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Célébrations modestes alors que le pays est touché par une vague d’attentats Ambiance morose pour le 60e anniversaire du Pakistan

Le Pakistan a célébré hier le 60e anniversaire de sa création dans une ambiance morose, sous la menace terroriste après une vague meurtrière d’attentats des fondamentalistes musulmans que l’armée tente de combattre dans le Nord-Ouest. À minuit passé d’une minute, un feu d’artifice extrêmement modeste a été tiré au-dessus de l’imposant bâtiment de la présidence et celui du Parlement à Islamabad, devant une foule très clairsemée et sous une pluie torrentielle. Dans la nuit, les klaxons des voitures ornées du drapeau national vert et blanc se répondaient timidement dans les rues de la capitale. La police avait averti que les célébrations seraient modestes et interdit les pétards et les rassemblements publics importants. Policiers et troupes paramilitaires, en « état d’alerte élevé », arpentaient les rues, plaçant des postes de contrôle équipés parfois d’une mitrailleuse. Ce dispositif est en place depuis plus d’un mois, après le siège puis l’assaut, les 10 et 11 juillet, de la Mosquée rouge d’Islamabad, qui a coûté la vie à une centaine de militants intégristes qui s’y étaient retranchés, lourdement armés. Dès le lendemain, les fondamentalistes pakistanais, mais aussi el-Qaëda, ont juré de venger leur mort. Depuis, une vague d’attentats-suicide et d’attaques ont tué près de 250 personnes, jusqu’au cœur d’Islamabad. « Comment pourrais-je célébrer cet anniversaire quand nous redoutons les bombes à chaque instant ? » se lamentait Abdullah Khan, un commerçant de 62 ans de Peshawar, près de la frontière afghane. « Il est temps que la nation entière se lève pour faire face aux terroristes », a lancé dans la nuit le président pakistanais, le général Pervez Musharraf, dans un discours. Les États-Unis ont affirmé que les talibans afghans et el-Qaëda avaient reconstitué leurs forces dans les zones tribales du Nord-Ouest, frontalières avec l’Afghanistan, et menacé à demi-mots d’y lancer des frappes aériennes si Islamabad n’agissait pas. « Ce n’est pas pour l’Amérique que nous nous battons contre le terrorisme, nous le faisons pour nous », a martelé M. Musharraf, au pouvoir depuis 1999 à l’issue d’un coup d’État militaire sans effusion de sang. Dans la ville, les banderoles vindicatives à l’adresse des États-Unis fleurissent, proclamant, comme sur le lieu d’un attentat sanglant fin juillet : « La guerre contre le terrorisme n’est pas celle du peuple pakistanais. » Le souci principal des Pakistanais est l’avenir du processus électoral prévoyant une présidentielle dès septembre et les législatives avant la fin de l’année. Les médias réclament un « retour à la démocratie » et M. Musharraf fait face à une contestation croissante. Côté cérémonies, seules étaient prévues des prières à l’aube, dans le deuxième plus grand pays musulman au monde après l’Indonésie (160 millions d’habitants), une minute de silence et une cérémonie solennelle des couleurs à Islamabad, sans M. Musharraf. Le partage bâclé de l’ex-Empire britannique des Indes en deux nations indépendantes, Inde et Pakistan, a entraîné il y a 60 ans la plus grande et la plus sanglante migration forcée que le monde moderne ait connue. En huit mois, 10 à 15 millions de personnes ont traversé la frontière dans les deux sens : musulmans vers le Pakistan, hindous vers l’Inde. En quelques mois, entre 500 000 et un million de ces déplacés ont été massacrés sur les routes ou dans les « trains de la mort » par des bandes de musulmans d’un côté, d’hindous et de sikhs de l’autre.

Le Pakistan a célébré hier le 60e anniversaire de sa création dans une ambiance morose, sous la menace terroriste après une vague meurtrière d’attentats des fondamentalistes musulmans que l’armée tente de combattre dans le Nord-Ouest.
À minuit passé d’une minute, un feu d’artifice extrêmement modeste a été tiré au-dessus de l’imposant bâtiment de la présidence et...