L’armée rejette une proposition de reddition de Fateh el-Islam, et exige une capitulation sans conditions

L’armée libanaise a rejeté une proposition de reddition conditionnelle des terroristes de Fateh el-Islam encerclés dans le camp palestinien de Nahr el-Bared, au Liban-Nord, a déclaré hier un médiateur. « Le porte-parole des islamistes, Chahine Chahine, a fait parvenir une proposition de reddition à un comité palestinien, qui a été rejetée par l’armée », a indiqué à l’AFP Mohammad Hajj, porte-parole du Rassemblement des ulémas palestiniens. « L’armée exige une reddition sans conditions, la remise des armes et l’annonce de la dissolution de Fateh el-Islam », a-t-il ajouté. Un porte-parole de l’armée a confirmé le rejet de cette proposition, la dernière en date, à l’AFP. « Les hommes de Fateh el-Islam ne sont pas en mesure d’imposer des conditions. Ils n’ont d’autre choix que de se rendre à l’armée et d’être traduits en justice, a-t-il indiqué. Par contre, nous sommes prêts à donner toutes les garanties à l’évacuation pacifique de leurs familles. Qu’ils proposent un mécanisme et nous sommes prêts à l’exécuter », a-t-il ajouté. Sur les 31 000 réfugiés du camp où les combats se poursuivent depuis le 20 mai, il n’en reste plus qu’une soixantaine, les femmes et les enfants des terroristes. L’artillerie libanaise a bombardé dimanche par intermittence les positions des islamistes retranchés dans des souterrains. Les miliciens contrôlent toujours un territoire de 15 000 mètres carrés. Par ailleurs, deux roquettes tirées à partir du camp se sont abattues dimanche sur la plaine du Akkar, distante de quatre kilomètres, sans faire ni victimes ni dégâts. Bien qu’il n’y ait pas eu de développements dramatiques durant les dernières heures, les bombardements du dernier carré contrôlé par les terroristes se sont poursuivis toute la journée. L’armée a réalisé une avancée dans le camp, s’engageant dans des affrontements avec les hommes armés dont plusieurs auraient été tués, selon des sources militaires. Parmi les soldats, on compte des blessés qui ont été transportés dans les hôpitaux de la région. Les hélicoptères ont poursuivi leur survol du camp, en vue de préparer d’autres bombardements aériens. L’intervention de ces hélicoptères, notamment les « Gazelle », ainsi que la visite aux postes avancés de Nahr el-Bared effectuée par le commandant en chef de l’armée, le général Michel Sleimane, vendredi, après avoir été reçu par le patriarche maronite, ont fait dire aux observateurs que la fin de la bataille serait proche. Par ailleurs, après la mort du n° 2 de Fateh el-Islam, Abou Houreira, les enquêtes s’intensifient pour connaître le sort des autres leaders du groupe, notamment son chef, Chaker Absi.