L’opposition traite par le mépris les ouvertures de la majorité et ne veut même pas y répondre. La main tendue pour un « compromis historique » à travers la proposition avancée au soir de l’adoption de 1757 est rejetée.
Dans cette même optique, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, n’a même pas voulu accuser réception, par un commentaire quelconque, du message que lui a adressé le chef du Courant du futur, M. Saad Hariri. Une missive répercutant l’offre du camp du 14 Mars, son appel à tourner la page, à gommer toutes les rancunes, pour forger une vision commune d’un nouveau Liban. Le député a, dans le même sens, vainement proposé au sayyed une rencontre pour discuter des moyens de sortir de la crise.
Pourquoi cette crispation ? Parce que, répondent des opposants, il n’est pas question pour nous de négocier en position de faiblesse, maintenant que la majorité a décroché le tribunal. Instrument aux mains des Américains, selon eux. Un aveu lourd de sens. Car il signifie que la solidarité des prosyriens avec Damas, patron du refus, ne se limite pas au tribunal. Beaucoup avaient pourtant espéré, bien à tort apparemment, qu’une fois ce dossier réglé, l’opposition aurait les coudées plus franches et se montrerait de meilleure composition.
Cependant, et à dire vrai, les sources opposantes avancent une autre justification, moins pétrifiée. Ces cadres indiquent qu’il faut attendre les résultats des initiatives de diplomates arabes ou occidentaux, genre Khoja ou D’Alema, visant à promouvoir la mise en place d’un cabinet d’union, soit par l’élargissement de l’équipe actuelle, soit par un nouveau gouvernement. Il serait dès lors prématuré, disent-ils, d’engager des pourparlers avec la majorité. D’autant que les échanges devraient porter sur un programme politique global, ce qui nécessite en définitive un débat au sein des institutions.
Réplique
Du côté des majoritaires, on riposte en soulignant que pour lever les obstacles qui se dressent devant la formation d’un vrai cabinet d’union, il faut en bonne logique s’entendre d’abord sur la route à suivre. Il est donc nécessaire de discuter d’un programme politique global, pour savoir où l’on va. Sans risquer de voir le gouvernement imploser au bout de deux semaines. Et, du même coup, sans laisser en suspens l’accord sur la présidentielle.
Des obstacles, quels obstacles ? Les loyalistes répondent par l’énumération suivante :
– Le refus obstiné par Baabda de la formule de l’élargissement. M. Émile Lahoud ne veut en effet pas entendre parler du maintien des trois ministres qu’il accuse de l’avoir « lâché », MM. Élias Murr, Charles Rizk et Tarek Mitri.
– La difficulté, voire l’impossibilité, de s’entendre sur l’attribution des postes-clés. Ainsi le général Michel Aoun, outre qu’il veut quatre sièges dont un dit de souveraineté, exige la Justice. Ce qu’évidemment, tribunal obligeant, on ne peut songer à lui accorder.
– La formule de base 19/11 réclamée par l’opposition ne peut être acceptée. Car elle signifierait que l’opposition pourrait tout bloquer si elle n’obtenait pas satisfaction sur des revendications qu’elle ne manquerait pas de multiplier.
– La paralysie frappant la Chambre gagnerait de la sorte l’Exécutif. À un moment critique où il doit impérativement faire acte de présence, ne serait-ce que pour soutenir les forces régulières luttant contre le fléau du terrorisme.
– Il va de soi que d’éventuelles consultations parlementaires entreprises par le chef de l’État en vue de la formation d’un nouveau gouvernement seraient une mascarade à laquelle nous ne nous associerons pas, concluent sur ce point les majoritaires.
Par ailleurs, ils trouvent assez amusante la « tranquille désinvolture », comme ils disent, de M. Nabih Berry. Il affirme en effet qu’il se tient derrière les positions du patriarche Sfeir. Ce serait bien la première fois, soulignent les loyalistes. En rappelant qu’il n’y avait jamais eu d’écho favorable des opposants, M. Berry en tête, aux multiples positions de Bkerké. Comme sa réprobation de tout recours à la rue, du sit-in dans le centre-ville, du verrouillage de la Chambre, du rejet du tribunal, de l’armement milicien et même du maintien de M. Émile Lahoud à Baabda.
Veuillez vous connecter pour visualiser les résultats L’opposition traite par le mépris les ouvertures de la majorité et ne veut même pas y répondre. La main tendue pour un « compromis historique » à travers la proposition avancée au soir de l’adoption de 1757 est rejetée.
Dans cette même optique, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, n’a même pas voulu accuser réception, par un commentaire quelconque, du message que lui a adressé le chef du Courant du futur, M. Saad Hariri. Une missive répercutant l’offre du camp du 14 Mars, son appel à tourner la page, à gommer toutes les rancunes, pour forger une vision commune d’un nouveau Liban. Le député a, dans le même sens, vainement proposé au sayyed une rencontre pour discuter des moyens de sortir de la crise.
Pourquoi cette crispation ? Parce que, répondent des opposants, il n’est pas...