecter l’argent et rendre la totalité des sommes. S’il refuse, le Hamas doit prendre ses responsabilités et payer chaque mois 12 millions de dollars à la compagnie israélienne », a indiqué le porte-parole du gouvernement de Salam Fayyad, Riad Malki, lors d’une conférence de presse à Ramallah. Les autorités de Ramallah ont accusé le Hamas de financer sa police, la Force exécutive, grâce à ces fonds. Le Hamas a démenti dans un communiqué avoir « saisi l’argent de la compagnie » et accusé ses rivaux, le gouvernement de Salam Fayyad et le président Mahmoud Abbas, d’avoir poussé l’UE a cessé ses paiements à la compagnie israélienne. Depuis le 15 juin, le Hamas accuse régulièrement M. Abbas et le gouvernement de Salam Fayyad de pousser la communauté internationale à exercer des pressions afin qu’il renonce au pouvoir à Gaza. Ces coupures d’électricité aggravent encore la situation déjà très précaire des 1,5 million d’habitants de la bande de Gaza, bouclée presque entièrement par Israël et dont l’économie est à l’arrêt. « Notre vie devient de plus en plus difficile. Les frontières sont fermées, il n’y a plus de travail, et maintenant on nous coupe l’électricité. Demain, on va nous couper les aides », se plaint Oum Jaber, 40 ans, habitante de Gaza. Un vice-président du CLP dénonce la paralysie et démissionne Parallèlement, un vice-président du Conseil législatif palestinien (CLP, Parlement) a annoncé sa démission en raison de l’incapacité de cette institution à fonctionner depuis plusieurs semaines. « Les frères (du Hamas et du Fateh) ne peuvent plus se réunir. Je présente donc ma démission de la présidence du Conseil législatif et je ne reviendrai pas sur cette décision », a affirmé Hassan Khreishef lors d’une conférence de presse à Ramallah. M. Khreishef avait été élu vice-président du Parlement avec le soutien du mouvement Hamas après la victoire des islamistes aux élections législatives de janvier 2006. Suite à la prise de pouvoir du Hamas dans la bande de Gaza, le 15 juin, le Parlement palestinien ne fonctionne plus. Le CLP est largement dominé par le Hamas, qui dispose de 74 élus, contre 45 pour le Fateh. Dans la pratique, toutefois, le Hamas, privé de 39 députés détenus en Israël, a perdu sa majorité au profit du Fateh.
La bande de Gaza continuait de souffrir hier de coupures de courant après la suspension d’une aide de l’Union européenne, qui accuse les islamistes du Hamas de vouloir imposer une taxe sur l’électricité.
À Gaza-ville et d’autres localités, les générateurs privés fonctionnent à plein régime pour préserver les stocks de produits frais à la suite de l’arrêt de la fourniture...