«Nous allons prendre en compte tous les éléments disponibles afin d’arrêter les décisions les plus justes permettant à l’armée de relever les défis des prochaines...
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L’armée israélienne réexamine sa stratégie à long terme L’État hébreu veut se doter de systèmes antimissiles face aux menaces de l’Iran, de la Syrie et du Hezbollah
le 21 août 2007 à 00h00
L’armée israélienne, dotée d’un budget pluriannuel et d’une aide américaine à la hausse, réexaminait hier ses priorités et sa stratégie à long terme, un an après ses ratages durant la guerre au Liban.
«Nous allons prendre en compte tous les éléments disponibles afin d’arrêter les décisions les plus justes permettant à l’armée de relever les défis des prochaines années », a indiqué le ministre adjoint de la Défense Matan Vilnaï avant un forum à l’état-major militaire à Tel-Aviv. À l’issue de ce séminaire de deux jours, le chef d’état-major, le général Gaby Ashkenazi, remettra un rapport et ses recommandations au Premier ministre Ehud Olmert, a-t-il précisé. Israël s’estime menacé notamment par l’Iran, accusé de vouloir se doter d’une capacité nucléaire militaire sous couvert d’un programme civil, par la Syrie, le Hezbollah et la nébuleuse el-Qaëda.
Pour la première fois depuis la création de l’État hébreu en 1948, la défense pourra compter sur un budget pluriannuel grâce à un nouveau mécanisme du Trésor. En 2008, selon les prévisions, quelque 12 milliards de dollars devraient lui être affectés. En outre, en vertu d’un protocole d’accord signé le 16 août, les États-Unis vont fournir à Israël durant la prochaine décennie une aide militaire de 3 milliards de dollars par an, pour trois quarts consacrée à l’achat d’armes américaines, et le reste à des armements fournis par des firmes israéliennes. Selon une source militaire, l’armée de l’air veut acheter aux États-Unis de nouveaux stocks de « bombes intelligentes », des avions de transport américains de type Hercules ainsi que 50 chasseurs-bombardiers F-35 à long rayon d’action échappant aux radars qui lui permettraient d’intervenir contre l’Iran. La marine avance le même argument iranien pour exiger deux vedettes lance-missiles supplémentaires et deux sous-marins allemands Dauphin, en sus des trois déjà en service qui seraient capables de tirer des missiles nucléaires.
Des systèmes antimissiles efficaces « d’ici quatre à cinq ans »
Le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, a annoncé qu’Israël disposerait de systèmes antimissiles efficaces « d’ici quatre à cinq ans », selon la radio publique israélienne. S’adressant à des correspondants militaires, M. Barak a souligné l’importance de ces systèmes de « défense active » pour neutraliser aussi bien des missiles antichars que des roquettes, dans le cadre d’une stratégie globale israélienne. En cas de conflit, « Israël doit porter la guerre dans le camp ennemi et vaincre de façon nette, avec le minimum de dégâts pour l’arrière », a déclaré le dirigeant travailliste, selon la radio. M. Barak a par ailleurs réaffirmé la nécessité de créer deux divisions blindées supplémentaires pour étoffer les forces terrestres et souligné l’importance d’entraîner l’armée par de grandes manœuvres. Les forces terrestres disposeraient de transporteurs israéliens Merkava-Tigre et du char Merkava-4 de conception israélienne au blindage renforcé.
Interrogé à la radio sur ce programme très coûteux, le député du Likoud (droite) Youval Steinitz a estimé qu’il faudrait « trouver le juste équilibre assurant les besoins des forces terrestres, aériennes et navales ». Cet ex-président de la commission parlementaire des Affaires étrangères et de la Défense ajoute cependant qu’« Israël doit en priorité mettre au point des systèmes défensifs et offensifs contre la menace des missiles » à moyenne et longue portée du Hezbollah, de la Syrie et de l’Iran. M. Barak s’est aussi prononcé en ce sens, et les coûts risquent d’être d’autant plus élevés qu’Israël consacre aussi un important budget à son programme de satellites espions.
Durant l’été 2006, le Hezbollah a tiré plus de 4 000 roquettes contre la Galilée, contraignant un million d’Israéliens à se terrer dans les abris ou à se réfugier plus au sud. Tirant les leçons de la guerre au Liban, le général de réserve Yftah Ron Tal, ex-chef des forces terrestres, affirme que l’armée israélienne « s’est fondée sur des conceptions erronées, comme la primauté de l’aviation et la fin des grandes guerres ». « L’armée de terre reste la reine des batailles, et il faut parallèlement développer la marine, l’aviation et les renseignements pour faire face à l’Iran », a-t-il ajouté.
Charly WEGMAN (AFP)
L’armée israélienne, dotée d’un budget pluriannuel et d’une aide américaine à la hausse, réexaminait hier ses priorités et sa stratégie à long terme, un an après ses ratages durant la guerre au Liban.
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