Le patriarche a tenu ces propos devant une délégation de journalistes et des représentants de la Fondation du...
Actualités
Discussion à bâtons rompus avec le chef de l’Église maronite Sfeir en faveur d’un amendement constitutionnel « uniquement s’il y va de l’intérêt du pays » Nada MERHI
Par MERHI Nada, le 18 août 2007 à 00h00
Le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, a confirmé hier sa position concernant l’amendement constitutionnel, se déclarant ainsi opposé à une telle démarche sur le plan du principe, précisant toutefois qu’il pourra l’agréer s’il y va de l’intérêt du Liban.
Le patriarche a tenu ces propos devant une délégation de journalistes et des représentants de la Fondation du patriarche Doueihy, qui effectuaient une tournée dans la vallée sainte à Qannoubine, sur les pas du patriarche Stéphan Doueihy, dont le procès en canonisation est dans sa phase finale. La tournée comportait une escale au siège patriarcal à Dimane où le postulateur du procès de la canonisation du patriarche Doueihy, le père Paul Azzi, a remis à Mgr Sfeir la Positio de sainteté qui contient « la vie du serviteur de Dieu, ainsi que l’héroïcité des vertus, les guérisons et miracles rapportés par les fidèles ». Il s’agit de la dernière phase avant la canonisation.
« Nous avons plus que jamais besoin de l’intercession des saints, d’autant que la situation au Liban est désespérante sur le plan politique. C’est la raison pour laquelle nous demandons l’intervention du Tout-Puissant, parce que nous avons désespéré des humains », a remarqué Mgr Sfeir. Une déclaration qui en dit long sur le caractère gravissime de la crise et qui a ouvert une discussion à bâtons rompus avec le chef de l’Église maronite, centrée tout naturellement sur la crise politique.
Pense-t-il que la présence chrétienne est en danger et auquel cas, pourquoi ne tranche-t-il pas en informant clairement les leaders chrétiens de ce qu’il veut et en dévoilant au grand jour ceux qui entravent sa volonté ? « Nous ne sommes pas habitués au scandale. Nous disons ce que nous avons à dire. Certains nous écoutent, d’autres refusent de le faire », a répondu le patriarche, soulignant que la présence chrétienne n’est pas en danger. « Les chrétiens sont au Liban depuis près de 1 500 ans et ils sont passés par de périodes beaucoup plus difficiles, a-t-il expliqué. Grâce à Dieu, ils sont restés au Liban et ils y resteront. Certes, beaucoup de Libanais émigrent, qu’ils soient chrétiens ou musulmans. Mais nous espérons qu’ils y reviendront. (…) De plus, la coexistence pacifique entre les chrétiens et les musulmans est souhaitable non seulement au Liban, mais dans tous les pays où ces communautés se trouvent. »
Soulignant qu’un appel à une rencontre interchrétienne visant à unifier les positions concernant l’échéance présidentielle sera lancé si « besoin est », le patriarche Sfeir a rappelé que le prochain chef de l’État doit « dresser les ponts entre les Libanais ». « Il doit, a-t-il poursuivi, se tenir à égale distance des différents partis libanais et jouir d’une expérience politique. Il ne doit pas non plus être influençable, mais prendre ses propres décisions en s’inspirant de l’intérêt du pays. »
Pense-t-il qu’il est possible, vu la situation, de parvenir à l’élection d’un président consensuel ? « Vous êtes plus conscients de la situation que d’autres, mais c’est ce que nous souhaitons », a noté Mgr Sfeir, espérant que l’élection se fera dans les délais constitutionnels.
À la question de savoir s’il est possible que les parties chrétiennes se mettent d’accord sur une feuille de route concernant au moins la présidentielle, le patriarche Sfeir a remarqué que « nous prions dans cette intention ». Qu’en est-il de la réconciliation interchrétienne sous l’égide de Bkerké ? « Nous l’espérons, mais jusqu’à présent aucun élément tangible ne justifie un pareil espoir. » Bkerké n’invitera donc pas à une pareille rencontre ? « Nous le ferons, lorsque nous serons convaincus que la réconciliation s’opérera. Sinon, cela ne sert à rien. »
Espérant enfin que la formation d’un deuxième gouvernement sera évitée, le patriarche Sfeir a déclaré qu’il espérait croire M. Michel Murr, lorsqu’il annonce qu’une « fumée blanche s’élèverait bientôt », bénissant toute initiative susceptible d’aboutir à la réconciliation interchrétienne et islamo-chrétienne.
Le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, a confirmé hier sa position concernant l’amendement constitutionnel, se déclarant ainsi opposé à une telle démarche sur le plan du principe, précisant toutefois qu’il pourra l’agréer s’il y va de l’intérêt du Liban.
Le patriarche a tenu ces propos devant une délégation de journalistes et des représentants de la Fondation du...
Le patriarche a tenu ces propos devant une délégation de journalistes et des représentants de la Fondation du...
Les plus commentés
Après le « coup d’État » Salam, le tandem chiite prêt à aller de l’avant ?
Le duo Hezbollah-Amal prend sa revanche… mais ne coupe pas tous les ponts
Le tandem chiite ne boudera pas le nouveau cabinet