Les habitants du village sont à moitié rassurés
À Qoussaya, les combattants palestiniens se font discrets
le 10 août 2007 à 00h00
À la sortie du village, en bordure de route, une barrière et un bunker signalent l’entrée du camp à Qoussaya, village situé entre la plaine de la
Békaa et la frontière syrienne, qui abrite une des bases militaires – cernée par l’armée libanaise –, où s’entraînent les combattants du groupe palestinien le Front populaire pour la libération de la Palestine-Commandement général (FPLP-CG), écrit Sylvie Groult (AFP).
Depuis un balcon qui domine les champs d’amandiers et de cerisiers, le villageois désigne la crête montagneuse, puis, au-delà, le plateau bordant la frontière syrienne, où se situe un autre camp du FPLP-CG. Au pied de la montagne, un barrage de l’armée bloque l’accès à la zone interdite.
« Jusqu’au retrait syrien en 2005, les combattants allaient et venaient librement, se souvient Souheil Kaidi, un agriculteur de 43 ans. Ils venaient faire des courses au village. Mais depuis que l’armée les encercle, ils ont réduit leurs déplacements. »
Pourtant, les postes de l’armée qui contrôlent les accès à Qoussaya ne rassurent qu’à moitié les villageois. Et les combats qui ont éclaté le 20 mai dernier à Nahr el-Bared entre l’armée libanaise et la cellule terroriste de Fateh el-Islam ajoutent à l’inquiétude.
« Les villages des environs sont en danger. Avec ces groupes dormants dans les camps, tout peut arriver », assure un homme qui, à l’instar de tant d’autres, craint de donner son nom.
À une vingtaine de kilomètres au sud de Qoussaya, une petite route mène vers la localité de Haloua, limitrophe de la Syrie, qui abrite une base du Fateh-intifada. Il faut franchir quatre postes militaires, le dernier étant aménagé en bunker protégé par des sacs de sable, de gros blocs de ciment et un blindé. Un soldat barre la route : « Il est interdit de passer. »
Le gouvernement libanais, puis le Conseil de sécurité de l’ONU ont, rappelons-le, mis en garde récemment contre les « menées dangereuses » du FPLP-CG et du Fateh-intifada. Ces derniers mois, des allégations répétées ont fait état de trafic d’armes à destination du Hezbollah ou des groupes prosyriens à travers la frontière entre le Liban et la Syrie.
« Les chemins logistiques (à partir des camps d’entraînement) vont vers la Syrie et non vers le Liban », assure un responsable militaire, sous le couvert de l’anonymat.
Du côté libanais cependant, l’armée assure avoir mis en place un dispositif étanche, après le déploiement de 2 500 soldats dans la Békaa suite au retrait syrien en 2005. « Seuls les Palestiniens avec le statut de réfugiés au Liban peuvent passer les postes de contrôle, sans armes et dans des véhicules civils. Les autres ne peuvent pas circuler », explique un officier.
Georges, le jeune épicier de Qoussaya, est habitué à voir les Palestiniens aller et venir, pour acheter des boissons gazeuses, « du thon et des sardines en boîte ». À son tour, il confirme qu’« ils se sont faits beaucoup plus discrets » depuis deux ans, qu’il les voit parfois circuler, « mais en civil, dans une jeep immatriculée au Liban ».
À la sortie du village, en bordure de route, une barrière et un bunker signalent l’entrée du camp à Qoussaya, village situé entre la plaine de la
Békaa et la frontière syrienne, qui abrite une des bases militaires – cernée par l’armée libanaise –, où s’entraînent les combattants du groupe palestinien le Front populaire pour la libération de la Palestine-Commandement...
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