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Le leader tire à boulets rouges sur le régime syrien Joumblatt : Celui qui dans nos rangs pourrait penser à un compromis serait un traître

Le chef du Rassemblement démocratique, Walid Joumblatt, s’est lancé dans une attaque frontale hier contre le régime syrien, mettant en garde le 14 Mars contre toute « trahison » qui se traduirait, en pratique, par un compromis. M. Joumblatt s’exprimait dans le cadre d’un dîner annuel organisé samedi soir par la Jeunesse progressiste au Mir Amin à Beiteddine, en présence de plusieurs ministres, députés et personnalités politiques. « Durant l’été 2004, j’ai été à Dimane et j’ai serré la main du patriarche Sfeir, et il y avait une dimension de bienséance et une autre politique. Sur le plan de la bienséance, la réunion avec lui est passionnante, charmante et enrichissante. On ne peut qu’être admiratif devant la rapidité avec laquelle il envoie, à sa manière, des messages, sa façon d’écouter et de faire des observations. Sur le plan politique, j’ai directement été dans le vif du sujet, après toutes ces rumeurs de la part de certains simples d’esprit à mon sujet sur mes changements et mes retournements. Je lui ai dit que je ne voterai pas le renouvellement du mandat Lahoud, mais que je souhaitais pouvoir mener une mission conforme à mon style. Puis je l’ai quitté après le déjeuner, triste à la vue d’un début de mutilation de la nature dans Wadi Qannoubine, certains ayant obtenu le droit d’édifier au moins deux immeubles face au patriarcat, de l’autre côté de la belle vallée », a rappelé M. Joumblatt. Et de poursuivre : « Durant l’été 2004, lors d’une réception donnée par le patriarche Lahham à la résidence d’été de Aïn Trez, qui venait d’être rénovée, j’ai maintenu l’équivoque dans mon allocution. Le Néron de Baabda (Émile Lahoud) s’est mis à rigoler, comme à son habitude, à la façon des débiles. Combien de criminels sont malheureusement stupides à travers l’histoire ! Le lendemain, ils ont vite fait de réaliser le choc, durant l’été 2004, lorsque le grand imbécile et criminel, Bachar el-Assad, a convoqué le président Rafic Hariri, pour lui dire, lors de cette fameuse séance, “Reconduis Lahoud, Lahoud c’est moi”, au lieu de lui dire : “Reconduis le petit criminel et imbécile, il est comme moi, je suis le grand criminel et le grand imbécile”. » « C’est là que la lutte et le défi ont commencé, chers compagnons. Nous avons tenu bon, malgré tous les dangers, et nous continuons de le faire. Du fait de votre résilience, l’opinion publique a changé, comme le prouve la dernière élection du Metn. Il est vrai que certains des martyrs, comme Samir Kassir et Gebran Tuéni, étaient bien en avance sur nous. J’ai appris d’eux, et je continue à le faire. J’ai nommé Samir et Gebran à titre d’exemple, et non exclusif. Avec Samir, j’ai compris que la démocratie, ou plutôt la liberté, est indivisible. Combien de cirques démocratiques dans le monde arabe n’ont rien à voir avec la liberté. Et tant que le gang au pouvoir à Damas restera en place, tant que les hommes libres de Syrie resteront en prison, tant que les bombes des takfiris continueront à circuler entre l’Irak et le Liban, tant que la vérité n’aura pas été faite sur les dizaines de milliers de disparus et de prisonniers dans les prisons de Abra, Saïdnaya, Palmyre, et d’autres parmi les sections des services de renseignements syriens, tant que la frontière libano-syrienne continuera à être ouverte au chaos, nous devrons attendre plus d’attentats et d’explosions, sans compter le bain de sang et les sacrifices des héros de l’armée libanaise dans le fleuve de sang de Nahr el-Bared », a souligné le chef du PSP. Les armes ne sont pas sacrées « Le jour où Gebran a été tué, le voile