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Actualités - OPINION

Pour un cabinet d’union sans conditions préalables Bientôt, une initiative de Aoun sous forme de mémorandum

Selon des parlementaires du Bloc du changement et de la réforme, le général Michel Aoun projette de proposer sous peu une sortie de crise. Sous forme d’un mémorandum, articulé autour de l’instauration d’un cabinet d’union nationale sans conditions préalables. Document qu’il soumettrait à l’ensemble des leaderships du pays. L’initiative vise à consacrer la participation des principales forces au redressement, sans exigences obstructionnistes de part ou d’autre, dans un esprit de bonne volonté générale. Dès lors, selon ces cadres, l’on pourrait donner à une telle formation le label de « gouvernement de tous ». Une sorte de comité de salut public, la patrie se trouvant en danger du fait d’un risque d’effondrement politique généralisé. Toujours selon les députés aounistes, le leader du CPL doit entamer prochainement des contacts étendus pour plaider son dossier. Et il s’engagerait quant à lui à respecter les accords techniques qui seraient conclus dans le cadre global qu’il propose. Autrement dit, il a bon espoir que l’on passerait positivement du verbe à l’acte, ensemble. Ces sources indiquent que, d’ailleurs, des échanges discrets, loin des feux de la rampe, ont déjà été engagés, en lever de rideau pour ainsi dire, avec l’entourage de M. Saad Hariri, chef du Courant du futur, en vue d’une rencontre que suivraient des entretiens avec le président Amine Gemayel ainsi qu’avec MM. Walid Joumblatt et Samir Geagea. Le rôle chrétien Parallèlement, mais sans doute dans une perspective préparatoire, les députés maronites du bloc aouniste ont de nouveau relancé Bkerké. Pour débattre avec le patriarche Sfeir de la nécessité d’une entente nationale que cristalliserait un gouvernement d’union. Dans la foulée, il aurait été question des moyens à mettre en œuvre pour promouvoir le rôle chrétien, pour en affirmer la présence sur la scène locale. Il s’agirait, en d’autres termes, de tenter d’unifier les rangs chrétiens, dans la mesure du possible, en base de dénominateurs communs minimaux. Ce qui induit cependant que les uns cesseraient d’assurer une couverture politique à la majorité, et les autres à l’opposition. Et l’on ne sait, en fait, s’ils y sont disposés… L’un des députés cités répond à ce propos qu’il n’est peut-être pas nécessaire que les uns ou les autres se détachent de leurs alliances originelles, car elles peuvent être enrichissantes politiquement pour l’ensemble de la collectivité chrétienne, précisant, par contre, qu’il y aurait tacitement un objectif bien commun, cimentant au fond les rangs des chrétiens. Ce qui est manière de dire qu’il y aurait répartition des rôles. Ce député ajoute qu’en tout état de cause, loyalistes et opposants chrétiens doivent s’engager mutuellement à observer une règle de conduite identique fondée sur le respect de la Constitution, des lois en vigueur comme des us et coutumes politiques locaux. Le parlementaire rappelle que le rôle des chrétiens a été beaucoup émoussé tant par Taëf même que par l’application tronquée qui en a été faite. Ainsi, la présidence de la République, dévolue aux maronites, a été dépouillée de ses principales prérogatives au profit du Conseil des ministres, seul détenteur du pouvoir exécutif depuis Taëf. Autrement dit, et en pratique, au profit de la présidence du Conseil, attribuée aux sunnites. Selon ce député, tant que les Syriens étaient là, ils donnaient assez de mou au président de la République pour qu’en réalité, il serve sinon d’arbitre du moins de rassembleur entre les sunnites et les chiites. Or depuis le départ des Syriens, l’on voit les sunnites et les chiites se disputer pour ainsi dire le legs chrétien. Au lieu d’en tenir compte pour se ressaisir et réagir en s’unifiant, les chrétiens n’ont fait, et ne font, que s’entredéchirer de plus belle, conclut-il. Appréhensions Toujours au sujet des entretiens des députés aounistes avec le patriarche Sfeir, il se confirme que le prélat, commentant le projet de cabinet d’union, a rappelé les craintes émises par la majorité. À savoir, notamment, que la mise en place d’une telle formation présenterait, à tout moment, le risque d’une nouvelle démission collective des ministres représentant l’opposition. Le gouvernement sauterait, et la majorité perdrait le pouvoir, ou ce qui lui en revient. En réponse, les députés aounistes ont prié Mgr Sfeir d’assurer à leurs vis-à-vis loyalistes que jamais les ministres du CPL ne rendraient leur tablier inopinément. Mais il leur a rétorqué que, pour sa part, il ne peut s’impliquer dans le détail des mécanismes politiques, car il doit s’en tenir strictement à des positions de pur principe. Côté climat général, les visiteurs de Bkerké soulignent que le patriarche reste très inquiet, qu’il redoute beaucoup ce que la prochaine phase extérieure pourrait produire, et qu’il adjure avec force les protagonistes à s’entendre au plus vite. Ne serait-ce que sur un minimum sensé pour limiter les dégâts, déjà considérables. Il exhorte les parties prenantes locales à agir positivement pour que ce pays cesse d’être une lice sanglante, une soupape, pour les conflits extérieurs. Dans le même esprit, ajoutent ces témoins, Mgr Sfeir a pressé M. Émile Lahoud, lors de leur dernier échange, de prendre bien garde au danger que comporterait la mise en place d’un deuxième gouvernement. Toujours est-il que l’on attend maintenant de voir ce que la nouvelle mission Moussa va donner. L’on guette également les démarches du président français, Nicolas Sarkozy, qui va parler le 21 du Liban avec les Saoudiens, puis voir Condoleezza Rice le 24 avant de recevoir Siniora le 26. Philippe ABI-AKL

Selon des parlementaires du Bloc du changement et de la réforme, le général Michel Aoun projette de proposer sous peu une sortie de crise. Sous forme d’un mémorandum, articulé autour de l’instauration d’un cabinet d’union nationale sans conditions préalables. Document qu’il soumettrait à l’ensemble des leaderships du pays. L’initiative vise à consacrer la participation des principales forces au redressement, sans exigences obstructionnistes de part ou d’autre, dans un esprit de bonne volonté générale. Dès lors, selon ces cadres, l’on pourrait donner à une telle formation le label de « gouvernement de tous ». Une sorte de comité de salut public, la patrie se trouvant en danger du fait d’un risque d’effondrement politique généralisé. Toujours selon les députés aounistes, le leader du CPL doit...