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Actualités - CHRONOLOGIE

Murr, Harb et Ghanem s’entretiennent avec Berry au sujet de la crise dans le pays La présidentielle au cœur des activités de Aïn el-Tiné

Aïn el-Tiné a été hier le théâtre d’une intense activité politique s’articulant autour de la présidentielle et des efforts pour régler la crise politique. Les députés Boutros Harb, Robert Ghanem et Michel Murr ont été reçus hier par le président de la Chambre, Nabih Berry, qui avait promis, comme on le sait, d’annoncer un plan d’action pour régler la crise durant la seconde partie du mois d’août. M. Berry devrait se rendre à cette fin à Dimane auprès du patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir. M. Murr doit également se rendre à Dimane dans le cadre des contacts qu’il a dit engager dans la perspective d’une reprise de la conférence nationale de dialogue. Au niveau de la présidentielle, M. Boutros Harb pourra prochainement annoncer sa candidature à partir du Parlement. Le président de la Chambre lui a promis d’ordonner l’ouverture d’une des salles du Parlement à cette fin. Quant à M. Robert Ghanem, il est toujours candidat à la présidence, sur base du programme qu’il avait exposé en 2004 lorsqu’il avait officiellement présenté sa candidature à la première magistrature de l’État. L’entretien Berry-Harb a porté sur « les crises accumulées dans le pays et les médiations entreprises pour les régler », a expliqué le député de Batroun à sa sortie de Aïn el-Tiné, faisant état d’une concordance de vues avec le président de la Chambre sur les moyens de les traiter. Selon lui, la disposition de M. Berry à agir et la façon avec laquelle il gère les problèmes qui se posent « peuvent constituer un bon départ pour une action qui aboutirait à un règlement, notamment en ce qui concerne la présidentielle ». M. Harb a ensuite énuméré les qualifications du nouveau chef de l’État « qui doit être fédérateur et ne pas diviser les Libanais ». « Le président doit être capable de présenter un projet permettant la réédification de l’État sur des bases saines », a-t-il dit. « Je pense que si nous suivons la ligne proposée par M. Berry et si celle-ci est couronnée de succès, il sera possible de parvenir à une solution et à une entente sur la façon avec laquelle la présidentielle pourra être organisée de manière bénéfique pour le Liban », a ajouté M. Harb, précisant avoir communiqué au chef du Parlement son intention d’annoncer officiellement à la fin du mois sa candidature à la présidence de la République et son attachement à ce que cela soit fait à partir du Parlement. « Il faut que mon initiative consacre le fait que c’est le Parlement qui représente l’autorité fondamentale et que les candidats se doivent d’informer l’opinion publique de leur conception du futur et des solutions aux problèmes qui se posent », a-t-il ajouté, précisant que M. Berry va demander aux responsables concernés du Parlement de préparer la salle dans laquelle il annoncera sa candidature. Un projet unifié Prié de dire s’il se positionne comme candidat consensuel ou s’il représente le 14 Mars, le député de Batroun a mis l’accent sur la nécessité que le nouveau chef de l’État soit capable de communiquer avec toutes les parties politiques « de manière à les regrouper autour d’un projet unifié pour sauver le pays ». « Je ne pense pas qu’un candidat dont le projet est perçu comme un défi par une partie des Libanais, quelle que soit cette partie, est valable pour l’étape à venir. Le Liban ne peut pas survivre dans un climat de défi, ni de vainqueur et vaincu, mais grâce à l’entente », a-t-il dit, estimant que le président, qu’il soit issu du mouvement du 14 Mars ou de celui du 8 Mars, doit être à égale distance de tous les Libanais et jouer le rôle d’arbitre lors des conflits. « Tel est le chef de l’État dont nous avons besoin, et j’aimerais être considéré comme un symbole à même d’assumer ce rôle, et non pas comme quelqu’un qui gouverne au nom d’une partie contre une autre partie », a poursuivi M. Harb. Il s’est par ailleurs exprimé contre l’amendement de la Constitution pour permettre au commandant en chef de l’armée ou au gouverneur de la Banque centrale d’accéder à la première magistrature de l’État, partant du principe qu’il est inadmissible de modifier la Loi fondamentale pour des cas individuels précis. M. Harb a aussi confirmé que le chef du Parlement doit reprendre ses contacts en vue d’un règlement de la crise politique et qu’il doit les entamer par une visite à Dimane. Ghanem et le quorum À l’instar de M. Harb, le président de la commission parlementaire de l’Administration et de la Justice, Robert Ghanem, a fait état de concordance de vues avec M. Berry « qui œuvre toujours pour l’édification de l’État et qui croit au projet d’État que nous connaissons, un État pluraliste, libre, souverain et à la démocratie consensuelle ». Prié de dire s’il existe une concordance de vues avec M. Berry au sujet du quorum nécessaire pour l’élection du chef de l’État, le député a rappelé que l’affaire du quorum avait été examinée en 2006 par le comité parlementaire de Modernisation des lois qui avait conclu que le quorum des deux tiers était nécessaire pour l’ouverture de la séance consacrée à la présidentielle, reprenant ainsi les conclusions auxquelles la commission parlementaire de l’Administration et de la Justice, et le bureau de la Chambre étaient parvenus en 1976. À la question de savoir s’il est candidat à la présidence, M. Ghanem a répondu en rappelant qu’il avait présenté officiellement sa candidature en 2004 et que son programme tient toujours. « Je le présenterai de nouveau en cas de besoin parce qu’il faut habituer les gens à débattre des programmes au lieu de rester sous l’impact des instincts et de la personnalisation lorsqu’il s’agit d’un sujet aussi important que la présidentielle », a-t-il indiqué. Quant à M. Michel Murr, il a situé sa visite à M. Berry dans le cadre des contacts repris après les partielles du Metn et de Beyrouth pour régler la crise politique. Estimant que M. Berry « constitue une soupape de sécurité », le député a affirmé que le chef du Parlement lui a fait part des démarches qu’il a entreprises dans la perspective d’un règlement et auxquelles il attend toujours des réponses. Il a aussi précisé qu’il compte lui-même poursuivre ses contacts et communiquer leurs résultats au président de la Chambre, avant d’annoncer qu’il doit se rendre auprès du patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, à Dimane et se concerter avec le chef du CPL, le général Michel Aoun, dans l’espoir de dégager une solution à la crise. Dans l’après-midi, M. Berry a reçu un appel téléphonique du ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, avec qui il a discuté des initiatives française et espagnole pour rapprocher les points de vue entre les parties adverses au Liban.

Aïn el-Tiné a été hier le théâtre d’une intense activité politique s’articulant autour de la présidentielle et des efforts pour régler la crise politique. Les députés Boutros Harb, Robert Ghanem et Michel Murr ont été reçus hier par le président de la Chambre, Nabih Berry, qui avait promis, comme on le sait, d’annoncer un plan d’action pour régler la crise durant la...