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Arrivée de la délégation officielle libanaise au sommet des non-alignés Lahoud à La Havane : Le droit finit toujours par l’emporter

La Havane, de Scarlett HADDAD Ce qui frappe d’abord le visiteur en arrivant à Cuba, c’est le foisonnement des couleurs. La nature en premier si verte et si luxuriante, puis, comme l’aéroport José Marti est tout proche de la ville, les bâtiments colorés, les shorts des habitants qui attendent à la station de bus et les voitures d’un autre âge dans des tons acidulés. Ensuite, c’est la sensation d’arriver dans un pays militant : tout au long de la route qui mène vers le centre de la ville, banderoles et affiches sont légion : celles qui louent Fidel Castro, « l’homme qui a su placer Cuba dans le bon chemin », celles qui accusent George W. Bush d’être un assassin, celles qui annoncent le quatorzième sommet des pays non alignés, et enfin les portraits du président vénézuélien Hugo Chavez, très aimé ici. Ainsi, d’emblée, la délégation libanaise officielle, présidée par le chef de l’État, arrivée sur place après un vol de plus de quatorze heures avec un détournement dû à l’ouragan Florenza, qui frappe les côtes américaines, est tout de suite plongée dans le bain cubain. Accueilli officiellement par la fanfare de l’armée et par le ministre cubain de l’Éducation, le président Émile Lahoud, accompagné de son épouse Andrée et du ministre des Affaires étrangères Faouzi Salloukh, a aussitôt rendu hommage à la détermination des Cubains, et il a souligné le fait que le droit demeure le plus fort et finit toujours par être reconnu même si le prix à payer est toujours fort pour les populations et pour tous ceux qui résistent et veulent le défendre. « C’est ce qui s’est passé avec le Liban, a-t-il dit, qui vient de vivre une terrible agression israélienne. » S’adressant a ses interlocuteurs cubains, le président Lahoud a déclaré : « Nous sommes là pour réaffirmer la détermination du Liban à défendre ses droits légitimes et pour témoigner de l’injustice qui nous frappe. » Sitôt installés dans les voitures qui doivent les emmener à l’hôtel Nationale, l’un des plus anciens et des plus beaux de La Havane, les membres de la délégation sont entrés dans le cœur de la ville. Mais la première question du chauffeur porte sur le Hezbollah. C’est dire combien les Cubains sont au fait de la situation au Liban. Souffrant d’un embargo américain imposé à leur pays depuis 45 ans, alors que les Nations unies elles-mêmes réclament en vain sa levée depuis près de 20 ans, les Cubains éprouvent spontanément de la sympathie pour tous ceux qui leur paraissent lutter contre un puissant ennemi et qui sont aussi victimes d’injustices. D’ailleurs, dès ses premiers entretiens avec le ministre des Affaires étrangères et avec les ambassadeurs Aziz Azzé et Bassam Naamani, le chef de l’État a été informé que la réunion ministérielle des pays membres du Mouvement des non-alignés a adopté la proposition du Liban sur la condamnation de l’agression israélienne contre le Liban. De même, les ministres comptent réclamer une enquête poussée sur les exactions israéliennes contre le Liban. Ces résolutions devront en principe figurer dans le communiqué final du sommet, qui se tient les 15 et 16 septembre, avec une participation de plus de cent pays membres, dont l’Iran, la Malaisie, le Pakistan, l’Inde et bien sûr de nombreux pays d’Amérique latine avec, à leur tête, le Venezuela. D’ailleurs, le président Émile Lahoud devrait avoir des entretiens avec de nombreux responsables participant à ce sommet, après la réception donnée en son honneur à l’ambassade du Liban à La Havane, jeudi soir. Il prononcera un discours vendredi devant les participants au sommet. À Cuba, il se sent, ainsi que les membres de la délégation qui l’accompagnent, en terrain ami. Dans cette île haute en couleurs, la fierté nationale ainsi que la détermination à ne pas céder, même si les pressions sont énormes, sont une particularité locale.

La Havane, de Scarlett HADDAD

Ce qui frappe d’abord le visiteur en arrivant à Cuba, c’est le foisonnement des couleurs. La nature en premier si verte et si luxuriante, puis, comme l’aéroport José Marti est tout proche de la ville, les bâtiments colorés, les shorts des habitants qui attendent à la station de bus et les voitures d’un autre âge dans des tons acidulés. Ensuite,...