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Il y a assez de liquidités pour permettre aux marchés de s’ajuster, affirme Bush La BCE réagit aux tensions du circuit monétaire dues à la crise du « Subprime »

La Banque centrale européenne (BCE) a injecté hier un montant record dans le circuit monétaire de la zone euro afin de permettre aux banques de faire face à une pénurie subite de liquidités, provoquée par la crise du crédit à risques. La BCE a injecté 94,8 milliards d’euros via un appel d’offres rapide pour permettre aux banques de la zone euro de faire face à leurs obligations. Le précédent record datait du 12 septembre 2001, au lendemain des attentats aux États-Unis. La BCE avait alors injecté 69,3 milliards d’euros, puis 40,3 milliards le lendemain. La BCE a rarement recours à ce type d’opérations. Elle procède chaque semaine à des opérations classiques dites de « refinancement » qui suffisent à corriger les excès ou les pénuries de liquidités sur le marché. « La BCE note qu’il y a des tensions sur le marché monétaire européen malgré le niveau de liquidités disponibles dans le circuit », a expliqué l’institut dans un bref communiqué destiné aux marchés. Que ce passe-t-il ? La crise du crédit immobilier à risques aux Etats-Unis, ou « Subprime », touche le circuit monétaire en zone euro en limitant la fluidité des liquidités sur le marché. « Les liquidités en circulation se sont complètement asséchées car les investisseurs refusent de remettre leur argent en circulation à cause de la crise du Subprime. Les niveaux ont plongé en flèche depuis hier », commente Saher Bin Jung, analyste chez Commerzbank. En clair, les investisseurs qui n’arrivent plus à trouver les liquidités sur le marché du crédit cherchent à se financer sur le marché monétaire, poussant les taux à la hausse sur le marché. Signe des tensions, le taux au jour le jour, le taux de change effectif sur le marché en zone euro, est monté brièvement hier à 4,70 %, très au-dessus du taux minimum de la Banque centrale européenne, fixé à 4 %. Après l’annonce de la BCE, les Bourses ont toutes reculé un peu partout dans le monde. Le Dow Jones a ouvert en baisse de 1,02 % et le CAC 40 a cédé quelque 3 % contre 2,3 % en début d’après-midi. Les marchés financiers sont de plus en plus nerveux, alors que la banque BNP Paribas a annoncé hier le gel jusqu’à nouvel ordre de trois de ses fonds d’investissement à cause de la crise des prêts immobiliers à risques aux Etats-Unis, ou « Supprime » (voir par ailleurs) Aux États-Unis mais aussi en Allemagne, plusieurs banques ont déjà pris des mesures similaires ces quinze derniers jours. « Le geste de la BCE aujourd’hui est massif si on compare son montant aux sommes habituelles », notait Heinrich Bayer, analyste chez Postbank. Selon les analystes, le manque d’argent disponible aux États-Unis pourrait inciter la Réserve fédérale américaine à faire de même. Il y a « assez de liquidités » pour permettre aux marchés de s’ajuster, a toutefois déclaré hier le président américain George W. Bush. En agissant, la BCE tente de rassurer les marchés. Son président, Jean-Claude Trichet, avait d’ailleurs tenté de calmer le jeu au début du mois en soulignant que la volatilité des marchés témoignait d’abord d’une « normalisation de l’appréciation des risques ». Il avait toutefois appelé les marchés financiers à garder leur « sang-froid », en français dans le texte. Visiblement, la BCE est beaucoup plus inquiète qu’elle ne veut bien l’avouer. Le président de la Banque centrale slovène, membre du conseil des gouverneurs de la BCE depuis le mois de janvier, a d’ailleurs tiré la sonnette d’alarme mardi. « S’il y a encore des turbulences, la demande des ménages pourrait bien être affectée », a déclaré Marko Kranjec dans une interview au Financial Times Deutschland. « J’espère que les marchés vont se calmer, mais nous pourrions bien recevoir encore des nouvelles inquiétantes », s’était alors inquiété le président de la Banque centrale slovène.

La Banque centrale européenne (BCE) a injecté hier un montant record dans le circuit monétaire de la zone euro afin de permettre aux banques de faire face à une pénurie subite de liquidités, provoquée par la crise du crédit à risques.
La BCE a injecté 94,8 milliards d’euros via un appel d’offres rapide pour permettre aux banques de la zone euro de faire face à leurs...