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Le CDR lance le « Projet de développement du transport urbain » Pour optimiser les capacités de son infrastructure routière, le Grand Beyrouth se met sens dessus dessous

Au cours des cinq prochaines années, le Grand Beyrouth sera un véritable chantier. Parallèlement aux travaux de reconstruction et de réfection du réseau routier endommagé par les bombardements israéliens de juillet-août derniers, le Conseil du développement et de la reconstruction (CDR) procède à l’exécution du « Projet de développement du transport urbain ». Le programme a pour objectif d’optimiser les capacités de l’infrastructure routière et d’augmenter la sécurité du trafic par des mesures d’exploitation et de gestion, notamment à travers l’aménagement des entrées est, nord et sud de Beyrouth, la réhabilitation des grands axes et l’organisation de la circulation dans les différents secteurs de la capitale où... des travaux d’infrastructure ont été, entre-temps, entamés. Coincée dans des « bouchons », la population devra faire face à son calvaire, car « chaque projet nécessitera un an et demi à deux ans pour être parachevé », indique le responsable du projet, M. Élie Hélou, expliquant que « les travaux ne se déroulent pas dans un désert, mais dans des zones à forte densité urbaine, et il est donc impossible d’interrompre totalement le trafic pour les entreprendre ». « Nous effectuons le travail par tronçons, permettant ainsi à la circulation de rouler dans un sens pour qu’on puisse travailler dans l’autre, et, lorsqu’il est possible, nous traçons des déviations, précise-t-il. Je n’ai pas d’autres moyens, je ne peux pas faire des miracles. Vous souffrez quand vous procédez au réaménagement de votre maison. Là c’est la grande maison qu’il faut moderniser ; l’opération exige du temps et de la patience ... » Financé à hauteur de 165 millions de dollars américains par la Banque mondiale, les Fonds arabes de développement économique et social (Fades), les Fonds d’Abou Dhabi et l’État libanais, le « Projet de développement du transport urbain » comprend plusieurs volets : le développement d’un réseau de transport plus sécurisé et plus efficace, la réhabilitation des voies à grande circulation, l’asphaltage, le marquage routier, l’organisation du stationnement en bordure de route avec l’installation de 730 parcmètres dans les zones commerciales, de 222 feux de signalisation et d’un système de vidéo de surveillance dans les couloirs menant à la capitale et sur le boulevard Mazraa. Le plan prévoit également la formation des agents de la circulation, leur équipement et une campagne de sensibilisation à l’adresse de la population. Au programme aussi, la création d’une instance de gestion qui relèvera directement du ministère de l’Intérieur, avec aux commandes Farjalla Srour. Un siège pour cette instance sera érigé corniche du Fleuve. Opération lifting dans 19 secteurs Pour juguler les engorgements dus au volume de circulation très élevé, les grands axes routiers vont subir un véritable lifting. L’opération englobe l’élargissement des voies publiques et la construction de nouveaux ouvrages, dans 19 secteurs du Grand Beyrouth. Ainsi, des travaux de renforcement de la chaussée et la construction de deux ponts en béton armé, en remplacement du pont métallique existant, sont en cours à Dora. Au rond-point Hayek qui draine également d’importants flux de voitures, le plan prévoit un « passage supérieur en forme de Y », permettant l’accès à différents itinéraires et à l’intersection du Musée-Palais de justice (Adlié), un tunnel est en cours d’aménagement. À ce niveau, aucune signalisation n’est malheureusement visible la nuit et les risques d’accident se multiplient. Côté sud-est, le Conseil du développement et de la reconstruction entreprend de percer un tunnel reliant l’aéroport à Chiah. Cette galerie souterraine remplacera le pont qui a été démoli, cet été, par les bombardements israéliens. De même, d’importants travaux, visant