Rechercher
Rechercher

Actualités

Les Gardiens de la révolution devraient bientôt rejoindre la liste noire US des organisations terroristes Les Pasdarans, une institution-clé du régime iranien dans le collimateur de Washington

Les États-Unis ont l’intention d’inscrire les Gardiens de la révolution, une institution-clé du régime iranien, sur leur liste noire des organisations terroristes, mais la Maison-Blanche a réfuté mercredi préparer une opération militaire face à l’un de ses plus grands défis internationaux. L’armée idéologique iranienne, puissante composante du régime iranien, devrait prochainement rejoindre el-Qaëda, le Hezbollah, le Hamas et au total une quarantaine d’organisations étrangères sur la liste des organisations considérées comme terroristes par les États-Unis, a indiqué un responsable du gouvernement, sous le couvert de l’anonymat. Les États-Unis sanctionneraient de la sorte le soutien que les Gardiens de la révolution, les Pasdarans, apportent selon eux aux rebelles en Irak, aux talibans en Afghanistan, ou au Hamas et au Jihad islamique contre Israël. Une telle inscription reviendrait principalement à interdire toute transaction financière ou commerciale avec les Pasdarans. « Une action militaire n’est pas envisagée », a par ailleurs précisé une porte-parole de la Maison-Blanche, Dana Perino, tout en rappelant les propos du président George W. Bush selon lesquels « aucun président ne doit jamais retirer cette option de la table ». Les Gardiens de la révolution iraniens sont une institution-clé du régime, dont le rôle politique et économique va croissant. Les Pasdarans, ou Gardiens, sont la première force militaire de l’Iran, avec des effectifs estimés à plus de 100 000 hommes, mais bien mieux équipés et entraînés que l’armée régulière. Créés comme une alternative à cette dernière en 1979 par le fondateur de la République islamique l’imam Khomeyni, leur mission première est la défense de la révolution et de ses acquis. L’inscription sur la liste pourrait intervenir dès le mois d’août, selon des officiels américains cités par le New York Times. Elle pourrait aussi être reportée ou annulée si le Conseil de sécurité de l’ONU adoptait rapidement de nouvelles mesures substantielles contre Téhéran, pour le contraindre à suspendre son programme nucléaire. Selon les diplomates à New York, si une troisième résolution contre l’Iran paraît inéluctable, elle ne devrait toutefois pas être débattue avant septembre. La Chine devrait, en outre, s’y montrer, comme à l’accoutumée, réticente. Les deux résolutions déjà adoptées visaient, par ailleurs, déjà en partie l’armée idéologique du régime iranien. Elles ont imposé une surveillance des déplacements à l’extérieur de son chef, le général Yahia Rahim Safavi, et de ses principaux adjoints. Et ordonné le gel des fonds à l’étranger d’entreprises d’aviation militaire en dépendant. Les Pasdarans se sont toujours défendus de jouer un rôle politique, mais certains de leurs membres sont passés en nombre croissant à des postes de responsabilité dans ce secteur. Ils sont plusieurs dizaines à avoir intégré le Parlement élu en 2004 et dominé par les conservateurs. Le président élu l’année suivante, Mahmoud Ahmadinejad, est un des leurs. Il a placé cinq d’entre eux à des postes de ministre, en leur confiant la Défense, la Culture, le Commerce, l’Énergie et les Affaires sociales. Le corps des Pasdarans, dont la loyauté est sans faille envers le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, n’est pas pour autant un bloc homogène dans ses tendances politiques. Si le général Safavi est considéré comme ultra-conservateur, son prédécesseur, Mohsen Rezaïe, était un conservateur pragmatique, tout comme l’actuel maire de Téhéran, Mohammad Baqer Qalibaf, ex-commandant de la force aérienne des Pasdarans. Ces derniers ont aussi pris du poids dans le tissu économique, après avoir été chargés, avec d’autres, de reconstruire le pays après la guerre Iran-Irak (1980-1989). Présents initialement dans l’industrie militaire, ils ont diversifié leurs activités, avant de se voir attribuer des contrats substantiels sous la présidence de M. Ahmadinejad. Mercredi, le général Safavi a énuméré une liste de projets dont les contrats ont été remportés par les Gardiens, dont une ligne de métro à Téhéran, un train rapide vers le centre, une aciérie, une usine pétrochimique, deux ports sur le Golfe et un barrage. Il n’en a pas moins rappelé que ce corps restait avant tout « une force offensive et défensive majeure au Moyen-Orient ». Hier, les Gardiens de la révolution iraniens ont de nouveau affirmé ne pas craindre le projet américain de les inscrire sur la liste des organisations terroristes, assurant que leur « volonté de fer » n’en serait pas ébranlée. En soirée, des sources européennes à Bruxelles ont indiqué que l’UE n’a pas de projet immédiat pour inclure les Gardiens de la révolution iraniens sur sa liste d’organisations terroristes.
Les États-Unis ont l’intention d’inscrire les Gardiens de la révolution, une institution-clé du régime iranien, sur leur liste noire des organisations terroristes, mais la Maison-Blanche a réfuté mercredi préparer une opération militaire face à l’un de ses plus grands défis internationaux.
L’armée idéologique iranienne, puissante composante du régime iranien, devrait...