Le député du Metn entreprend des efforts pour réconcilier les leaders maronites Murr : Bkerké en faveur d’une solution consensuelle pour la présidence

Le député du Metn et ancien vice-président du Conseil Michel Murr a annoncé hier que le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, était en faveur d’une solution consensuelle pour l’élection présidentielle. Il a indiqué qu’il contribuait lui-même aux efforts en cours pour parvenir à une entente à ce sujet. M. Murr a d’autre part affirmé qu’il travaillait pour une réconciliation interchrétienne, à commencer par le Metn, tout en reconnaissant que cette réconciliation était une question « difficile ». M. Murr s’exprimait à l’issue d’un entretien à Dimane avec le patriarche Sfeir. « Il y a des efforts en cours et nous essayons d’y contribuer. Vous savez que le président de la Chambre, Nabih Berry, visitera bientôt le siège patriarcal. Il a des idées de consensus qu’il exposera au patriarche. Quant à moi, j’ai souhaité contribuer à une partie des démarches en cours avant l’échéance présidentielle afin d’empêcher que l’on n’arrive à l’impasse », a-t-il déclaré. « Je pense que ces contacts et les orientations du patriarche en faveur de solutions consensuelles nous permettront de parvenir à une formule capable de mettre fin à la crise », a-t-il ajouté. « Le patriarche n’a pas de candidat à lui. Il est à égale distance de tous. Cependant, ses orientations en faveur du consensus sont à présent l’essentiel. J’espère qu’après la visite de M. Berry, nous aurons réalisé un progrès », a-t-il dit. Interrogé sur ses efforts en vue de la réconciliation interchrétienne, M. Murr a dit : « S’il faut des solutions à la crise politique, il est nécessaire d’entreprendre des démarches visant les pôles maronites. Naturellement, ce n’est pas au patriarche qu’il revient d’entreprendre ces démarches. Nous devons aider Bkerké à réaliser la réconciliation mais sans l’impliquer directement dans les contacts », a-t-il souligné. « Il y aura des contacts successifs avec les pôles d’influence et les principales forces maronites. La première réconciliation sera chez nous au Metn, puis nous nous dirigerons vers le Kesrouan et enfin au Liban-Nord pour que les quatre principaux leaders puissent se retrouver ensemble (Amine Gemayel, Samir Geagea, Michel Aoun et Sleimane Frangié) », a poursuivi M. Murr. Il a précisé que les démarches en vue de la réconciliation au Metn « sont encore à leurs débuts ». « Il ne faut pas oublier que nous venons de sortir d’une bataille électorale. J’avais travaillé à la réconciliation bilatérale entre le général Aoun et le président Amine Gemayel jusqu’à trois jours avant l’élection. À présent, nous avons entamé des démarches pour décrisper l’atmosphère après le problème survenu sans raison avec les Arméniens. Il semble d’ailleurs que cela se soit calmé sur ce plan », a-t-il estimé. « Puis nous devrons voir l’état d’esprit du général Aoun et de cheikh Amine et ensuite aller vers les autres pôles qui ont un poids sur le plan chrétien maronite, parmi lesquels celui du Liban-Nord (Sleimane Frangié) », a-t-il dit. « Toutefois, a-t-il ajouté, on peut dire que la réconciliation interchrétienne est un problème difficile. C’est pourquoi le patriarcat ne voudrait pas être impliqué dans un sujet qui n’est pas encore mûr. » Selon lui, il n’y a pas de rapport entre la réconciliation interchrétienne et la présidentielle. La première « ne se fait pas en un jour ou deux. Elle aura besoin de deux mois ou plus et c’est pourquoi elle n’a pas de lien avec la présidentielle », a-t-il souligné. Par ailleurs, Mgr Sfeir a reçu l’ancien député Ghattas Khoury et l’ex-président de la Ligue maronite Hareth Chéhab. La veille, il s’était entretenu avec le député Boutros Harb, candidat déclaré à la présidence de la République.