C’est comme des mouches que les gens sont agglutinés à la rampe, alors que, postés au bout du couloir d’accès, d’autres jouent des coudes pour se tailler une place de choix, dans l’attente de proches qui leur ont tant...
Actualités - OPINION
Citoyen Grognon Bienvenue à l’aéroport international Rafic Hariri
Par EL HAGE Anne Marie, le 24 juin 2006 à 00h00
En cette période estivale, la salle d’attente de l’aéroport international Rafic Hariri paraît bien petite. Envahie par les visiteurs venus, par familles entières, accueillir leurs proches. Pas moyen de trouver le moindre siège pour s’asseoir. Pas moyen de se frayer un chemin vers la rampe d’accès pour voir les voyageurs arriver. Pas moyen de trouver un coin calme où l’on ne se fait pas bousculer ou écraser les pieds, où l’on n’est pas carrément agressé par les fumeurs indisciplinés, où l’on n’étouffe pas, tout bonnement, malgré la climatisation qui fonctionne à plein régime.
C’est comme des mouches que les gens sont agglutinés à la rampe, alors que, postés au bout du couloir d’accès, d’autres jouent des coudes pour se tailler une place de choix, dans l’attente de proches qui leur ont tant manqué.
Les avions atterrissent, l’un après l’autre, par séries de quatre ou même de cinq. C’est normal en pleine saison. Le ton monte. Les visiteurs s’agitent. Les bébés pleurent, fatigués par ce remue-ménage qui les empêche de trouver le sommeil. Une mère frappe son petit qui s’est jeté à terre en hurlant, trop las pour rester debout. Une autre détourne sa fille de la vue d’un couple qui s’enlace et qui s’embrasse, heureux de se retrouver après une longue absence. L’on trépigne d’impatience.
Tout un village du Sud a fait le déplacement pour accueillir des proches qui viennent de débarquer d’Australie. Mais ils tardent à apparaître. Cela fait pourtant des années que l’on attend. L’on cherche déjà un fils, une sœur, un époux, dont l’avion, en provenance du Canada, de France ou d’un pays arabe, vient tout juste d’atterrir.
Les premiers voyageurs débarquent enfin, tout sourire, par grappes. Les chariots ploient sous le poids des valises pleines à craquer. C’est alors la ruée. Les visiteurs se précipitent sur les nouveaux arrivants. Les familles s’enlacent et s’embrassent, pleurant, riant ou criant de joie. Leurs cris couvrent ceux des enfants portés, jetés en l’air, ballottés, terrorisés. Les bouquets de fleurs sont malmenés, eux aussi. Les bouchons se forment. La sortie du couloir est carrément bloquée par les visiteurs, les touristes, les chariots, les smalas.
Difficile dans cette bousculade de retrouver les voyageurs que l’on attend. Perdus dans la mêlée, surpris par ces effusions démesurées, les touristes étrangers tentent de se frayer un chemin vers la sortie.
Seuls deux agents de sécurité s’essaient mollement à mettre un peu d’ordre dans cette marée humaine. Mais en vain. Ils sont rapidement débordés par les masses indisciplinées.
Un petit garçon manque de se faire écraser par un chariot. Un autre erre en pleurant, à la recherche de sa mère qui, dans la mêlée, l’a visiblement oublié. Elle ne reviendra le chercher que cinq bonnes minutes plus tard, hagarde, confuse. Heureusement pour le petit garçon, un des deux agents de sécurité l’avait spontanément porté et éloigné de la bousculade, dans un élan protecteur.
Bienvenue à l’aéroport international Rafic Hariri de Beyrouth. Où l’indiscipline du citoyen n’a d’égal que la mollesse des responsables à se montrer à la hauteur des situations.
Anne-Marie EL-HAGE
En cette période estivale, la salle d’attente de l’aéroport international Rafic Hariri paraît bien petite. Envahie par les visiteurs venus, par familles entières, accueillir leurs proches. Pas moyen de trouver le moindre siège pour s’asseoir. Pas moyen de se frayer un chemin vers la rampe d’accès pour voir les voyageurs arriver. Pas moyen de trouver un coin calme où l’on ne se fait pas bousculer ou écraser les pieds, où l’on n’est pas carrément agressé par les fumeurs indisciplinés, où l’on n’étouffe pas, tout bonnement, malgré la climatisation qui fonctionne à plein régime.
C’est comme des mouches que les gens sont agglutinés à la rampe, alors que, postés au bout du couloir d’accès, d’autres jouent des coudes pour se tailler une place de choix, dans l’attente de proches qui leur ont tant...
C’est comme des mouches que les gens sont agglutinés à la rampe, alors que, postés au bout du couloir d’accès, d’autres jouent des coudes pour se tailler une place de choix, dans l’attente de proches qui leur ont tant...