Nahr el-Bared - Fateh el-Islam lance quatre roquettes sur les environs du camp L’armée se prépare à entrer dans le dernier carré des terroristes

Au 86e jour du déclenchement des combats, les affrontements se poursuivent entre les soldats libanais et les membres du groupe Fateh el-Islam à Nahr el-Bared. L’armée a perdu hier un caporal, Moustapha Mohammad Berghol, tué par un tireur embusqué, et un communiqué officiel a affirmé que les unités militaires libanaises resserrent encore plus leur étau autour du dernier carré des terroristes. Les combattants du groupuscule islamiste sont encerclés dans un espace de moins d’un kilomètre carré, dans la partie sud du camp, où ils disposent d’abris souterrains. L’un d’eux a d’ailleurs été découvert par l’armée et il est de nature à faciliter l’avancée des troupes. Les combats d’hier ont varié en intensité, alternant entre calme prudent et bombardements intensifs. Les combattants de Fateh el-Islam ont lancé quatre roquettes, dont trois sont tombées à proximité du village de Deir Amar, mais elles n’ont pas fait de victimes ni de dégâts matériels. Au total, 137 soldats sont morts au cours de ces combats, selon un nouveau bilan fourni par l’armée libanaise. Mais selon des sources militaires citées par l’agence Reuters, l’armée intensifie sa pression sur les combattants dans le but d’obtenir leur reddition totale. Dimanche, elle avait rejeté une proposition de règlement soumise par des intermédiaires, qui prévoyait toutefois le rapatriement des combattants non libanais vers leurs pays d’origine. Selon les correspondants de presse au Nord, l’armée prépare ses bulldozers dans une perspective d’entrée dans les derniers dédales où sont retranchés les combattants, qui ne contrôlent plus que quelques immeubles pas très élevés. Mais l’armée semble se heurter à l’étroitesse des rues du camp, qui ne permettent pas l’avancée rapide des blindés. Toujours selon les mêmes sources, la bataille est quasiment remportée par l’armée, et le fait que les affrontements se poursuivent est essentiellement dû à l’étroitesse des ruelles et à la présence des familles des combattants, une soixantaine de femmes et d’enfants que la troupe souhaite épargner. Le commandant en chef de l’armée, le général Michel Sleimane, qui suit de très près le déroulement des combats à Nahr el-Bared, s’est aussi entretenu avec le commandant en chef de la Finul, le général Claudio Graziano, avec lequel il a évoqué la situation au Sud et la coordination entre les unités de l’armée déployées sur place et celles de la Finul.