irak - Discussions pour préparer la réunion voulue par Maliki Offensive US dans un contexte de crise politique ouverte

Tandis que se prolonge la crise politique déclenchée par le retrait des ministres sunnites du gouvernement du chiite Nouri al-Maliki, les forces américaines et irakiennes ont lancé hier une vaste offensive pour tenter de réduire la guérilla au nord-ouest de Bagdad. Seize mille hommes participent à cette opération contre les activistes sunnites d’el-Qaëda dans la province à population mixte de Diyala, a indiqué l’US Army, en précisant qu’elle s’inscrivait dans le cadre d’une opération plus vaste annoncée lundi, mais dont les détails ne sont encore connus. Les forces américaines ont parallèlement lancé hier un raid contre les activistes chiites du quartier de Sadr City, tuant quatre personnes, dont une petite fille de cinq ans. Selon un porte-parole militaire américain, les soldats, qui cherchaient à capturer un chef activiste utilisant du matériel fourni par l’Iran pour commettre des assassinats, n’ont ouvert le feu « que sur ceux qui leur tiraient dessus ». L’armée américaine, qui a reçu cette année le renfort de 30 000 hommes pour venir à bout des violences à Bagdad et dans les provinces environnantes, a encore perdu cinq hommes ces dernières 48 heures, ce qui porte à 3 694 morts le bilan de ses pertes en opération depuis l’invasion de mars 2003. Toujours à Bagdad, l’explosion d’un camion-suicide sur un pont enjambant le Tigre a causé la mort de dix personnes et causé l’effondrement d’une partie de l’ouvrage, situé dans le nord de la capitale. En outre, au moins vingt personnes ont péri dans un deuxième attentat suicide à Mossoul, dans le nord de l’Irak. Le kamikaze qui s’est fait exploser conduisait un camion-citerne. Échec « avéré » de Maliki L’action des forces américaines ces derniers mois est censée aider M. Maliki à mettre un terme aux violences intercommunautaires, mais celles-ci se poursuivent sans relâche et le gouvernement d’unité est plongé dans une crise aiguë depuis le retrait des six ministres du principal groupe parlementaire sunnite. Hier, des dirigeants irakiens des principales communautés ont mené des discussions en vue de préparer la réunion de crise souhaitée par M. Maliki pour sauver la coalition gouvernementale. Le vice-président (sunnite) Tarek al-Hachémi a rencontré hier Massoud Barzani, président de la région autonome du Kurdistan irakien, et serait également disposé à rencontrer d’autres dirigeants kurdes aujourd’hui. M. Hachémi a indiqué que des membres de son Parti islamique, qui fait partie du Front de la concorde nationale (sunnite) qui a quitté le gouvernement le 1er août, pourraient eux aussi rencontrer des dirigeants kurdes aujourd’hui, avant le sommet qui pourrait se tenir plus tard dans la semaine. M. Maliki et le président irakien Jalal Talabani avaient déjà rencontré M. Barzani lundi. Washington avait appelé les dirigeants irakiens à travailler plus dur à leur union, l’impasse politique pouvant anéantir les efforts de réconciliation des différentes factions et saper le travail des 155 000 soldats américains déployés en Irak. Pour sa part, à l’occasion d’une rencontre, à Bagdad, avec le général du corps des marines, James Jones, le président irakien Jalal Talabani a réclamé hier aux autorités américaines d’accélérer l’entraînement des forces de sécurité de son pays. Ce dernier préside un comité indépendant du Congrès américain chargé d’évaluer les forces de sécurité irakiennes. La commission doit remettre un rapport au Congrès sur cette question en octobre. Un premier rapport doit être remis en septembre par le général américain David Petraeus, commandant la force multinationale en Irak, qui fera le point sur la stratégie militaire en Irak.