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Actualités - CHRONOLOGIE

Pour le premier anniversaire du 14 août, le leader du Hezbollah menace Israël d’une « grande surprise » en cas de nouvelle guerre Nasrallah : Nous sommes favorables à un compromis interne et nous soutenons l’initiative de Berry

C’est en présence de plusieurs dizaines de milliers de partisans rassemblés dans un terrain vague de la banlieue sud de Beyrouth que le Hezbollah a célébré hier soir ce qu’il qualifie de « victoire divine » qui a couronné la guerre ayant opposé Israël au Hezbollah en juillet-août 2006. Pour le premier anniversaire de la fin des hostilités, le 14 août 2006 (marquée par l’approbation de la résolution 1701 du Conseil de sécurité), le parti chiite a ainsi organisé un meeting populaire au cours duquel une allocution du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a été retransmise sur un écran géant, le leader du Hezb évitant de se déplacer dans les circonstances présentes pour des raisons de sécurité. Hassan Nasrallah s’est prononcé à cette occasion en faveur d’un « compromis interne », précisant que le chef du Législatif et du mouvement Amal, Nabih Berry, entreprendra sous peu une initiative, appuyée par le Hezbollah, en vue de sortir de la crise. En dehors de cette allusion à un nécessaire compromis interne, Hassan Nasrallah a soigneusement évité tout au long de son discours d’évoquer la présidentielle ou de se lancer dans une polémique avec la majorité et l’alliance du 14 Mars. Le chef du parti chiite a, par contre, menacé Israël d’une « grande surprise qui pourrait changer le cours de la guerre et la situation dans la région » si l’État hébreu venait à lancer une nouvelle guerre contre le Liban. Le discours a d’ailleurs été essentiellement axé sur le contexte régional et le conflit avec l’État hébreu. Dès le début de la soirée, la foule commençait à se former sur le terrain vague de la banlieue sud dans l’attente du discours de Nasrallah, prévu pour 20h30. Aux milliers de drapeaux jaunes aux couleurs du Hezbollah, venaient s’ajouter quelques rares drapeaux libanais ainsi qu’un nombre tout aussi restreint de drapeaux oranges du Courant patriotique libre du général Michel Aoun et verts du mouvement Amal de Nabih Berry. Après avoir rendu hommage à la résistance du Hezbollah et à l’attitude des partisans du parti lors de la guerre de l’été dernier, Hassan Nasrallah a affirmé, d’entrée de jeu, que dès le début du conflit avec Israël, les États-Unis et l’État hébreu se sont employés à tenter d’isoler la Résistance (le Hezbollah) des populations arabes en essayant, notamment, d’associer le Hezbollah au terrorisme. « Mais une telle manœuvre n’a plus aucune prise dans le monde arabe et islamique, a affirmé le chef du Hezbollah. Je les défie de convoquer un congrès international afin de déterminer une conception unifiée du terrorisme et de préciser si la Résistance peut être placée sous le label de terrorisme. Les États-Unis s’opposeront à un tel congrès car ils savent que toute définition du terrorisme s’appliquera en réalité à eux et à Israël. » Le chef du Hezbollah a, d’autre part, affirmé que Washington et Tel-Aviv ont tenté de provoquer un clivage entre le Hezbollah et les populations arabes en soulignant que la guerre de l’été dernier était un conflit « entre Israël et l’instrument de l’Iran » et que le Liban n’était nullement concerné par le conflit. « Mais cet argument n’a pas tenu car le monde a compris que le but de la guerre était d’entraîner le Liban sur la voie du projet israélien en vue de la mise en place du nouveau Moyen-Orient. » Et Hassan Nasrallah d’ajouter que les plans américain et israélien visant à isoler le Hezbollah au plan arabe ont tenté d’agiter le spectre du conflit sectaire et confessionnel en faisant croire aux chrétiens que la guerre concernait les musulmans uniquement et aux sunnites que le conflit visait un groupe chiite. « Mais les chefs spirituels sunnites et chrétiens ont pris conscience de la portée nationale de la guerre et ont fait échec à cette tentative de provoquer des dissensions confessionnelles », a déclaré Nasrallah qui a affirmé que « la Résistance au Liban a vaincu Israël et a présenté de ce fait un substitut aux négociations humiliantes ». Menaces contre Israël Et Nasrallah de poursuivre : « Ils ont voulu présenter la victoire comme une victoire d’un parti. Mais en réalité, la victoire était celle du Liban. Nous combattons en lieu et place de la nation. Imaginez ce qu’aurait été le sort de la cause palestinienne, de la Syrie, de la Jordanie, et même de l’Arabie saoudite et du Moyen-Orient si la Résistance avait subi une défaite ». Le chef du Hezbollah a, par ailleurs, affirmé que l’objectif d’Israël lors de la guerre de juillet était de détruire le milieu, les villages et l’infrastructure chiites, en forçant la population chiite à l’exode de manière à provoquer une discorde confessionnelle entre la population déplacée, d’une part, et les habitants des autres régions, d’autre part. « Il est déplorable de constater que certains responsables n’ont pour seul projet et discours politiques que de susciter la crainte de la Résistance et des chiites », a-t-il déclaré. Hassan Nasrallah a souligné à cet égard qu’il existe actuellement dans le pays deux courants : l’un, unioniste, qui prône l’entente, le compromis interne et un règlement de la crise ; et l’autre qui prône la confrontation, qui s’appuie sur les États-Unis et qui considère le partenariat au niveau de l’exercice du pouvoir comme un suicide. Le chef du Hezbollah a accusé dans ce cadre Washington d’intervenir dans le conflit interne afin d’empêcher une solution et la formation d’un gouvernement d’union. « Nous sommes favorables à une solution interne et à un compromis, a souligné Nasrallah. Une nouvelle initiative sera entreprise par le président Nabih Berry. Nous voulons réaffirmer notre appui à toutes les initiatives et aux efforts pour sortir de la crise. » Après avoir exposé en détail l’aide (d’un montant global de 380 millions de dollars) fournie par le Hezbollah à la population du Sud et de la banlieue pour résorber les séquelles de la guerre, Nasrallah a souligné qu’il ne souhaite pas un nouveau conflit avec Israël. « La meilleure façon d’éviter la guerre est de nous préparer à faire face à toute éventualité, a déclaré le chef du Hezbollah. Nous les mettons en garde (aux Israéliens) contre toute nouvelle guerre lancée contre le Liban. Nous vous promettons une grande surprise qui serait susceptible de changer le cours du conflit et la situation dans la région si vous vous lancez dans un conflit. Nous ne voulons pas d’une guerre, mais nous nous y préparons », a-t-il conclu.


C’est en présence de plusieurs dizaines de milliers de partisans rassemblés dans un terrain vague de la banlieue sud de Beyrouth que le Hezbollah a célébré hier soir ce qu’il qualifie de « victoire divine » qui a couronné la guerre ayant opposé Israël au Hezbollah en juillet-août 2006. Pour le premier anniversaire de la fin des hostilités, le 14 août 2006 (marquée par...