Le gouvernement se félicite du retour du ministre démissionnaire, mais l’exhorte à assumer « toutes » ses fonctions Salloukh compterait reprendre ses fonctions à la tête du ministère des AE

Le ministre démissionnaire des Affaires étrangères (AE), Faouzi Salloukh, s’est rendu hier au palais Bustros où il a effectué quelques tâches de routine et il s’est aussi réuni avec le directeur général du ministère, Hicham Dimachkié, ainsi qu’avec l’ambassadeur Georges Siam. Faouzi Salloukh a fait part de sa volonté de prendre connaissance des télégrammes diplomatiques, mais a indiqué qu’il ne désirait pas donner de directives politiques aux ambassadeurs présents à l’étranger, notamment en ce qui concerne la prorogation du mandat de la Finul, a souligné notre correspondant diplomatique, Khalil Fleyhane. Le mandat de la Finul s’achève le 31 août et les négociations avec les pays concernés vont bon train, mais le ministre des AE a choisi de restreindre ses activités à la lecture du courrier administratif et financier. Il a aussi veillé à demander que les formalités concernant le financement du voyage officiel aux États-Unis du président de la République, Émile Lahoud, soient achevées le plus rapidement possible. De source diplomatique toujours, M. Salloukh a fait savoir qu’il se préoccupait de l’absence de coopération des fonctionnaires par rapport aux nominations qu’il a décidées par décret, lundi dernier. Il a aussi fait savoir qu’il comptait déférer les fonctionnaires qui continueraient à ignorer son décret devant l’Inspection centrale. De source gouvernementale, la nouvelle a été accueillie avec circonspection. « Le ministre Faouzi Salloukh est le bienvenu s’il désire reprendre ses fonctions », a-t-on ainsi indiqué de source proche du Sérail. Toute la question est désormais de savoir si M. Salloukh veut réellement « traiter de tous les dossiers qui concernent le palais Bustros, ou s’il veut continuer à gérer uniquement les affaires qui l’intéressent. Or c’est ce qu’il est en train de faire actuellement », poursuit cette source, qui ne croit pas en un retour définitif du ministre. Un diplomate affirme néanmoins qu’il est ressorti de l’attitude de M. Salloukh une « volonté de reprendre définitivement les rênes du palais Bustros ». Le ministre a ainsi indiqué à un diplomate qui s’est entretenu avec lui qu’il exigeait que les fonctionnaires respectent ses ordres et si cela n’était pas fait, il appartenait à chacun « d’assumer ses actes et de prendre ses responsabilités ». De sources proches du Sérail, il est toutefois précisé que le retour de M. Salloukh devra être accompagné d’une présence au prochain Conseil des ministres, dont la date n’a toujours pas été arrêtée. Le principal intéressé a, quant à lui, fait savoir qu’il demeurait « le ministre des Affaires étrangères et qu’il était de son devoir de gérer les affaires courantes tant que ma démission n’a pas été annoncée ». S’attardant sur les nominations effectuées par le ministre intérimaire des AE, Tarek Mitri, il a affirmé que ces nominations étaient « en contradiction avec les traditions qui prévalent au sein du ministère ». Il a aussi expliqué dans le cadre d’un entretien accordé à la Voix du Liban qu’il avait veillé à donner « une liste de noms » au directeur général du ministère et qu’il avait été « surpris » lorsque la décision de M. Mitri a été prise. M. Salloukh a indiqué qu’il était prêt à aller expliquer la réaction qu’il avait eue concernant les nominations au patriarche maronite, Nasrallah Sfeir, qu’il va rencontrer demain. Par ailleurs, le Conseil des ministres a demandé qu’il soit notifié des nominations qui ont lieu dans les établissements publics, exception faite des nominations qui sont effectuées par le Conseil de la fonction publique.