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Actualités - CHRONOLOGIE

L’ancien président appelle le parti Tachnag à tourner la page de la partielle Gemayel : Les députés chrétiens ont la responsabilité de veiller au bon déroulement de la présidentielle

C’est en rassembleur, dans la perspective des prochaines échéances, dont la présidentielle, que l’ancien président Amine Gemayel s’est posé hier, dans le cadre d’un meeting de fidélité, à Bickfaya, à la mémoire de son fils Pierre, en présence de plusieurs centaines de ses partisans, ainsi que de Joyce, Patricia et Samy Gemayel. Le président Gemayel a mis en garde contre tout projet de report de la présidentielle, estimant que les députés chrétiens, et surtout maronites, avaient l’énorme responsabilité de veiller au bon déroulement de l’élection. « Ils ont mené contre nous une bataille féroce pour nous empêcher de consolider les acquis de l’intifada de l’indépendance, comme s’ils étaient nostalgiques de l’ère de la tutelle et de la répression et qu’ils voudraient nous y ramener. Ils souhaitent nous ramener à l’étape révolue, or vous avez mis l’accent, à travers cette élection, sur la marche du Liban vers la liberté, la dignité et la consolidation de la cause libanaise et du message libanais tel qu’exprimé par le pape », a indiqué M. Gemayel, s’adressant à la foule. « Vous avez prouvé que le temps de la spoliation de la décision chrétienne est révolu. Cette décision a été manipulée par les vents d’Est et d’Ouest, prise dans toutes les directions à part la bonne, celle pour laquelle nos martyrs sont tombés, notamment Pierre, Béchir et des milliers de héros libanais, sans oublier les martyrs de l’armée et tous ceux qui ont payé cher de leur sang pour que le Liban soit la patrie de l’homme et la liberté », a-t-il poursuivi.  « Malgré les pressions, les habitants du Metn ont dit oui à la souveraineté et la libre décision. Ils ont dit non aux alliances qui prennent le Liban et sa décision en otages au profit d’intérêts étrangers qui sont aux antipodes de l’intérêt supérieur du Liban et du sens du martyre de nos héros. Ils ont dit non à cette volonté d’effrayer les chrétiens, de les pousser à accepter ce qui est inadéquat à l’historique de leur combat. Ils ont prouvé qu’ils étaient authentiques, qu’ils n’avaient peur d’aucune pression, d’aucun moyen tortueux utilisé durant l’élection », a ajouté M. Gemayel. « L’échéance électorale n’est ni la première ni la dernière. Les habitants du Metn et tous les héros de la Montagne savent combien cette dernière a payé à chaque échéance pour que le Liban continue à exister. Beaucoup d’échéances nous attendent, le Liban et la région toute entière font face aux menaces les plus dangereuses, et nous en sommes tous conscients. Nous devons être prêts à faire face à toutes les autres échéances », a-t-il noté. La lutte contre la marginalisation À la foule qui le réclamait à la présidence, Amine Gemayel a affirmé : « La présidence est un don de soi, un devoir vis-à-vis de la patrie. Elle n’est pas sacrifice de la patrie au profit d’intérêts personnels. Nous avons fait de la présidence un engagement au service de la cause nationale, tandis que d’autres en ont fait un butin et des intérêts, au détriment de l’intérêt supérieur du Liban et au profit de toutes les forces sauf les forces authentiquement libanaises. Les exploits que nous avons réalisés constituent l’élément qui doit nous inciter à poursuivre la marche pour l’allégeance à la cause libanaise et au salut du Liban. Que personne ne tente de vous convaincre que les alliances qui sortent de la logique de l’État et qui se font au détriment de cette logique protègent le Liban. Au contraire, ces alliances détruisent le Liban. » « Que personne ne tente de vous convaincre que les documents d’entente qui échappent à la légalité préservent votre sécurité et votre présence, surtout lorsqu’elles outrepassent, dans leur contenu, la logique de l’État souverain et ouvrent la voie à toutes les atteintes à la souveraineté nationale et à la décision libanaise libre. Ce qui se produit à présent au centre-ville comme actes irresponsables, qui vont à l’encontre des valeurs, des usages et de l’intérêt national, est suffisant. Ceux qui souhaitent empêcher la marginalisation des chrétiens savent que 80 % des propriétaires des magasins du centre-ville sont chrétiens. De même, la guerre de l’été dernier était une aventure dont nous avons tous payé le prix, et qui a poussé à l’émigration la fine fleur de nos fils, sous le slogan de l’intérêt national supérieur », a-t-il indiqué. « Nous avons consolidé les exploits réalisés par la révolution du Cèdre et avons empêché le retour à l’ère de la tutelle et à la logique des mini-États », a-t-il dit. Et de poursuivre, en direction de ses partisans : « Vous êtes constants dans votre allégeance et vos options nationales, telles que définies par Bkerké et le patriarche. » « Nous avons mené ce combat pour défendre l’État et préserver la dignité du peuple libanais. Avec vous et grâce à vous, nous poursuivrons nos efforts pour l’édification de l’État fort, et non pour son renversement. C’est ainsi que nous assurerons l’intérêt de l’État libanais et que nous mettrons fin à la marginalisation contre laquelle certains prétendent lutter. À ceux-là, nous affirmons : lutte-t-on contre