qui nous brouillait les yeux s’est dissipé, les masques sont tombés, les tabous, armes et slogans se sont heureusement effondrés. Les armes qui protègent les régimes de la haine et du despotisme, de Beyrouth à l’Iran à travers le régime syrien, ne sont pas sacrées et ne le seront jamais, quel que soit leur impact sur l’ennemi israélien. La résistance n’est pas seulement face à Israël. Il faut résister face aux régimes de la haine. La résistance protège la liberté, la diversité, l’islam, le message libanais. Ce n’est pas une coïncidence s’ils ont tué le fondateur de la Résistance libanaise, Georges Haoui, qui a rejoint son compagnon Kamal Joumblatt, premier à s’opposer à l’invasion syrienne en 1977, résultat d’un compromis arabe et international au détriment du Liban », a poursuivi Walid Joumblatt. « Lorsque la Résistance acceptera de faire face au despotisme, qu’il soit sioniste, arabe ou perse, nous songerons peut-être à nous retrouver. Il s’agit d’une condition morale minimale. Nous ne ferons pas d’alliance politique avec ceux qui défendent le régime de Bachar ou ceux qui lui ressemblent. La différence est cependant grande entre les retrouvailles et l’entente ou le dialogue. Nous avons fait face ensemble, de confrontation en confrontation, d’enterrement en enterrement. C’est là que la haine s’enracine en nous, comme le jour où Pierre (Gemayel) est tombé. Il est d’autres jours où nous refoulons la haine, comme pour le meurtre des deux Ziad ou de Walid (Eido). Le temps des larmes a disparu avec Rafic (Hariri) et celui de la joie est impossible tant que la culture de la mort est toute proche, détruit notre économie, pousse nos jeunes à l’émigration, menace notre avenir à travers ses messages piégés au Sud et les criminels takfiris qui traversent nos frontières et la frontière libano-syrienne, à travers aussi son arsenal qui échappe à la légalité et son sit-in absurde », a-t-il ajouté. Pas de compromis « Cependant, le temps du sarcasme arrive immanquablement. Il pourrait tarder à arriver, mais il viendra sûrement. Le tueur finit par être tué, même après un certain laps de temps. Plusieurs tomberont parmi nous, mais un millier de nouveaux martyrs naîtront », a-t-il indiqué, mettant en garde « toute partie locale ou internationale, individu ou État », contre « toute tentative de concéder le tribunal au détriment de la justice, la souveraineté et la liberté ». « Nous ne leur permettrons pas d’entrer dans ce jeu sale, mais cela demande de notre part plus de détermination, de sacrifice, d’éveil et d’obstination », a-t-il noté. « À l’instant même où nous pourrions être pris d’hésitation, de peur ou de désespoir, nous perdrons la bataille. L’histoire nous maudira à chaque instant. Puisons donc notre force de ceux qui nous ont précédés vers le martyre pour un Liban souverain et indépendant, pour la liberté et la justice », a dit Walid Joumblatt. « Traversons le pont vers un Liban nouveau, et peut-être un Orient nouveau. Et celui qui, dans nos rangs du 14 Mars, pourrait penser à sa manière, de près ou de loin, à un compromis quelconque serait un traître. Il sera condamné à la peine capitale sur le plan moral et politique », a-t-il conclu. Walid Joumblatt a par ailleurs reçu hier des délégations de familles des martyrs de l’armée à Nahr el-Bared, devant lesquelles il a renouvelé son soutien total à la troupe contre les terroristes.
Le chef du Rassemblement démocratique, Walid Joumblatt, s’est lancé dans une attaque frontale hier contre le régime syrien, mettant en garde le 14 Mars contre toute « trahison » qui se traduirait, en pratique, par un compromis.
M. Joumblatt s’exprimait dans le cadre d’un dîner annuel organisé samedi soir par la Jeunesse progressiste au Mir Amin à Beiteddine, en présence de...