Pour le Premier ministre, Fouad Siniora, ce chiffre prouve que l’économie libanaise est...
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Publication des comptes nationaux… d’il y a trois ans La croissance de 7,6 % en 2004 reflète le potentiel de l’économie libanaise, estime Siniora
Par AL-ATTAR sahar, le 04 avril 2007 à 00h00
Dans un contexte de morosité et de pessimisme ambiant, les Libanais ne peuvent se consoler qu’avec leurs performances économiques passées. Ainsi, le Liban a connu une croissance réelle de 7,6 % en 2004, selon les comptes nationaux de cette année-là, publiés hier. Il s’agit de la troisième publication des comptes économiques du Liban depuis le lancement du projet en 2002, en collaboration avec l’Insee (l’institut français des statistiques), qui a permis de dégager les comptes de l’année de base, 1997, de la période allant de 1997 à 2002, et de l’année 2003. Le dernier-né de cette série révèle une croissance vigoureuse de l’économie libanaise en 2004, contre une moyenne de 2 % entre 1997 et 2002 et de 4,1 % en 2003.
Pour le Premier ministre, Fouad Siniora, ce chiffre prouve que l’économie libanaise est parfaitement capable de croître dans un contexte de stabilité relative. Ainsi, le chef du gouvernement n’a pas hésité à comparer l’année 2004 à celle qui s’est écoulée. « Au premier semestre 2006, toutes les prévisions faisaient état d’une croissance d’au moins 6 %, a-t-il répété. Malheureusement l’offensive israélienne a anéanti tous les espoirs. » La reprise amorcée dès la fin de la guerre de juillet a ensuite fait les frais de la crise politique qui s’est installée, a poursuivi M.Siniora en mettant l’accent sur l’impact de la situation politique sur les investissements, la consommation et le niveau de vie des Libanais.
Exportations et investissements, moteur de la croissance
Au-delà de cet enseignement, les comptes nationaux de 2004 ont une nouvelle fois mis en exergue les spécificités de l’économie libanaise.
Comme pour les années précédentes, à l’exception de 2001, les principaux moteurs de croissance au Liban ont été les exportations et les investissements. En 2004, la demande externe (exportations et dépenses de touristes) était en hausse de 25,9 % par rapport à 2003, et les investissements privés de 25,4 %, tandis que la consommation interne était en hausse seulement de 5,6 %. À eux seuls, les investissements privés ont représenté 15,4 % des dépenses nationales.
Toutefois, l’écart structurel entre les dépenses nationales (consommation et investissements), qui se sont établis à 39 573 milliards de livres, et la production interne ( le PIB, à 32 357 milliards) s’est creusé pour représenter 22,4% du PIB en 2004. Ainsi, la production nationale ne suit pas le rythme de la demande intérieure, dopée par les transferts de l’étranger, et extérieure qui ont augmenté de 9,1 %. Cet écart s’explique par la faiblesse des secteurs productifs et par la différence entre les prix à l’importation et à la production.
La part de l’agriculture dans l’économie a en effet continué à baisser pour atteindre 5,3 % du PIB. Toutefois, la régression du secteur industriel s’est inversée à partir de 2003, pour représenter 11,8 % du PIB contre 11,5 % en 2002.
Les principaux secteurs à avoir profité de la hausse de la demande ont donc été le transport et les télécoms, en hausse de 18,7 %, la construction, dopée par les investissements (9,8 %) et le commerce 9,3 %.
Parallèlement, l’inflation était relativement maîtrisée, les prix à la consommation ayant augmenté de 3,1 % entre 2003 et 2004 notamment grâce à la politique de subvention des coûts de l’énergie, et à la stabilité des coûts salariaux. Les prix à l’importation ont en revanche augmenté de 6,7 % en raison de la flambée des prix des matières premières et de la dépréciation du dollar par rapport à l’euro.
Sur un autre plan, sans surprise, le déficit public s’est maintenu, même si sa part dans le PIB était en baisse en 2004, pour représenter 6,7 % du PIB en 2004, contre 12,8 % en 2003. Aussi, la charge de la dette publique est restée importante. Les intérêts purs (hors marges bancaires) servis sur la dette publique ont représenté 138 % des prélèvements obligatoires sur les revenus, en impôts directs et cotisations sociales en 2004.
Enfin, pour finir sur une note positive, les comptes nationaux de 2004 révèlent une hausse de la participation du système bancaire au financement des investissements privés, alors qu’elle était décroissante depuis 1997, et même négative en 2003, l’excès des disponibilités ayant été investis en bond du trésor, placés à l’étranger ou gelés par la BDL. Les crédits au secteur privé sont ainsi repartis à la hausse en 2004 et leur variation est redevenue positive pour représenter 18,8 % des investissements de ce secteur.
Sahar AL-ATTAR
Dans un contexte de morosité et de pessimisme ambiant, les Libanais ne peuvent se consoler qu’avec leurs performances économiques passées. Ainsi, le Liban a connu une croissance réelle de 7,6 % en 2004, selon les comptes nationaux de cette année-là, publiés hier. Il s’agit de la troisième publication des comptes économiques du Liban depuis le lancement du projet en 2002, en collaboration avec l’Insee (l’institut français des statistiques), qui a permis de dégager les comptes de l’année de base, 1997, de la période allant de 1997 à 2002, et de l’année 2003. Le dernier-né de cette série révèle une croissance vigoureuse de l’économie libanaise en 2004, contre une moyenne de 2 % entre 1997 et 2002 et de 4,1 % en 2003.
Pour le Premier ministre, Fouad Siniora, ce chiffre prouve que l’économie libanaise est...
Pour le Premier ministre, Fouad Siniora, ce chiffre prouve que l’économie libanaise est...