la marginalisation en menant des batailles absurdes qui accroissent les divisions et excitent les sentiments ? Le fait-on en consolidant la logique des mini-États et des pouvoirs alternatifs – comme ce que nous avons entendu dernièrement au sujet d’infrastructure au détriment de l’État – et en assurant une couverture à cette logique sectaire ? Le fait d’entraîner le pays dans des aventures militaires non calculées met-il fin à la marginalisation et aux angoisses ? » s’est interrogé Amine Gemayel. Présidence et responsabilité chrétienne Selon le président supérieur des Kataëb, les « trois exploits » de cette élection ont été de : – réaliser l’unité des rangs Kataëb et donner le coup d’envoi pour un nouvel élan au sein du parti ; – prouver que la révolution du Cèdre se poursuit et que les forces du 14 Mars sont fortes et solidaires pour le Liban ; – et démontrer que les fils du Metn ont une nouvelle fois défini leurs orientations nationales fixes et leur attachement au projet de l’édification de l’État responsable et fort. « Concernant la présidence de la République, nous mettons l’accent sur la nécessité d’élire un président fort qui puisse protéger le pays et son indépendance. Cette présidentielle est la pierre angulaire à cette étape de l’histoire pour poursuivre l’édification de l’État et permettre aux chrétiens de recouvrer leur rôle pionnier. Nous sommes déterminés à ce que cette élection ait lieu dans les délais constitutionnels et que le nouveau président bénéficie d’un large soutien pour qu’il puisse représenter les aspirations du peuple libanais et réaliser les objectifs pour lesquels nos martyrs sont tombés », a indiqué Amine Gemayel. « En même temps, nous ferons face à toutes les tentatives de reporter cette élection et mettons en garde tous ceux qui aspirent à un tel report. La responsabilité repose d’abord sur l’ensemble des députés chrétiens, et plus précisément maronites. S’ils faillissent à leurs devoirs, ils assumeront une responsabilité dangereuse et les chrétiens leur demanderont des comptes en temps opportun. L’histoire ne pardonnera pas. Il devrait y avoir un sursaut de conscience de la part de tout le monde, nous devons réunifier les rangs, à commencer par les chrétiens, jusqu’à arriver à une unité nationale globale », a-t-il souligné. Amine Gemayel a ensuite émis une proposition : « Nous devons rester attachés à nos constantes et nous savons que Bkerké en a posé un certain nombre. Faisons-en un document de travail et retrouvons-nous n’importe où pour proclamer notre soutien à ces constantes et en faire le point de départ pour la réunification de nos rangs, chaque partie préservant toutefois sa spécificité. C’est uniquement ainsi que nous préserverons le Liban et que nous mettrons fin à la marginalisation chrétienne. Nous sommes prêts à répondre à tout appel qui partirait des constantes de Bkerké pour franchir l’ensemble des échéances, y compris la présidentielle. » L’appel au Tachnag « Nous avons entendu beaucoup de bruit politique lié à notre position vis-à-vis de la communauté arménienne. Que personne ne fasse de la surenchère à notre égard sur cette question. La communauté arménienne et nous avons mené un long combat pour la souveraineté et l’indépendance. Aucune campagne ne pourra changer notre position ou nous pousser à agir à l’encontre de nos convictions. Que personne ne pense qu’en menaçant et en faisant des déclarations retentissantes, il pourra nous porter atteinte. Nous n’avons pas mis en cause les choix électoraux du parti Tachnag, malgré la douleur que nous ressentons au vu de l’alliance de ce parti qui va à l’encontre de certaines constantes. Nous n’avons porté atteinte ni à l’envergure du parti ni à ses alliances. Nous avons clairement protesté contre une opération de fraude qui s’est produite. Le fait de pointer du doigt cette fraude est-il un crime ? » a poursuivi Amine Gemayel. Et de conclure : « Nous appelons tous les leaders arméniens, notamment le parti Tachnag, à retourner à leur conscience et à l’intérêt national réel et à ne pas jeter de l’huile sur le feu. Nous savons quel est l’objectif des meetings qui visent à faire de la surenchère au niveau de la défense du parti Tachnag. Nous devons tous nous rassembler pour faire face aux échéances. Je me demande comment la direction du parti Tachnag accepte d’ouvrir la voie à certaines parties qui l’utilisent pour régler des comptes avec les Kataëb. À quand remonte la dernière visite du Hezbollah au Tachnag ? Nous respectons le Hezbollah et ses martyrs, mais nous nous interrogeons sur le but de sa visite, et celle des autres partis, pour jeter de l’huile sur le feu. Au Tachnag, nous lançons l’appel suivant : tournons la page de l’élection et regardons vers l’avenir pour faire face aux échéances qui se présentent. » Il convient de signaler que le président Gemayel avait reçu vendredi à Bickfaya une délégation de la Ligue maronite conduite par M. Joseph Torbey.
C’est en rassembleur, dans la perspective des prochaines échéances, dont la présidentielle, que l’ancien président Amine Gemayel s’est posé hier, dans le cadre d’un meeting de fidélité, à Bickfaya, à la mémoire de son fils Pierre, en présence de plusieurs centaines de ses partisans, ainsi que de Joyce, Patricia et Samy Gemayel. Le président Gemayel a mis en garde contre tout...