Oum el-Nour et Maxime Chaya, ensemble contre la drogue

«Choisis bien ton ivresse ». Tel est le slogan qu’a choisi Oum el-Nour, association qui a fait ses preuves dans la réhabilitation des toxicomanes, pour lancer sa nouvelle campagne de prévention contre l’usage de la drogue. Quant à la personnalité sollicitée par l’association pour véhiculer ce slogan, il s’agit de Maxime Chaya, premier Libanais à planter les couleurs nationales au sommet de la plus haute montagne du monde, l’Everest, à 8 850 mètres d’altitude, le 15 mai 2006. Le message de ce sportif chevronné aux adolescents est clair : « Le sport est mon antidrogue, mon antistress. Vous aussi avez droit aux sensations fortes, mais pas au détriment de votre santé ni de votre vie. Évitez surtout de vous diriger vers la drogue ou vers la consommation d’un produit qui vous rende dépendants. Choisissez plutôt une ivresse qui ne vous détruise ni le corps ni l’esprit. Cette activité peut être sportive, elle peut aussi se situer dans un tout autre domaine », explique Maxime Chaya, précisant que « chacun d’entre nous peut atteindre son Everest », autrement dit aller au-delà de son potentiel pour réaliser son rêve, à force de persévérance et de sérieux. Par son message et son combat aux côtés de l’association Oum el-Nour, ce père de famille tient à mettre en garde les jeunes Libanais contre la première consommation de drogue, d’autant que l’adolescence est un âge critique où l’on a envie de se surpasser, de dépasser les limites. Il tient aussi à les motiver, à leur donner confiance en eux-même, tout en les responsabilisant. Maxime Chaya invite les adolescents à effectuer des choix, à prendre des décisions : « Dépassez vos faiblesses qui vous poussent vers la drogue et pensez surtout aux conséquences de vos actes. » « Et si la tentation est trop forte, dit-il à ceux qui n’ont pas su résister à la première prise, il faut réaliser que tôt ou tard, il vous faudra vous en sortir, vous en éloigner. Alors, mieux vaut tôt que tard pour empêcher le problème de s’aggraver et de devenir insoluble, comme il est impératif de le faire en montagne. » Maxime Chaya n’en est pas à son premier contact avec les jeunes. Cet économiste de formation porte bien haut, auprès des écoliers et des étudiants libanais, l’image d’un important groupe bancaire local, qui lui a apporté son soutien total pour escalader les sept plus hauts sommets du monde répartis sur l’ensemble des continents, et transmettre à la jeunesse son expérience, sa détermination et sa volonté. De 2003 à 2006, et dans le cadre de ce défi qu’il s’est fixé, ce passionné de l’ascension a escaladé le mont McKinley, en Alaska, (6 194 mètres), l’Aconcagua, en Amérique du Sud, dans les Andes argentines, (6 960 mètres), le mont Vinson, dans l’Antarctique, (4 897 mètres), le mont Elbruz, dans le Caucase russe, (5 642 mètres), l’Everest, au Tibet, (8 848 mètres), les pyramides de Carstensz, en Australie (4 884 mètres), et enfin le mont Kosciuszko, en Australie (2 228 mètres). Sans mentionner les autres sommets qu’il a conquis avant « les sept sommets », ou entre deux sommets, juste pour l’entraînement ou même le « fun ». De la montagne qui n’en finit pas de l’attirer et de lui lancer de nouveaux défis, Maxime Chaya a tiré des leçons qu’il adresse volontiers aux jeunes : « Rien ne vaut la vie », leur dit-il, racontant comment il a dû se résoudre, au cours d’une expédition au mont Gasherbrum, au Pakistan, à prendre la difficile décision de rebrousser chemin, vu les mauvaises conditions et les risques trop élevés. Aux jeunes de se surpasser désormais, mais loin de la drogue et des dangers qui constituent un risque pour leur vie et leur santé ! Anne-Marie El-Hage