Pourquoi ce scepticisme, pourquoi ce pessimisme ? Parce que, répondent les intéressés, il est plus que douteux que la...
Actualités - OPINION
Le 25 septembre ? Un faux rendez-vous, estiment des loyalistes Philippe ABI-AKL
Par ABI AKL Philippe, le 17 août 2007 à 00h00
Nombre de loyalistes se disent convaincus que la présidentielle n’aura pas lieu le 25 septembre, comme fixé par le président Berry. Ni même dans les délais légaux. C’est-à-dire au plus tard dix jours avant le départ de M. Lahoud, soit le 15 novembre (art.73 C).
Pourquoi ce scepticisme, pourquoi ce pessimisme ? Parce que, répondent les intéressés, il est plus que douteux que la Syrie, dont relève selon eux toute option de l’opposition, veuille d’une présidentielle libanaise dans les conditions qui prévalent présentement.
À les en croire, Damas entreprendrait actuellement des tractations discrètes avec Washington par émissaires officieux interposés sur l’ensemble du dossier régional, et pas seulement sur le cas libanais. Une négociation ardue qui nécessite, expliquent ces cadres, bien plus de temps qu’il n’en reste avant notre présidentielle. Et qui conditionne, bien évidemment, l’attitude que le régime syrien voudra adopter à cet égard. Soit qu’il mettrait de l’eau dans son vin, en cas de progrès positifs dans le dialogue avec les Américains, soit qu’il ruerait encore plus dans les brancards. En ordonnant à ses fidèles du cru de tout torpiller.
À l’appui de leurs dires, ces loyalistes avancent, comme indice sinon comme preuve, que l’opposition ne se décide toujours pas à prendre franchement position. Ni en ce qui concerne la tenue effective de l’échéance. Ni pour nommer un candidat. En tant que front, elle flotte toujours. Certes, M. Nabih Berry affirme que la présidentielle aura bien lieu. En laissant entendre clairement qu’elle prend le pas sur la question ministérielle. Mais le Hezbollah et le CPL continuent d’exiger la mise en place préalable d’un cabinet dit d’union nationale. Certes, aussi, la candidature du général Michel Aoun se trouve-t-elle soutenue par plusieurs formations de l’opposition. Mais ni le Hezb ni Amal ne vont jusqu’à l’officialiser.
Confidences
Ce flou artistique, les majoritaires l’attribuent donc au fait que, n’ayant pas encore reçu de mot d’ordre syrien, les opposants laissent ouvertes diverses options possibles. En vertu de la maxime « Dans le doute, abstiens-toi. »
À dire vrai, des politiciens, qui ont pu avoir récemment une petite conversation à cœur ouvert avec des membres du bloc parlementaire hezbollahi, confirment que le parti ne compte afficher pour l’heure aucune position tranchée au sujet de la présidentielle, qu’il n’a aucune démarche précise en vue, qu’il ne voit rien de nouveau dans l’affaire, qu’il n’a pas de candidat définitif, bien qu’il appuie Aoun pour le principe, qu’il n’est pas favorable à un amendement de la Constitution. Qu’il attend. Et pas seulement le produit des échanges présumés entre Syriens et Américains. Mais aussi, de son propre point de vue iranisé, les résultats des pourparlers entre Washington et Téhéran sur l’Irak. Ou encore, avec implication en sus de l’Europe, sur le nucléaire iranien.
En réalité, les observateurs estiment à l’unisson que l’axe syro-iranien, qui mise beaucoup sur l’échec US en Irak, cherche naturellement à utiliser la carte libanaise, présidentielle comprise, pour accentuer la pression sur une Administration Bush en nette perte de vitesse.
Climat
Mais alors, l’initiative Berry ? Pour ces professionnels, malgré tout ce que l’on en dit ou ce que l’on en écrit, elle manque de clarté. Ses zones d’ombre, diffusées à dessein, devant permettre au président de la Chambre de faire rapidement machine arrière, le cas échéant. Sans paraître se dédire, puisqu’il ne s’est encore engagé à rien de manière concrète. De fait, à y regarder de plus près, on constate qu’il s’est contenté, jusqu’à présent, de laisser entendre qu’il allait se mettre en campagne dans les prochains jours.
Il a certes exprimé une volonté assez ferme de bien fonctionner, cette fois, en tant que président de la Chambre. De s’activer pour que la présidentielle ait bien lieu dans les délais légaux. En s’alignant sur Bkerké. Mais, relèvent les mêmes sources, il ne s’agit encore que d’un vœu pieux, sans consistance précise, qui peut être mis de côté à tout moment.
Il reste que, et personne ne peut le lui dénier, le comportement d’ouverture de M. Berry est en soi un facteur positif d’apaisement et de détente politique. D’autant qu’il a à cet égard la bénédiction de Nasrallah. Mais à cet égard seulement, car dans son dernier discours, le leader du Hezb n’a abordé la présidentielle ni de près ni de loin.
Encouragements
Cependant, pour le moment, les perspectives encourageantes que laisse entrevoir M. Berry se trouvent confortées par les appels pressants de multiples capitales, dont Washington, Ryad, Paris et Le Caire, en faveur d’une présidentielle libanaise dans les délais constitutionnels. Ces puissances, ainsi que la Ligue ou l’Union européenne d’ailleurs, ne cessent de mettre en garde contre l’anarchie galopante, aux conséquences désastreuses, découlant d’un vide institutionnel au Liban. La France dialogue avec l’Iran. Et coopère avec la Ligue, avec l’Égypte et avec l’Arabie saoudite. En envisageant, selon des sources informées, une démarche commune pour accroître les chances de la présidentielle.
Tandis que le Vatican a confirmé au patriarche Sfeir et fait savoir au général Aoun, qu’il faut à tout prix que l’élection présidentielle ait lieu. L’on s’attend d’ailleurs que la Curie envoie un émissaire à Damas.
C’est dans cet esprit que s’est déroulée la rencontre entre l’ambassadeur US, Jeffrey Feltman, et le président Berry. Le diplomate a cherché à savoir si dans la quête d’un président de consensus des noms étaient envisagés. Il s’est d’ailleurs enquis du sens précis que l’expression président d’entente revêt aux yeux de son interlocuteur.
Nombre de loyalistes se disent convaincus que la présidentielle n’aura pas lieu le 25 septembre, comme fixé par le président Berry. Ni même dans les délais légaux. C’est-à-dire au plus tard dix jours avant le départ de M. Lahoud, soit le 15 novembre (art.73 C).
Pourquoi ce scepticisme, pourquoi ce pessimisme ? Parce que, répondent les intéressés, il est plus que douteux que la...
Pourquoi ce scepticisme, pourquoi ce pessimisme ? Parce que, répondent les intéressés, il est plus que douteux que la...
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