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Actualités - CHRONOLOGIE

TÉLÉCOMS - Une dizaine de centraux ont été équipés L’ADSL fait, enfin, ses premiers pas au Liban Sahar AL-ATTAR

«Pour certains, parler de l’Internet haut débit à l’heure actuelle peut paraître en dehors du temps. La vérité est que le Liban a effectivement été maintenu hors du temps et en marge du développement technologique ces dernières années. » Ce constat, on ne peut plus réaliste, est celui du ministre des Télécoms, Marwan Hamadé, qui veut désormais permettre au Liban « de rattraper le wagon du progrès et le mettre sur les rails de la croissance économique ». Ce rattrapage devrait être possible grâce à l’Internet haut débit ou ADSL, une technologie d’accès à l’Internet rapide à faible coût, que le Liban vient tout juste d’introduire, bien après le reste des pays arabes. Toutefois, le projet n’en est encore qu’à ses débuts. Le ministre a en effet annoncé hier le lancement de la première phase, initialement prévu en 2006, au cours d’une conférence de presse tenue en présence du chef du gouvernement, Fouad Siniora. Neuf centraux ont ainsi été équipés, notamment dans le Grand Beyrouth, mais « cette phase s’élargira, semaine après semaine, aux autres régions », a promis M. Hamadé. Selon le communiqué de presse du fournisseur d’accès IDM, 26 nouveaux centraux devraient être équipés dans les prochaines semaines et 60 autres en 2008. Les fournisseurs, privés et publics, ont donc commencé à recevoir les demandes des habitants de Riad el-Solh, Minet el-Hosn, Ras Beyrouth, Nahr Beyrouth, Achrafieh, Bir Hassan, Jounieh, Tripoli Mina, Saïda et Zahlé, à des tarifs mensuels variant selon les capacités requises entre 35 000 et 300 000 livres pour les particuliers, entre 65 000 et 300 000 pour les entreprises et entre 30 000 et 240 000 pour les institutions éducatives, selon le site d’Ogero. Mais une fois inscrit, l’utilisateur devra faire preuve de patience. « Il s’agit de la phase pilote du projet, précise Habib Torbey, PDG de GlobalCom Data Services. Il faudra s’attendre à certains retards et quelques problèmes techniques. La phase opérationnelle effective ne sera atteinte que d’ici à un mois, un mois et demi. » Même son de cloche chez Pesco Telecom, dont le PDG, Tony Kaddoum, estime que « nous sommes très proches, mais pas encore totalement prêts. Il nous faut encore deux à trois semaines ». Pour le moment, le délai d’attente pour l’utilisateur final serait de près d’un mois, selon M. Torbey, avant une accélération progressive pour atteindre les normes internationales, de 3 ou 4 jours. « C’est normal que la phase de démarrage soit un peu lente dans des projets aussi complexes, poursuit M. Torbey. Cela a toujours été le cas, même en Europe et aux États-Unis. Mais le coup d’envoi officiel est une étape importante puisqu’il témoigne de l’engagement ferme dans la poursuite du projet, autant du secteur privé que du public. » Car outre son intérêt technologique, l’introduction de l’ADSL est l’un des rares exemples de coopération entre le public et le privé, et la première application concrète de la libéralisation du secteur des télécoms. Un mémorandum d’entente avait en effet été signé en janvier 2006 entre l’État, les sociétés de transmission de données et les fournisseurs d’accès (Ogero, GlobalCom Data Services, Pesco Telecom, CedarCom, IDM-Inconet Data Management, Terranet, Sodetel, Transmog-Cyberia). Les sociétés de transmissions de données sont en quelque sorte « les plombiers de l’Internet, explique M. Kaddoum. Ogero nous loue des espaces dans ses centraux dans lesquels nous installons les équipements et l’infrastructure nécessaires pour transmettre les données aux fournisseurs d’accès ». Ces sociétés ont investi des millions de dollars pour opérer auprès d’Ogero, qui cumule trois fonctions : propriétaire des centraux, transmetteur de données et fournisseur d’accès. Le raccordement à l’ADSL nécessite donc une intervention à ces trois niveaux, avec en amont l’installation initiale par les équipes d’Ogero. Or, pour le moment, ces équipes ne peuvent raccorder qu’une cinquantaine de foyers par jour. Des discussions sont actuellement en cours pour développer les capacités et accélérer le processus. Mais au total, moins de 20 000 foyers seront équipés cette année, estime M. Kaddoum, sachant que la cible visée à terme est de 200 000 à 300 000 utilisateurs d’ADSL. C’est d’ailleurs avec précaution que les fournisseurs d’accès annoncent le délai d’attente « Nous estimons le délai entre deux et trois semaines, mais nous précisons au client que cela ne dépend pas seulement de nous », indique Michel Haber, directeur du marketing et de la distribution de IDM, qui vise 50 000 clients sur les trois prochaines années.
«Pour certains, parler de l’Internet haut débit à l’heure actuelle peut paraître en dehors du temps. La vérité est que le Liban a effectivement été maintenu hors du temps et en marge du développement technologique ces dernières années. » Ce constat, on ne peut plus réaliste, est celui du ministre des Télécoms, Marwan Hamadé, qui veut désormais permettre au Liban « de rattraper le wagon du progrès et le mettre sur les rails de la croissance économique ».
Ce rattrapage devrait être possible grâce à l’Internet haut débit ou ADSL, une technologie d’accès à l’Internet rapide à faible coût, que le Liban vient tout juste d’introduire, bien après le reste des pays arabes.
Toutefois, le projet n’en est encore qu’à ses débuts. Le ministre a en effet annoncé hier le lancement de la première...