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Pakistan - Washington œuvre discrètement à la formation d’un pôle modéré à Islamabad Alliance Musharraf-Bhutto : l’opposition dénonce l’ingérence des États-Unis

L’opposition a dénoncé hier l’ingérence de Washington dans la vie politique du Pakistan et la soumission du président Pervez Musharraf, au travers de pressions présumées de l’Administration Bush pour un futur partage du pouvoir avec l’ancien Premier ministre Benazir Bhutto. Le New York Times rapportait jeudi que la Maison-Blanche tâchait de convaincre le général Musharraf de partager le pouvoir avec sa grande rivale, Benazir Bhutto, ancien Premier ministre en exil. M. Musharraf resterait président et Mme Bhutto redeviendrait Premier ministre. Puis un porte-parole de la Maison-Blanche, Gordon Johndroe, affirmant qu’il appartenait aux Pakistanais de décider, a concédé que des responsables américains avaient rencontré « différentes parties » et entendaient contribuer à l’émergence d’un « centre modéré » au Pakistan. Washington entend enjoindre aux partis séculiers de rallier Musharraf pour empêcher la montée en puissance des partis confessionnels musulmans, qui mèneraient une politique étrangère indépendante des États-Unis, accuse, en substance, Liaqat Baluch, l’un des dirigeants de l’alliance de six partis islamiques Muttahidda Majlis-e-Amal (MMA), qui a fait une percée remarquée lors des dernières législatives en 2002. L’influence des États-Unis dans les affaires politiques et militaires du Pakistan n’a jamais été aussi importante que sous Musharraf, qui a pris le pouvoir en 1999, dans un coup d’État sans effusion de sang, a estimé M. Baluch dans un entretien avec l’AFP. Au sein de l’Administration Bush, on redoute que Musharraf soit la cible d’un coup d’État et que son successeur soit moins enclin que lui à soutenir les États-Unis dans leur « guerre contre le terrorisme », écrit le Times. Par ailleurs, Nawaz Sharif, ex-Premier ministre pakistanais aujourd’hui en exil, a mis en garde Benazir Bhutto contre les risques d’une alliance avec le président Musharraf. « Musharraf est un homme en train de se noyer, il ne lui reste aucune solution. Je déteste avoir à dire cela, mais pour moi, il est comme un navire qui coule », a dit Sharif, renversé par Musharraf lors du coup d’État militaire de 1999. « Quiconque conclura un accord avec Musharraf ne fera que nuire à sa propre crédibilité », a-t-il ajouté dans une interview diffusée jeudi par la chaîne de télévision indienne NDTV. Pour nombre d’analystes, Musharraf, allié des États-Unis dans la région, n’a jamais été autant en difficulté depuis son accession au pouvoir. Sa tentative de limogeage du président de la Cour suprême a été invalidée par la justice. L’assaut donné le mois dernier contre la Mosquée rouge d’Islamabad, bastion islamiste, a provoqué une vague d’attentats.
L’opposition a dénoncé hier l’ingérence de Washington dans la vie politique du Pakistan et la soumission du président Pervez Musharraf, au travers de pressions présumées de l’Administration Bush pour un futur partage du pouvoir avec l’ancien Premier ministre Benazir Bhutto. Le New York Times rapportait jeudi que la Maison-Blanche tâchait de convaincre le général Musharraf de...