à augmenter les capacités des voies de communication, sont effectués sur l’axe de Bchémoun-Aramoun qui a connu, ces dernières années, de sensibles changements démographiques, sociaux et économiques. D’autres secteurs seront ciblés à partir de janvier 2007 : Tayyouneh, Sami el-Solh, Sodeco, Béchara el-Khoury-avenue de l’Indépendance, l’axe Chiah-Mar Mikhaël, ainsi que Barbir-Mazraa. « Les travaux, signale Élie Hélou, ont été confiés à de grandes sociétés répondant aux critères de qualification imposés par la Banque mondiale. » En 2008, Antélias, Jal el-Dib, Zalka-Baouchrié, Nahr el-Mott, ainsi que les corridors est de la capitale, Mkallés, Dékouané et Galerie Semaan seront soumis à leur tour aux bistouris des entrepreneurs. Parallèlement au « Projet de développement du transport urbain », une enveloppe de 11 millions de dollars a été débloquée pour « l’embellissement » de la façade maritime de la ville. L’opération, qui englobe également des travaux d’infrastructure portant principalement sur les réseaux d’assainissement et de distribution d’eau, est menée actuellement sur la corniche du front de mer. De l’hôtel Saint-Georges au Summerland, soit sur six kilomètres, balustrades, bancs, dallage des trottoirs, éclairage et arbres planteront le nouveau décor. Selon M. Tala Farhat, responsable du projet au CDR, 23 millions de dollars ont été assurés pour entreprendre des interventions similaires dans les rues du Liban, Gouraud, Pasteur, Arz, Furn el-Hayek, secteur Mar Mitr-La Sagesse et avenue Charles Hélou. De même, 30 autres millions sont réservés aux travaux qui seront prochainement effectués à Mar Élias, Bourj Abi Haïdar et Mazraa où le pont de Barbir, devenu vétuste, sera démonté et remplacé par un tunnel. L’état des ponts Selon le CDR, 48 ponts ont été détruits ou sévèrement endommagés et « il faudrait un an et demi à deux ans pour les remettre en service », a indiqué M. Élie Hélou, soulignant que le coût de leur reconstruction est évalué à 65 millions de dollars. Trente-huit de ces ponts seront financés par des initiatives privées ou étatiques étrangères. La restauration de l’aqueduc de Mdeirej estimée à 17 millions de dollars sera prise en charge par les États-Unis, et celle du pont de Sofar (quatre millions de dollars), par l’État libanais qui a également confié tous les ponts de la Békaa à des entrepreneurs. La République islamique d’Iran s’est engagée à reconstruire huit ponts détruits dans les villages du Liban-Sud. L’Arabie saoudite a décidé de procurer les capitaux nécessaires à la reconstruction du pont de la banlieue sud. Le pont de Ghazir, financé par la Fondation George Frem, sera parachevé dans trois mois. Mais la réhabilitation d’autres ponts, pour ne citer que celui de Damour, de Wadi el-Zeini ou encore du Casino du Liban, est une « opération compliquée », signale Hélou, qui explique que « l’étude de la restauration du pont du Casino était si complexe, si difficile, qu’il a fallu demander à un bureau d’ingénierie parisien d’élaborer l’étude de sa restauration. Elle vient d’être terminée et le Conseil du Casino vient de signer avec un entrepreneur pour commencer les travaux. La reconstruction nécessitera quelque sept mois ». May MAKAREM

Au cours des cinq prochaines années, le Grand Beyrouth sera un véritable chantier. Parallèlement aux travaux de reconstruction et de réfection du réseau routier endommagé par les bombardements israéliens de juillet-août derniers, le Conseil du développement et de la reconstruction (CDR) procède à l’exécution du « Projet de développement du transport urbain ». Le programme a pour objectif d’optimiser les capacités de l’infrastructure routière et d’augmenter la sécurité du trafic par des mesures d’exploitation et de gestion, notamment à travers l’aménagement des entrées est, nord et sud de Beyrouth, la réhabilitation des grands axes et l’organisation de la circulation dans les différents secteurs de la capitale où... des travaux d’infrastructure ont été, entre-temps, entamés.
Coincée dans...