Azour confiant dans la capacité de l’État à se financer d’ici à la fin de l’année
Le déficit public en hausse de 60 % par rapport
au premier semestre de 2006, mais en deçà des prévisions du FMI
le 14 août 2007 à 00h00
Le ministère des Finances, Jihad Azour, a dressé hier le bilan des finances publiques sur les six premier mois de l’année, tout en se montrant très confiant dans la capacité de l’État à se financer.
Globalement, le déficit public s’est élevé à 1 848 milliards de livres au premier semestre de l’année, en hausse de 60 % par rapport à la même période de 2006. Il a représenté 29 % des dépenses totales, contre 22 % au premier semestre 2006.
L’excédent primaire (hors service de la dette) a atteint 600 milliards de livres, en baisse de 40 % par rapport au premier semestre de 2006. Cette aggravation s’explique par l’augmentation des dépenses totales de 1 114 milliards de livres par rapport à fin juin 2006. Le ministre a notamment imputé cette hausse à celle des transferts à l’EDL, de 699 milliards de livres, et aux transferts à la Caisse de la sécurité sociale, qui se sont élevés a 680 milliards de livres sur les premiers six mois de l’année.
En détail, le total des dépenses a atteint 6 346 milliards de livres, contre 5232 milliards en 2006, soit une hausse de 21 %. Plusieurs facteurs ont contribué à cette hausse : l’envolée des besoins de l’EDL (en raison de la flambée des prix internationaux du pétrole), l’augmentation des salaires des forces armées, surtout après les événements de Nahr el-Bared, et enfin l’augmentation du service de la dette due, selon le ministre, à l’expiration progressive des effets de Paris II et la hausse des taux d’intérêt après l’assassinat de Rafic Hariri.
À lui seul, le service de la dette a drainé 2 448 milliards de livres au premier semestre, en hausse de 13,32 % par rapport à 2006.
Hors service de la dette, les dépenses ont totalisé 3 898 milliards de livres, également en hausse de 27 % par rapport à la même période de 2006.
Parallèlement, les recettes publiques se sont élevées à 4 498 milliards de livres, en hausse de 10 % par rapport à 2006.
Selon M. Azour, cette amélioration est notamment due « à l’amélioration de la collecte des impôts et au maintien du rythme de la consommation ». Les recettes de la TVA, par exemple, ont augmenté de 68 milliards de livres, soit en hausse de 8 % par rapport à fin juin 2006. De leur côté, les recettes non fiscales ont suivi la même tendance : la Banque du Liban a transféré des profits au Trésor pour la première fois depuis 4 ans, le port de Beyrouth a presque doublé ses bénéfices, ainsi que les transferts en provenance du Casino du Liban en raison de l’augmentation de la part de l’État.
Ce bilan plutôt mitigé n’est toutefois pas de nature à inquiéter le ministre. M. Azour a ainsi relevé que ces résultats étaient largement au-dessus des projections du Fonds monétaire international.
Dans le cadre du programme d’urgence postconflit, consenti au lendemain de la guerre de juillet, le FMI avait en effet été prudent dans ses prévisions. Finalement, les recettes de l’État ont été supérieures à ces prévisions de 725 milliards de livres et les dépenses inférieures de 250 milliards de livres. Le déficit public s’est donc avéré supérieur aux prévisions de l’institution de 975 milliards de livres, n’a pas manqué de souligner le ministre. « Cette amélioration servira de soupape de sécurité au cas où la situation politique se détériore (…) L’État libanais serait ainsi en mesure de respecter les objectifs fixés à Paris III », a-t-il poursuivi.
D’autant que le plus dur est passé : « Les besoins de l’État pour le reste de l’année sont nettement inférieurs à ceux qu’on a réussi à assurer depuis le début de l’année », a-t-il affirmé. Les besoins en 2007 ont en effet été estimés à 12,9 milliards de dollars, dont 75 % ont déjà été financés.
« Au niveau de la dette en livres libanaises, la part supportée par les marchés financiers, les banques et les investisseurs ne dépasse pas les 800 à 900 millions de dollars, a affirmé le ministre. Nous constatons aujourd’hui un certain dynamisme sur les marchés primaires des bons du Trésor, et les souscriptions des marchés sont bonnes. Parallèllement, un certain nombre d’institutions publiques, comme la municipalité de Beyrouth, qui disposent d’un excès de liquidité, augmentent leurs souscriptions », a-t-il ajouté.
Sur le plan des eurobons, les échéances d’ici à la fin de l’année s’élèvent à 470 millions de dollars, tandis que les opérations attendues de Paris III devraient permettre de générer 600 millions de dollars avant fin 2007, a poursuivi M. Azour.
Quant aux prêts bonifiés et aux besoins de l’EDL, estimés à près de 260 millions de dollars, ils seront couverts par les revenus de l’État en devises, notamment ceux des télécoms qui s’élèvent à environ 70 millions de dollars par mois, a conclu le ministre.
S. K.
Le ministère des Finances, Jihad Azour, a dressé hier le bilan des finances publiques sur les six premier mois de l’année, tout en se montrant très confiant dans la capacité de l’État à se financer.
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