Actualités - CHRONOLOGIE
Le chef du Parlement annoncera un plan d’action durant la seconde moitié du mois Berry assure que la présidentielle aura lieu dans les délais et sur base d’une entente
le 13 août 2007 à 00h00
Quarante-quatre jours avant la date qu’il a fixée pour la séance parlementaire qui sera consacrée à l’élection d’un nouveau chef de l’État, le président de la Chambre, Nabih Berry, a brisé le silence dans lequel il se confine depuis des mois, pour assurer que la présidentielle aura lieu dans les délais constitutionnels et qu’il veillera personnellement à cela. Il a affirmé qu’il compte annoncer durant la seconde moitié du mois un plan d’action visant à parvenir à une entente sur ce plan. S’il s’est voulu résolument optimiste à ce propos, il a estimé que les deux parties adverses, le 14 Mars et le 8 Mars, sont condamnées à s’entendre au sujet de la présidentielle, dans la mesure où aucun des deux camps ne détient la majorité parlementaire des deux tiers nécessaire à l’élection d’un nouveau président. « Grâce à Dieu, ni le 14 Mars ni le 8 Mars ne bénéficie d’une majorité des deux tiers », a-t-il souligné à cet égard.
« Je suis persuadé, a déclaré M. Berry dans une interview accordée à la Voix du Liban, qu’il y aura une solution et qu’une entente se dégagera autour de la présidentielle, parce que le Liban est régi par l’entente, n’en déplaise à ceux qui nous donnent des leçons de démocratie. À ces gens-là, je dis : l’unanimité représente le plus haut degré de démocratie. Si l’unanimité est difficile à obtenir, l’entente représente également le plus haut degré de démocratie, surtout en présence d’un quorum déterminé. Ni le 14 Mars ni le 8 Mars ne détient les deux tiers des voix au Parlement, et c’est une grâce, parce qu’ils sont ainsi obligés de s’entendre, bon gré, mal gré. »
« Je suis optimiste. Mais une action reste nécessaire », a indiqué M. Berry, en précisant qu’il annoncera dans la seconde moitié du mois d’août un plan d’action qu’il a dit avoir commencé à préparer. Il n’a pas voulu donner davantage de détails sur ce point, tout en précisant qu’il n’a pas perdu espoir quant aux autres médiations, notamment française et arabes, menées en vue d’un règlement de la crise politique. Il a ainsi révélé que le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, a évoqué durant sa tournée dans la région la possibilité d’organiser une conférence régionale sur le Liban et que l’ambassadeur d’Égypte, Hussein Darrar, l’a sondé la semaine dernière sur ce même point. Il s’est exprimé en faveur d’une telle initiative, estimant que les quatre prochains mois seront cruciaux pour le Liban et la région. M. Berry a dans le même temps réaffirmé qu’il continuera de plaider au cours des trois prochains mois pour la formation d’un gouvernement d’entente nationale. « Il ne faut pas que le pays reste dans cette situation. Si le délai prévu pour la présidentielle s’étend du 25 septembre au 24 novembre, faut-il qu’on arrête de manger ? Nous perdons progressivement des dons pour des centaines de millions de dollars. Que veut dire toute cette obstination ? » s’est-il interrogé, en assurant qu’il n’est pas question pour lui de violer la Constitution.
M. Berry a aussi insisté sur le fait qu’il ne permettra pas un torpillage de la réunion parlementaire électorale. « Si je ne réussis pas le 25 septembre (à organiser l’élection présidentielle), la réunion sera ajournée d’une semaine ou d’une dizaine de jours. Et si je ne réussis toujours pas, je dormirai au Parlement jusqu’à ce que je parvienne à un résultat », a-t-il promis.
Selon ses explications, s’il a fermé les portes du Parlement, c’est parce qu’il ne pouvait pas réceptionner un projet de loi qui ne porte pas la signature du président de la République, en parlant du projet de création du tribunal international qui doit juger les assassins de l’ancien Premier ministre, Rafic Hariri.
M. Berry a aussi dit avoir essayé de rouvrir le Parlement durant la session ordinaire du printemps, notamment à la faveur de la visite du président du Parlement européen, Hans-Gert Pöttering, qui était supposé prononcer un discours dans l’hémicycle. Il avait cependant posé comme condition que les ministres-députés soient présents à la séance en leur qualité de parlementaires, « mais ils ont refusé ». « Si j’ai fixé une date pour la séance électorale, ce n’est pas seulement pour élire un chef de l’État, mais pour rouvrir le Parlement, surtout que le gouvernement n’est pas représenté à cette réunion », a-t-il fait valoir.
M. Berry s’est montré critique à l’égard de la majorité, lui reprochant de vouloir « essayer de gagner du temps en attendant la présidentielle ». Il a par ailleurs conseillé au chef du Courant du futur, Saad Hariri, de « changer ses plans parce que, bientôt, il ne sera plus en bons termes avec (le Premier ministre) Fouad Siniora ». « J’assume la responsabilité de mes propos. Certaines personnes ne veulent pas de la présidentielle pour que la situation demeure inchangée. Mais elle aura lieu et vous verrez la débandade qui suivra », a-t-il déclaré.
Quarante-quatre jours avant la date qu’il a fixée pour la séance parlementaire qui sera consacrée à l’élection d’un nouveau chef de l’État, le président de la Chambre, Nabih Berry, a brisé le silence dans lequel il se confine depuis des mois, pour assurer que la présidentielle aura lieu dans les délais constitutionnels et qu’il veillera personnellement à cela. Il a affirmé...
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